En préambule, je ne note pas toujours les jeux ou les œuvres (genre vous mettez un vieux 6/10 à La Chapelle Sixtine ? Et de quel droit ? Selon quelle grille d'évaluation ?) et lorsque je le fais c'est très souvent pour marquer avec une note très forte ou très faible si le titre a suscité en moi un intérêt quelconque, dans le bon ou le mauvais sens. Tout cela pour dire ma note n'a rien à voir avec le review-bombing organisé par les nazillons névrosés.
Ceci étant dit je n'ai joué de manière effective que 6h mais je ne ne vois pas pourquoi je m'infligerai cela encore 20h alors que tout est mou et que grandit en moi le sentiment que n'importe quelle autre activité serait plus réconfortante.
On a ici une structure de monde ouvert ubisoft, mais segmenté en plusieurs planètes, toujours aussi inintéressant à parcourir même s'il faut reconnaître que l'interface a été bien allégée et la vision spéciale très limitée. Les combats sont médiocres, mais c'est un parti pris tout à fait défendable, encore eut-il fallu que l'infiltration fusse réussie. Mécaniquement pauvre et classique, et surtout pas servie par un leveldesign convenable (façon Dishonored ou Deus Ex). D'autant qu'il est souvent très maladroit avec ses flèches présentes diégétiquement mais sans avoir de sens diégétiquement (comme les panneaux directionnels placés nonchalamment dans Stellar Blade) ou ses prises de grappin peu lisibles.
La progression se fait sans remplir des jauges (le Ciel soit loué !) mais on a encore le droit à la collection de merdouilles en tous genres. La musique est superbe mais envahissante à certains moments (j'aurai préféré certaines fois des son environnementaux pour servir l'immersion).
Mais le pire c'est d'avoir aseptisé l'univers de Star Wars (qui dès 1977 n'était pas non plus franchement subversif mais savait montrer ou suggérer les choses) au point qu'on a affaire ici au monde de gangster le plus lisse que j'ai vu. Beaucoup de personnages n'ont pas de chara-design ni de personnalité marquante (la palme allant à la cheffe de l'Aube Ecarlate). La stricte parité de genre entre gangsters est une idée pourrie puisque dans le monde sexiste dans lequel on vit, on n'a pas spontanément peur des femmes, il faudra donc travailler à introduire ces personnages comme menaçants. Au reste, on ne sent aucune pression ou danger mis par cet univers de gangsters (outre la petite brûlure à la gibole du barman au début mais tout est fait pour que ça ne choque pas). Ainsi, j'en viens à penser que Disney a peut-être veillé avec scrupules à ce que Outlaws soit aussi conforme à leur soupe ordinaire.
Bref, il y a certes pire, mais tout m'amène à croire qu'Ubisoft nous offre ici à une perte sèche de l'humble temps qui nous est donné sur cette terre, évitez donc de manger cette galette corpo sans saveur ni maîtrise.