Shin Megami Tensei: Strange Journey Redux
7.3
Shin Megami Tensei: Strange Journey Redux

Jeu de Atlus et Deep Silver (2017Nintendo 3DS)

Strange Jounrey est un jeu qui me faisait de l’œil depuis la première fois ou j’en eu entendu parlé, que ce soit par le look atypique des personnages ou du synopsis s’éloignant des autres opus de la série. J’avais donc décider de me penché sur le remakes 3DS du jeu, Strange Journey Redux (ou Deep Strange Journey dans sa version originale, sûrement pour nous rappeler que ce jeu est une œuvre pROFONDE).


Après un super opening (https://www.youtube.com/watch?v=09Ty1p9tQEQ) le jeu nous expose la situation : le Schwartzwelt, une distorsion sous forme de trou noir est apparu au pôle sud. Au départ pas plus grand qu’un petit cylindre, ce monde noir s’étend de jour en jour pour atteindre actuellement plusieurs centaine de kilomètres de diamètres, et bien plus encore si l’on n’agit pas. Les différents gouvernements décident alors d’envoyer des équipes de scientifiques et de militaires investiguer l’intérieur du Schwartzwelt au bord de plusieurs vaisseaux afin de découvrir la nature de ce monde et d’y mettre un terme. Mais au moment d’entrer à l’intérieur de la distorsion, les quatre vaisseaux sont séparés et se perdent au fond du Schwartzwelt sans pouvoir communiquer avec l’extérieur ou entre eux. Votre mission sera donc, en tant que membre des troupes d’assauts, d’explorer ce nouveaux monde hostile rempli de démons et d’être le sauveur de l’humanité, celui qui grâce aux pouvoir du Schwartzwelt, établira un monde régis par l’ordre ou par le chaos.


Commençons donc par parler du scénario du jeu ainsi que ses personnages. L’histoire de SJ s’éloigne par bien des aspects d’un Shin Megami Tensei classique. Déjà par l’environnement, le Schartzwelt étant bien éloigné des différentes itérations de Tokyo que l’on a connu, ce qui n’est pas une mauvais changement en soit, au contraire, dans l’idée avoir une histoire centré sur un monde remplis de secteurs tous différents au niveau de l’environnement, avec chacun de ces secteurs explorant ses propres thèmes et posant ces propres problématiques, c’est très bien pensé dans l’idée, mais dans l’exécution c’est différent. Car ce qui différencie le plus à mon avis SJ et les autres jeux, c’est ce qu’il dénonce et comment il le dénonce, car la ou la série aborde l’humanité sous un aspect très pessimiste, ou l’amitié n’est rien, ou les personnages sont près à commettre les pires abominations pour ce qu’ils jugent comme « le bien » et ou le joueur est le seul juge des événements, Strange Journey nous plonge dans une critique assez plate de la société clairement biaisé vers la route neutre du jeu et s’approchant souvent du manichéisme. Et même si le nouveau contenu de cette version Redux règle certains de ces problème, elle vient en créer d’autres, mais cela j’y viendrais plus tard. Quand aux personnages, ça va de l’excellent à l’oubliable, voir au raté. Entre les dizaines de Red Shirt qui vous accompagnent, la Jack’s Squad qui apporte des messages assez plats sur la méchante société et les humains cruels en mode « Est ce qu’au fond les vrais démons ce ne serait pas les humains bottom text ??? », ou encore les membres sympa sans plus de l’équipage, le jeu à son lot de personnage très peu ouf. Mais heureusement cet aspect est contrebalancer par quelques personnage vraiment réussis comme Zélenin et Jimenez, deux personnages avec une très bonne évolution (surtout Jimenez) et qui portent le jeu à eux seuls, ainsi que d’autres figures qui se feront clés dans l’intrigue comme la best girl Lucifer ainsi que le grand, le somptueux, le magistrale ange Mastema.


