Star Wars : The Force Unleashed est un mauvais jeu. C’est même un très mauvais jeu, à croire que les développeurs se sont donné comme défi d’en saloper tous les aspects. Florilège !

Le gameplay est misérable. Même si vous ressentez un gigantesque hurlement de joie vous parcourir lorsque vous découvrez que vous pouvez tout pulvériser sur votre passage, la maniabilité catastrophique du jeu (sur PC) va rapidement doucher vos espoirs : les pouvoirs partent du mauvais côté, les combats au sabre sont chaotiques, et le Force Grip pour balancer des objets vous donne l’impression de manipuler une grue ou un petit crochet de fête foraine, au choix. Signalons que la caméra est infecte, en plus, et les QTE barbants.

Les ennemis ont été conçus avec les pieds. Typiquement, voici à quoi a dû ressembler le travail des développeurs sur les ennemis :
— On va faire un jeu où les joueurs incarneront un giga-super-jedi-de-la-mort qui pulvérise tout en une pichenette, ça c’est de l’epicness !
— Ouais ! Mais s’il pulvérise tout, il va un peu se faire chier contre des stormtroopers qui crèvent en un coup, non ?
— Alors on va mettre plein d’ennemis spéciaux ! Des Purge Troopers de 5 mètres de haut, des bestioles insensibles à la force, et puis des rayons laser qu’on ne peut pas dévier, et puis des boucliers d’immunité contre les sabres laser, et puis ...
— Mais, on n’a jamais ce genre de truc dans l’univers Star Wars, non ?
— Bah, on s’en fout, le jeu s’appelle Star Wars, cela suffira à le vendre, osef du contenu...

Bref, voilà pourquoi votre personnage, supposément surpuissant, est en fait incapable de tomber le moindre ennemi en moins de quinze coups (sauf en les précipitant dans le vide, quand il y a du vide). Ce concept de l’ennemi intuable-ou-presque est particulièrement appuyé dans le dernier niveau, l’Etoile de la Mort. C’est censé augmenter la difficulté, en fait c’est simplement lourdingue. Et puis cela viole tout l’univers connu de Star Wars, aussi ...

En parlant de violer l’univers, le scénario est affligeant. Une sorte de remake mou et improbable de l’ancienne trilogie, en plaçant tout le bazar quelques années plus tôt. Ou comment on invente tout plein de trucs qui ne tiennent pas debout : un super-jedi est à l’origine de l’Alliance Rebelle ? Première nouvelle. L’Empereur et Vador se sont déjà fait dégommer dans un duel par un jedi ? Bon, Luke, en fait tu n’as rien inventé, sorry !

Vous incarnez un personnage un chouïa plus consistant que la moyenne dans les jeux vidéo Star Wars. Mais ce bel effort des développeurs est ruiné par l’équipe de bras cassés qui vous environne : entre une tapée de Jedi ridicules, une Leïa mal modélisée, et une pilote de vaisseau évidemment en petite tenue (très important, le décolleté, pour avoir un job chez les Sith !), c’est à pleurer. Seul votre droïde d’entraînement, Proxy, est assez agréable, il rappellera HK-47 pour ceux qui ont connu. En revanche, ce n’était pas nécessaire de faire figurer un fake Dark Maul au casting ...

Mais surtout, ce jeu est beau, beau, bôôôô !! Tu la sens, ma console next gen ? Et vas-y que je te colle des cinématiques interminables tous les dix pas, à tel point que ce jeu comporte davantage de temps de cinématique que de temps de jeu (ah oui, parce que la durée de vie est pitoyable, aussi !). Mention spéciale aux cinématiques dans l’Etoile de la Mort, puisqu’elles ne suspendent pas le décompte du rayon laser : vous pouvez donc mourir à cause d’une cinématique, et c’est la grande classe ...

Niveau graphismes, les personnages sont mal modélisés. Les décors, en revanche, sont très bien faits, mais malheureusement très moches : vous vous traînez d’une planète obscure à un dépotoir brunâtre, tout le jeu est dans des tons verdâtres-rouillés-grisâtres, ambiance beûrk. A noter, la modélisation des décors perd en précision à mesure que vous avancez dans le jeu : si dans les premiers niveaux vous pouvez effectivement interagir avec tous les objets du décor (qui font de bons projectiles), ce n’est plus le cas dans les deux derniers niveaux, visiblement encodés à l’arrache.

Côté musique, c’est du John Williams, rien à redire. Simplement, pas besoin de nous balancer la marche impériale toutes les 5 minutes à un volume proche de 170 décibels. Ce n’est parce qu’on fait hurler le thème de la saga que cela devient un bon jeu Star Wars, les gars ...

Enfin, la petite incohérence qui va bien : vous vous retrouvez à un moment projeté hors d’un vaisseau dans le vide intersidéral, mais cela se passe bien, un petit droïde va venir vous chercher. Vous n’êtes ni réduit en compote par la pression, ni asphyxié par l’absence d’oxygène.

C’est à ce genre de petit détail qu’on s’aperçoit qu’en fait, ce jeu nous prend pour des cons.
Wakapou
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le 4 juil. 2013

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Wakapou

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