Comme pour son successeur, j'ai acheté le jeu avant d'avoir la console. J'ai même acheté l'adaptateur pour manettes Gamecube et la manette dédiée. J'ai même acheté des amiibos pour les utiliser dans le jeu. Je suis Smashbrosophile.
J'ai un attachement très particulier avec la série, extrêmement fort. A part pour le premier sur N64, J'ai joué plus d'une centaine d'heures à chacun et je ne dois pas en être loin avec celui-là, en comptant les sessions chez des amis.
Alors je suis toujours un peu chagriné quand je lis qu'untel ne comprend rien à la série. C'est pourtant assez simple, mais avec une marge de progression énorme. Il faut juste bien comprendre comment se joue un Smash Bros. Sachez-le : un guide vidéo est présent à chaque fois, notamment en laissant tourner l'écran titre, et il vous explique toutes ses petites particularités. La série ne se joue pas comme un jeu de combat classique, il faut en faire son deuil, et accepter ses particularités.
Néanmoins, chaque nouveau Smash Bros est une variation de celui sur GameCube. Les personnages changent, les niveaux aussi, des modes de jeu apparaissent ou disparaissent, mais le coeur du jeu reste le même, avec quelques petites modifications sur la physique, plus ou moins vive ou légère selon les versions. Et il est difficile de faire autrement, comme pour beaucoup de séries de jeux de combat.
La principale nouveauté de celui-ci serait la partie de personnalisation. Elle peut être entraînante, mais elle ne révèle son intérêt que pour le jeu de haut-niveau en solo ou pour le lol, tant certaines personnalisations peuvent modifier profondément un personnage. J'ignore ce qu'il en est pour le jeu en ligne. Mais cet aspect est une sous-couche du jeu, et qui a certainement demandé beaucoup trop d'efforts pour être équilibrée.
Plus d’efforts auraient dû être faits ailleurs. Le jeu se loupe au niveau de ses modes de jeu, bien trop rachitiques pour le joueur solo que je peux être sur Smash Bros. Malgré quelques bonnes choses, c’est un peu trop léger, voire convenu. Le développement d’une version parallèle sur 3DS avec ses particularités a divisé les équipes, et cela se ressent.
Heureusement, l’ajout de nouveaux combattants dans cette version est un régal, chacun avec une identité et une palette de mouvements bien différenciés. Des personnages comme l’Entraîneuse/Entraîneur WiiFit, le Villageois d’Animal Crossing, Little Mac de Punch-Out, Shulk de Xenoblade Chronicles ou le duo Duck Hunt sont des exemples réussis, en plus de rendre hommage à toute l’histoire de Nintendo, une composante essentielle de la série.
Ce qui rend les parties à plusieurs encore plus réjouissantes, avec tout ce choix offert dans les personnages, les niveaux ou les règles modifiables. Tant que le niveau est équilibré entre les joueurs par contre, sinon c’est le meilleur moyen de dégouter les débutants.
Pour le reste, je m'y sens comme à la maison, et probablement trop, d'autant plus que j'avais essoré le précédent Smash Bros seulement deux ans auparavant. Les petites subtilités de chacun, innombrables, éveillent encore un peu d'intérêt. Et le système de défis, l’alternative Smash Bros des succès/trophées, pousse à poursuivre.
Le jeu reste un régal, mais avec un risque de saturation, la faute à un problème de renouvellement. La formule ne change pas, et c’est toujours une joie de la retrouver. Mais les limites apparaissent forcément au fil des parties. Malgré sa difficulté évolutive, le jeu semble plus se rapprocher des joueurs les plus professionnels, avec l’inclusion de stages sans dégâts, la possibilité d’utiliser la manette GameCube, l’aridité des modes solos ou la difficulté de certains défis. Le problème c’est qu’en répondant aux demandes de ses joueurs un peu trop sérieux, celui-ci a perdu de son accessibilité. Ultimate, malgré son allure de best-of, l’a bien compris, offrant un passionnant et exaltant renouveau de la série.