Shining Soul
6.3
Shining Soul

Jeu de Akira Ueda, Grasshopper Manufacture, Nex Entertainment et SEGA (2002Game Boy Advance)

Je connais ça mauvaise réputation et même si j'ai eu la joie de commencer par le deuxième opus, en coopération, je garde quand même Shining Soul dans mon coeur. Car voyez vous... Presque en périphérie de ce qu’on aime vraiment, on finit par le parcourir en entier sans trop savoir pourquoi... Un action-RPG isométrique sur GBA qui ne promet pas grand-chose, mais qui donne juste assez pour qu’on reste accroché. Pas par passion, pas par émerveillement. Juste parce que c’est simple, que ça avance, et qu’il y a ce petit quelque chose de “juste une partie de plus” qui marche, malgré tout.


J'avoue être client du bon vieux grind... On relance une partie rapide, juste pour prendre quelques niveaux et on sait qu'on pourra y revenir pour aller un peu plus loin la prochaine fois. Dans le genre simple et efficace, il a quand même bien ça place!

Le jeu s’inscrit dans une logique de hack’n’slash-light, on choisit une classe parmi plusieurs (guerrier, archer, mage, voleur...), on se jette dans des donjons générés à moitié à la main, on massacre des vagues d’ennemis en vue de dessus, on ramasse du loot, on monte en niveau, et on recommence. Sur le papier, c’est basique. Mais pour la GBA, il faut reconnaître que le feeling général est là. Les coups s’enchaînent bien, les ennemis tombent vite, les objets pleuvent, et on sent ce cycle de progression qui fonctionne. Surtout quand on est dans l’état d’esprit de vouloir "grinder sans réfléchir".


Le vrai plaisir du jeu, c’est le choix de classe et la montée en puissance. Chaque perso évolue avec son petit arbre de compétences, et même si ce n’est pas très complexe, il y a cette sensation agréable de spécialisation, de build. Le mage devient une machine à spammer des sorts, le voleur se déplace à toute vitesse, le guerrier devient un tank solide. Rien de très fin, mais assez pour ressentir une différence de gameplay d’une classe à l’autre, et pour avoir envie de relancer une partie avec une autre approche.


Mais cette structure, aussi fonctionnelle soit-elle, finit par montrer ses limites assez vite. Les niveaux se ressemblent, les ennemis aussi. Le bestiaire manque de variété, les patterns sont simplistes, et l’intelligence artificielle est quasi inexistante. On se retrouve à faire les mêmes gestes, les mêmes boucles d’attaque-évitement-ramassage pendant des heures. C’est hypnotique au début, presque méditatif… et puis ça devient creux. Le rythme ne se renouvelle pas, les surprises se font rares, et le jeu s’appuie un peu trop sur son grinding pour masquer l’absence de narration ou d’évolution réelle.


C’est peut-être là que ça coince le plus. L’univers ne raconte rien ou presque. On sent que le lien avec la série Shining est plus un clin d’œil qu’un vrai ancrage narratif. Il y a une menace, des donjons, des boss… mais tout ça reste lointain, presque décoratif. On avance sans vraiment se soucier du pourquoi. Ce n’est pas gênant si on vient pour l’action pure, mais ça laisse une impression de vide si on attend un minimum de mise en scène ou de souffle.


Visuellement, c’est propre, sans éclat. Les sprites sont lisibles, les effets visuels limités mais fonctionnels. L’ambiance sonore, elle, est oubliable. Rien de désagréable, mais rien de vraiment marquant non plus. On est dans ce niveau de production modeste qui fait le boulot, sans chercher à aller plus loin.


Pourtant, je ne regrette pas d’y avoir joué. Parce qu’il y a des moments où ce genre de jeu fait exactement ce qu’on lui demande, occuper l’espace sans demander trop d’attention. Un jeu de fond, presque un jeu d’accompagnement. Il ne t’épuise pas, il ne t’agresse pas, il te laisse avancer à ton rythme. Et même si c’est répétitif, même si le manque de profondeur finit par peser, il y a quelque chose de relaxant dans ce système qui tourne tout seul.

S'il sortait aujourd'hui sur smartphone il aurait son public à n'en point douter! Un jeu honnête, parfois trop simple pour son propre bien, mais qui a ce petit goût de “jeu de chevet de l’ennui calme”. Il ne m’a pas passionné, mais il m’a tenu. Dans une ludothèque GBA, ce n’est déjà pas rien.



KumaCreep
7
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le 20 mai 2025

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