Mon avis sur l’histoire de SJ est donc mitigé, comme je l’ai dit certains personnages et idées du scénario sont excellents, mais à ça vient se mélanger des personnages creux et oubliable ainsi dans histoire elle aussi creuse. Mais honnêtement si il n’y avait que ça…


Passons donc à mon principal problème avec ce jeu, son gameplay.
Tout d’abord une idée que je trouve épouvantable, la répartition aléatoire de vos points de compétences. Dans SJ vos points sont réparties aléatoirement selon un build pré construit qui vous sera attribué au début du jeu après avoir répondu à quelques question. Vous pouvez donc avoir un personnage avec des stats orientés sur la chance, l’agilité ou la force. Le pire ( et comme j’ai beaucoup de chance, mon cas) est si vous obtenez un build basé sur la magie, étant donné qu’AUCUNE des vos attaques ne prend en compte la magie, même vos attaques élémentaires. Donc oui ce système de réparation aléatoire, je l’ai encore à travers la gorge et c’est sûrement une des pires idées qu’Atlus a pu avoir (et Dieu sait qu’ils en ont eu des idées pourries) .
Au delà de ça, on peu diviser le gameplay de SJ en deux phases, l’exploration et les combats, je vais me concentrer sur ce dernier point en premier.
Les combats de SJ comptent comme les autres jeux de la série les affrontements simple comme n’importe quel rpg, ainsi que les conversations avec les démons. Pour ce qui est de la partie affrontement, nous avons du tour par tour assez classique (ce qui n’est pas dérangeant en soit) à l’exception que dans ce remake, nous avons le droit aux attaques en co-op ; lorsque qu’un membre de votre équipe frappe une faiblesse adverse, alors tout les membres du même alignement que le lanceur attaqueront la cible afin de faire des dégâts supplémentaires. Honnêtement je n’ai pas vraiment de problème avec cet aspect du gameplay, le rpg tout par tout j’aime beaucoup, la seule chose que je me demande c’est : pourquoi ne pas avoir repris le press-turn ? Alors très clairement je ne compte pas ça comme un défaut, je trouve juste ça étrange d’avoir choisi un gameplay classique plutôt que celui emblématique de MegaTen depuis Nocturne.

Les boss, eux, ne sont pas compliqué, les premiers en tout cas, car dès la moitié du jeu, la difficultés augmente de façon assez grande, pour une simple raison à vrai dire : L’ALÉATOIRE(cf Ouroboros). De l’aléatoire il y en a toujours eu (pour le pire) chez Atlus, mais dans SJ ça transforme certains boss en un énorme jeu de chance plutôt qu’un combat basé sur la stratégie, et heureusement que Redux donne la possibilité d’éviter le Game Over à la mort du protagoniste car je n’ose même pas imaginer ce que cela devait donner dans le jeu de base.
Quand aux négociations, c’est pour moi les meilleurs que j’ai pu expérimenter de toute la série à ce jour. Les conversations avec les démons ne sont plus dicté par un hasard chaotique, chaque race de démons demandera des questions similaires et attendront des réponses similaire, et ils ne vous demanderont rarement plus de quatre services, contrairement à un SMT II ou leurs demandes pouvaient s’étendre à l’infini. On regrettera tout de même certains démons avec lesquels il est tout simplement impossible de converser mais clairement les négociations sont pour moi le meilleur aspect du gamplay. 
Et l’exploration du coup ?
Le jeu est un donjon crawler à la première personne comme les premiers SMT, on y explore des mondes labyrinthique truffé de pièges et d’énigmes, rien d’anormal jusque la. Le problème réside dans la nature des dits pièges et énigmes. Car si le nom de certains secteurs domme Eridanus ou Grus peuvent provoquer des PTSD à certains joueurs, ce n’est pas pour rien. Le jeu est rempli de téléporteurs nous faisant tourner en rond, de porte cachées dans les endroits les plus improbables, ce qui vous allez me dire est normal pour une chose sensée être cachée, mais dans les faits cela vous oblige juste à vous cognez la tête contre chaque mur de la map, donnant au passage un gentil mal de crâne, et c’est sans parler des sols vous endormants ou vous filant un gentil empoisonnement, sols recouvrant des étendus que vous êtes obligé de traverser parce que sinon ce serait pas drôle ou encore des tunnels sombre, ou vous devrez continuez à vous cognez la tête contre les murs, sauf que vous ne verrez ni les murs, ni votre emplacement sur la map. L’exploration dans ce jeu est un véritable enfer à son pire et un voyage long et ennuyeux à son mieux. Et tout cela sans mentionner le donjon bonus de Redux, mais la encore j’en parlerais plus tard. Mais les nouveautés de ce remake dont je peux parler maintenant sont les sub-apps, des bonus qui se débloqueront grâce aux trésors que vous trouverez lors de vos explorations et qui améliore le gameplay sur plusieurs points, que ce soit de diminuer/augmenter le taux de rencontre aléatoire, donner des secondes chances lors des conversations ou encore donner des skills inédits à votre protagonistes, les sub-apps rendent le gameplay du jeu bien plus agréables, sans pour autant refermer totalement la plaie.


