Shotgun King par MacCAM

Il y a environ deux ans, j'avais été assez con pour lancer Pawnbarian à la place de Shotgun King. Dans une optique d'enfin corriger cette grossière erreur, j'ai lancé le titre du studio PUNKCAKE Délicieux, formé par le duo Benjamin Soulé and Rémy Devaux. Face au Shotgun King original ayant remporté la Ludum Dare #50 d'avril 2022 face à plus de 1900 autres jeux développés en jam, cette version intitulée The Final Checkmate dispose, grosso modo, d'une sorte de mode histoire (vous avez bien lu) avec plusieurs fins, pas mal de nouvelles cartes, ainsi que de quelques améliorations visuelles.

Ayant pris l'habitude de commencer la plupart des jeux avec leur didacticiel, je dois bien avouer que celui de Shotgun King m'a immédiatement séduit tant, en plus que tout nous soit bien expliqué, le scénario qu'on nous présente est complètement con. Le scénar' justement ? Toutes les pièces noires ont abandonné le roi afin de rejoindre les blancs. Par corolaire, notre très cher suzerain n'a pas de meilleures idées en tête que de régler cette petite sédition à coup de fusil à pompe, de reprendre la place qui lui est due, et que tous ses anciens sujets le redeviennent. Dommage de s'être arrêté si vite d'ailleurs : mis à part l'intro (inclus dans le didacticiel), ainsi que les différentes fins (certaines sont très bien cachées), l'humour ne dure finalement pas bien longtemps. Dommage, j'aurais apprécié que ce soit un peu plus poussé.

Reste que Shotgun King est accessible. Je ne connaissais que les bases du jeu d'échec, les mouvements des différentes pièces, je n'ai pas eu besoin de plus. De surcroit, on peut activer à travers une simple touche une fonction nous permettant de voir sur quel dalle nous nous mettons en échec. En prime, histoire que personne ne soit lésé, si on s'apprête à faire une bêtise, le titre nous l'indiquera à deux reprises avant de nous laisser assumer notre éventuelle erreur.

Malheureusement, Shotgun King possède un défaut inhérent à de nombreux autres rogue lite : ses débuts de partie. Ces moments où on est cul nul face aux ennemis, ces moments qui ont tendance à un peu trop à se ressembler… bref, ces moments où on se fait de plus en plus chier. Un défaut qui s'accentuera au fur et à mesure qu'on débloquera de nouveaux rangs, autrement dit des modes de difficultés supplémentaires. Ces derniers rendant essentiellement les débuts de partie plus compliqués, et non l'inverse. Bien que les rangs débloqués avec un fusil le soient aussi avec les six autres (certains ayant des capacités bien sympas comme le rechargement automatique à chaque ennemi tué), j'aurais aimé un peu plus de folie, pourquoi pas en reprenant les anciennes règles du jeu d'échec ou en se basant sur celles du shōgi, comme le faisait un certain Pawnbarian (on y revient). Certes, d'autres modes de jeux sont disponibles pour les gourmands, un mode infini, ainsi qu'un mode traque (avec des ennemis qui arrivent en continu), mais finalement, ça plaira surtout aux plus gourmands d'entre nous. Il n'y a aucun doute sur le fait que l'écrasante majorité des joueurs passeront l'écrasante majorité de leur temps sur le mode trône, à savoir le mode accessible par défaut, le mode qui se renouvelle le plus, le mode qui nous permet de débloquer de nouvelles armes…

Bref, sympathique, addictif, mais inégal. Et si ces défauts venaient justement de ses origines, d’un jeu pensé pour une jam avant d’être prolongé ? En tous cas, Shotgun King reste une super idée, mais qui peine parfois à dépasser son statut d’éclair de génie.