Pas une fausse pioche, mais pas inoubliable

Dès la sortie de ce titre j'ai été intrigué... J'ai mis du temps à sauter le pas, mais rogue like et deck building ce n'est pas ma tasse de thé, alors j'y suis allé un peu a reculons, mais en voyant tous les avis positif, j'avais bien l'impression d'être face à une sacré pépite, qui mérite qu'on lui laisse une chance...

C’est typiquement le genre de découverte qui me réconcilie avec le jeu indépendant. Rien que le concept m’a intrigué tout de suite. Un deck-builder qui se joue comme un tactical spatial, avec des mechas qui tirent sur des vagues d’ennemis façon Space Invaders, c’est déjà une promesse qui sent le pari osé.

Pour le coup ça marche plutôt bien et je me suis surpris à enchainé les parties et lancer quelques runs de temps en temps, comme le font si bien les bon rogue!

Ce que j’ai aimé d’abord, c’est cette impression de jouer à quelque chose de vraiment différent sans pour autant me perdre. Le jeu est accessible, clair dans ses premières heures, et petit à petit il se dévoile, révélant une profondeur que je n’attendais pas. On enchaîne les runs avec cette envie de retenter, d’améliorer son deck, de trouver la bonne combinaison qui fera enfin tout exploser. Il y a une vraie tension dans les choix qu’on fait, surtout avec ce système de “chaleur” qui empêche de tout balancer à fond sans réfléchir. C’est une contrainte intelligente, qui donne au jeu un petit goût de stratégie à la fois nerveuse et méthodique.

La direction artistique aide beaucoup à s’accrocher. C’est coloré, fluide, avec une patte très “comic book” qui donne tout de suite de la personnalité au jeu. Les animations sont claires, la bande-son accrocheuse, et il y a une vraie énergie dans chaque partie.

On sent que le studio a voulu rendre l’action lisible et dynamique, et globalement c’est réussi. Rien d'incroyable et parfois ça semble un peu moyen, avec des dessins qui manque encore de maitrise par moment, sans pour autant me sortir du titre... Ce n'est pas là où ils ont mis le plus d'attention.

Mais au bout de quelques heures, on commence aussi à sentir les limites du concept. Le jeu peut être très exigeant, parfois même injuste. Une erreur, un mauvais tirage et tout s’écroule. La difficulté grimpe vite, et le hasard prend parfois un peu trop le dessus. Il suffit de quelques ennemis mal placés pour ruiner une run qui partait bien. Le jeu devient alors frustrant, surtout quand on réalise qu’une partie de la réussite dépend plus du deck qu’on nous a laissé construire que de notre vraie stratégie.

Donc vous me voyez venir... Il suffit de trois ou quatre tirages bien pourris, sans possibilité de synergie pour ce foirer bien comme il faut.

Autre souci, la progression... Les nouveaux pilotes, mechas ou cartes arrivent lentement, trop lentement pour maintenir la curiosité sur la durée. Ce côté “grind” aurait mérité d’être plus souple, d’autant qu’on meurt souvent.

Et même si le contenu est conséquent, la rejouabilité repose surtout sur la répétition plutôt que sur la vraie découverte ou d'une amélioration substantielle de vos personnages... Ce qui est un manque pour ressentir une vrai progression dans ce genre là. L’histoire, quant à elle, reste en arrière-plan. Elle existe, mais on sent qu’elle n’a pas été pensée pour captiver. Ce n’est pas dramatique, mais dans un jeu aussi dense, un petit supplément de narration aurait pu renforcer l’attachement.

Malgré tout ça, StarVaders reste un jeu que j’ai trouvé vraiment sympathique. Il y a une fraîcheur dans son idée, une sincérité dans sa conception. On sent que les développeurs avaient envie d’expérimenter, d’aller chercher quelque chose d’unique, et à ce niveau-là, c’est réussi. Les combats sont tendus, le feeling est bon, et même si le hasard vient parfois casser la tension, on reste accroché parce que la formule fonctionne.

En fin de compte, StarVaders est ce genre de jeu que j’aime qualifier de “bonne surprise dont on attendre encore un peu plus pour qu'on le retienne”.

Il a plein d’idées géniales, une identité forte, un gameplay efficace, mais aussi des aspérités qui empêchent d’en tomber amoureux. Je l’ai trouvé sympa, parfois grisant, parfois fatigant, mais toujours honnête et surtout original dans son concept.