Un point sur la musique maintenant car la aussi il y a du bon comme du mauvais. En soit l’OST de Strange Journey est excellente, Meguro nous offre des composions orchestrales n’ayant rien à voir avec ses compositions sur les récents Persona. SJ dispose d’une identité musicale marquée et ça aurait sûrement été une bonne chose l’OST collait au au jeu. Car oui dans la majorité des cas, les musiques que vous entendrez in-game ne colleront absolument pas à ce qu’il s’y passe. Que ce soit le thème de combat de rencontre aléatoire, Fear of God, bien trop épique pour ce genre d’affrontement ; mettre de l’orchestral lors de combats contre des slimes ou Jack Frost, ça tient plus de la parodie qu’autre chose. Idem avec la musique de certains secteurs, ou a pas besoin de musiques épiques lorsque l’on explore des super marchés ou des décharges.
Du coup, comme les autres aspects de ce jeu, je suis mitigé sur l’OST, d’un côté elle est excellente mais de l’autre son utilisation à plus de chance de vous faire sortir du jeu plutôt que de vous y encrer.


Bon passons donc au contenu principal proposé par Redux, le nouveau scénario et le donjon bonus.
Lors de votre explorations dans le Welt Noir, vous ferrez la rencontre d’Alex, une mystérieuse jeune femme qui, ni une ni deux, vous bottera assez violemment l’arrière train. Vous serez sauvez in extremis par Demeter, une déesse vous octroyant la mission de ramasser des fruits spéciaux réparties dans les différents étages du Womb of Grief, un nouveau donjon, cela afin de l’aider pour sa moisson.
A savoir que le WoG a beau être un donjon bonus, vous aurez tout de même un boss supplémentaire vers la fin du jeu, que vous ayez mis les pieds ou non dans le donjon.
Je vais d’abord m’attarder sur les nouveauté par rapport à l’histoire, centrée principalement autour d’Alex, personnage mystérieux qui tentera de vous tuer sauvagement à chaque rencontres pour des raisons assez floues (même si assez évidentes). Honnetement l’histoire se développant dans le WoG n’est pas forcément des plus intéressante, comme je l’ai dit l’histoire autour d’Alex est assez prévisible et il n’y a pas vraiment d’autres péripéties, la où ça devient intéressant est dans le cas où vous terminez le donjon avant le boss final du jeu de base, dans ce cas vous aurez la possibilités d’avoir une nouvelle fin pour chaque alignement, avec un autre nouveau donjon et un nouveau boss final. Si ces fins alternatives valent la peine d’être choisie, c’est votre avis.


Maintenant pour ce qui en est de l’exploration du WoG, elle est malheureusement comme celle du jeu de base mais en pire ! Il n’y a quasiment rien à sauver dans le Womb of Grief, chaque étage repose sur un type de puzzle en particulier, et c’est toujours exploité de la pire manière. J’avais déjà beaucoup de mal avec l’exploration du jeu de base mais celui de WoG devenait de pire en pire à chaque étages, c’est le pire que le jeu puisse offrir. Heureusement que les boss sont en général assez simple.
C’est embêtant car dans l’idée, avoir un donjon à faire en parallèle du jeu de base ça donnait la possibilité d’xp dans avoir à farmer bêtement durant des heures, mais encore une fois l’exécution fut foireuse, à tel point que quand j’entends maintenant le thème du WoG, qui est à la base un des rares bons thèmes qui collent avec les éventements in game, une musique sensée être calme, cela me frustre au plus au point.


Donc, Strange Journey Redux, en gros,
ce jeu est vraiment rempli de bonnes idées, mais pour moi il est surtout mémorable pour sa pelleter de défauts nées d’une mauvaise exécutions ou d’idées juste pas très folles à la base. Même si les points que le jeu marque lui font gagner beaucoup (c’est d’ailleurs grâce à ces points que je donne la moyenne au jeu) il n’empêche que tout cela n’arrive pas à totalement contrebalancer ses points négatifs.
Après il y a d’autres aspects moins importants dont j’aurais pu parler comme le doublage assez bon (surtout chez Mastema et Alex), les modèles des personnages qui sont loin d’être dégueu contrairement à ce que certains pensent, mais ce ne sont pas des points que je retiendrais du jeu, dommage.


Sinon je le répète mais la cinématique d’intro est vachement classe https://www.youtube.com/watch?v=09Ty1p9tQEQ

Créée

le 27 mai 2020

Critique lue 623 fois

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Rhesus

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