Shining Resonance Refrain
5.5
Shining Resonance Refrain

Jeu de Sega (2018PlayStation 4)

Jeu terminé en ~31h
- Critique garantie sans spoilers.


A une époque où le J-RPG classique se fait de plus en plus rare et tend vers un jeu de rôle plus occidentalisé, plus sombre, un bon vieux RPG très coloré, presque léger et ancré dans un univers complètement fantastique à de quoi faire envie, encore plus depuis la baisse de qualité flagrante de certains fleurons du genre (les Tales of en tête). Malheureusement, Shining Resonance Refrain fait plein de belles promesses qu'il n'arrive pas à tenir et accumule les -mauvais- clichés du genre.


Côté scénario, Shining Resonance Refrain est un pur produit du J-RPG : votre héros doit tout simplement sauver le monde de la destruction. Simple et efficace. Seulement voila, ce n'est justement pas si simple ; à ce pitch de départ il faut en réalité ajouter que votre personnage principal est l'enveloppe de l'esprit d'un dragon dont le pouvoir peut s'avérer destructeur s'il est mal utilisé, que l'antagoniste cherche bien évidemment à réveiller le mal absolu et à envoyer le monde vers sa perte, et que chacun des autres personnages que vous croiserez aura sa propre histoire et ses motivations personnelles (en vrac : une race d'elfe sur le déclin, une princesse, la propriétaire d'une auberge etc...). Vous l'aurez compris : le scénario est un fourre-tout impressionnant qui, en plus de ne pas être d'une originalité folle, accumule des éléments souvent jetés là sans réelle implication pour l'histoire. Les personnalités des divers héros auraient pu sauver le tout si elles n'avaient pas été écrites à la va-vite et sans aucune profondeur, les rendant tous plus énervants les uns que les autres. Le jeu se targue en plus d'une sorte de système de "dating-sim", faisant que vous pouvez développer l'affinité entre votre héros et vos compagnons. Malheureusement, là encore, l'écriture des saynètes et des rendez-vous a été confiée à un scénariste digne des Feux de l'Amour qui donne à chaque fois l'impression qu'un éléphant rentre dans un magasin de porcelaine. Côté finesse et justesse, difficile de faire pire.


Mais bien des J-RPG, s'ils pêchent par leur scénario, se font un nom grâce à leur gameplay. Là encore pourtant, Shining Resonance Refrain rate le coche... Doté d'un système de combat en temps réel qui reprend presque en tous points celui des Tales of, l'ensemble manque pourtant cruellement de dynamisme (les attaques, spéciales ou non, sont souvent très longues à lancer) et l'IA est tout bonnement catastrophique, allant simplement de l'allié qui ne fait rien à celui qui se jette volontairement dans les pattes de l'ennemi pour se faire tuer. Il ne sera alors pas rare de devoir vous-même vous occuper de ressusciter vos camarades en boucle sous peine de voir survenir l'écran du game-over. D'autant que si la difficulté globale du jeu est ridicule (vous pouvez sans peine vous battre contre des ennemis avec 20 niveaux de plus que vos personnages), les pics de difficulté des boss sont tellement mal dosés qu'il vous faudra quasi-obligatoirement passer par du grind entre chaque chapitre. Chapitres qui sont au nombre de 8, tous construits de la même manière (exploration, boss, exploration, gros boss) et qui, sans ce grind obligatoire, seraient sans doute bouclés en une dizaine d'heures tout au plus. La difficulté apparaît donc comme un moyen de freiner le joueur dans son avancée et se révèle toujours injuste et nuisible au rythme de l'aventure. A noter que pour gagner en niveau et avoir une chance de venir à bout des boss, il faudra oublier la tactique (le changement d'arme ou les différentes magies des personnages n'apportent rien) et ne pas compter sur l'exploration, la carte étant ridiculement petite et les déplacements (sans aucune téléportation possible) souvent fastidieux. Ne comptez pas non plus sur les quêtes annexes, simples allers-retours Fedex qui se renouvellent à l'infini.


Là où Shining Resonance Refrain creuse définitivement sa tombe, c'est qu'il hérite en plus d'un portage catastrophique. Sorti à l'origine sur PS3, le jeu est déjà clairement pauvre graphiquement (environnements minuscules et peu détaillés, aucun intérieur visitable) malgré quelques jolies illustrations statiques, mais souffre en plus d'un framerate qui descend en chute libre lors des affrontements si l'un de vos compagnons ou un ennemi lance un sort visuellement important. Vous vous retrouverez alors tellement ralenti que vous aurez vite fait de virer un personnage qui lancera un peu trop souvent ce genre de malédiction. Une honte pour un jeu très faible graphiquement, et dont les ajouts (puisque portage dit ajouts) sont franchement oubliables.


Au final, Shining Resonance Refrain se prend constamment les pieds dans le tapis et n'offre vraiment aucun bon moment pour sauver l'intérêt du joueur. Fade, bâclé, voulant trop faire mais sans s'en donner les moyens, le titre de Sega n'est pas à recommander, même pour quelqu'un qui serait en manque de J-RPG. Sauf peut-être si les jeux moyens trouvent grace aux yeux de certains...

Ritz
5
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Créée

le 10 avr. 2019

Critique lue 211 fois

2 j'aime

Ritz

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