Injustice

C'est toujours triste l'injustice. Celle de Sacrifice aura été de ne pas avoir trouvé son public et de condamner le studio Shiny sur le moyen terme. Pourtant, après dix années d'expérience vidéo-ludique, ce jeu reste indémodable et unique.

Sacrifice est difficilement définissable. Un jeu de stratégie sans véritables ressources, un rpg où l'on contrôle une armée, des créatures à l'esthétique tirant plus du pink floyd qu'autre chose... qu'est-ce que c'est que ce délire... Ce sont pourtant là des qualités indéniables que je viens de dénombrer. Le gameplay est sans comparaison; nous contrôlons un mage tirant ses pouvoirs d'un des cinq dieux disponibles. La personnalité de ces êtres fantasques varie énormément, de même pour leurs pouvoirs et les créatures qu'ils offrent. Ainsi d'un côté nous avons Charnal, dieu sympathique de la mort qui nous permet d'invoquer des monstres jetant leurs boyaux sur les cibles ennemies. D'un autre côté nous avons James, dieu de la terre qui nous permet à plus haut niveau de répandre son ire... en invoquant une vache pulvérisant une malheureuse victime du camp adverse... tout un programme...

Bien sûr le but majeur est de répandre la bonne parole de votre dieu, en bannissant les mages ennemis. Pour ce faire, il faut écraser sa puissance de feu en contrôlant des puits de mana, et en récoltant des âmes parmi la servile populace. Les âmes permettent d'invoquer des créatures afin de constituer une armée. Dans une vue à le 3ème personne, avec vos fidèles créatures à vos côtés, vous pouvez vous lancez à la conquête de l'autel adverse pour le profaner.

Une fois habitué à cet univers troublant on peut en apprécier toutes les facettes. Ancré dans la mêlée, à balancer des tourbillons à la volée tout en entendant les traits de nos archers pleuvoir sur nos ennemis, avant d'appeler des seringues géantes afin de convertir ces âmes païennes à la toute puissance de Stratos... mon dieu j'en veux encore!

Malgré toutes ces années, les graphismes ont plutôt bien vieilli. Les unités ont profité d'un travail de modelage tout à fait exceptionnel, les décors sont oniriques et les sorts sont impressionnants en plus d'être mortels.

Le scénario est très soigné, l'effort d'offrir un univers construit est largement visible. Ainsi l'on entendra régulièrement des anecdotes diverses sur toutes sortes d'éléments du jeu. Un excellent point. Les dialogues sont soutenus et les différents dieux nos en feront bien profiter à travers moult joutes verbales. D'ailleurs à ce propos, Sacrifice doit être un des premiers jeu à bénéficier d'un doublage aussi exceptionnel, c'est du grand (en anglais uniquement). De plus sa rejouabilité et les nombreuses combinaisons possibles entre les missions donnent une durée de vie considérable, surtout si l'on ajoute tout son aspect modulable et ses multiples scénarios réalisables.

Le multijoueur ne reste pas en marge, et malgré le peu de joueurs présent(plus grand monde à l'heure actuelle), Sacrifice offre néanmoins de nombreux paramètres et les combats entre mages humains sont très amusants.

Pétillant d'action et hors-norme, Sacrifice est l'un des rares jeux dont je parle avec enthousiasme et réinstalle régulièrement. C'est un must-have, une perle, une oeuvre méconnue... Je conseille franchement de l'essayer sérieusement au moins une fois dans votre vie.