D'où nous vient cette satisfaction ancestrale de manipuler la physique et de défier la gravité, que ce soit en jouant au ballon ou aux billes ? Est-ce biologique ?
Aucune idée, mais dans Monkey Ball, il est possible de renouer avec cette addiction primitive, sans artifice ni gimmick ajoutés.
Les règles sont simples, et l'exécution infiniment subtile : armé de votre seul joystick, il vous faudra atteindre l'arrivée d’un parcours en 3D en manipulant le terrain. La physique, pristine, s’occupe de déplacer le singe coincé dans une boule, à la manière d'un labyrinthe mécanique à bille.
Et cette physique, parlons-en, car elle n’a pas pris une ride. Produit du moteur développé par feu Amusement Vision sous la direction de Toshihiro Nagoshi (créateur également de la saga Yakuza), elle permet un jeu nerveux, fluide et des contrôles réactifs. Le sentir tourner sous ses doigts est un plaisir à lui tout seul. On n’est pas étonné d’apprendre que le même moteur sera utilisé pour le développement de F-Zero GX.
C’est dans ces conditions techniques parfaites que vous allez pouvoir expérimenter vos plus grosses frustrations... et vos plus grandes satisfactions.
La présentation, alliant musique techno drum & bass et visuels typiques des fonds d’écran de l’internet des années 2000, encapsule si justement une époque révolue, mais toujours pleine de charme.
Le seul point noir au tableau est une caméra capricieuse, sur laquelle on n’a quasiment aucun contrôle, et qui viendra parfois gâcher vos parties. Cependant, les niveaux restent relativement courts et s'enchaînent vite, le rythme est soutenu, et les défaites sont ainsi vite oubliées.
Monkey Ball est un jeu d’adresse pas facile du tout, sans histoire, et dont la direction artistique ne fera pas l’unanimité.
Cependant, la stricte simplicité de son game design quasi-impeccablement conçu risque de vous rappeler ce que c’est que jouer, sous sa forme la plus pure.