C’est étrange de replonger dans un jeu d’enfance sans être déçu. On s’attend toujours à ce que les souvenirs soient enjolivés, que les mécaniques aient vieilli, que la magie se soit un peu dissipée avec le temps. Et pourtant, Super Mario Bros. 3 tient. Il ne résiste pas au temps comme un survivant fatigué, il danse avec lui. Il reste ce petit bijou de créativité pure, aussi vif qu’au premier jour.
C’est probablement l'un des Mario qui m’a le plus marqué. Celui qui me faisait me lever tôt le week-end, celui où chaque niveau semblait être un petit monde à lui tout seul, bourré d’idées, d’inattendu, de malice. J’avais beau ne pas tout comprendre à l’époque, (les blocs blancs sur lesquels on pouvait passer derrière le décor, les sifflets qui ouvraient des raccourcis, les costumes cachés), je sentais déjà qu’il y avait quelque chose de plus vaste, de plus joueur que le joueur.
Puis en bon souvenir d'enfance qu'il est, c'est aussi une marque de souvenir avec mon père. Mon père qui m'avait fièrement trouvé des passages secrets, en appelant à un numéro de téléphone d'aide pour les jeu vidéos. Comme quoi, les débuts de ce média étaient quand même étonnant!
Encore aujourd’hui, ce jeu me parle... Il a ce sens de la variété qu’on a fini par perdre dans pas mal de productions modernes.
Chaque monde change l’ambiance, chaque niveau a sa mécanique propre, parfois utilisée une seule fois, comme si le jeu n’avait pas besoin de rentabiliser ses idées. Il crée, il partage, et il passe à autre chose. Il donne l’impression d’un jeu fait par des gens qui s’amusent en inventant.
Faites l'expérience! Donnez à un enfant, ayant déjà connu quelques jeux de plateformes, ce Mario Bros 3 et la magie va opérer. Comme un bon vieux Disney, il est intemporel!
Puis cette maniabilité… C’est fou comme tout répond bien. C’est pas juste précis, c’est joyeusement fluide. On sent que tout a été testé, retesté, épuré jusqu’à trouver un équilibre entre le défi, l’exploration et la sensation d’être toujours en mouvement. Même après des dizaines d’années, reprendre la manette et faire un simple saut-feuille reste grisant. C’est instinctif, c’est naturel.
Évidemment, je ne peux pas m’empêcher de le voir avec mes yeux d’enfant. Ceux qui s’émerveillaient devant le costume de raton laveur, ou qui tremblaient à l’idée d’entrer dans les forteresses de Boo. Cette magie-là tient encore debout. Pas besoin de nostalgie pour que ça fonctionne. On a beau avoir joué à des mondes plus grands, à des aventures plus longues, il y a un charme dans Super Mario Bros. 3 qui n’a jamais été tout à fait égalé. Peut-être parce qu’il n’essaie pas de nous impressionner. Il veut juste qu’on s’amuse.
Et on s’y amuse, toujours.