SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Imaginez un jeu dans lequel vous incarnez un Space Marine, mais vous êtes en vacances, sans votre armure, et il n'y aura aucun combat. Où une aventure dans laquelle vous jouez un photographe professionnel, mais le gameplay ne vous permettra jamais de prendre des photos. C'est à peu près ce que j'ai ressenti en lançant Symphonia, en découvrant son univers musical haut en couleurs et son bouton dédié à jouer de la musique, pour rapidement déchanter en réalisant que le jeu n'en faisait rien d'interactif.


Votre bouton "musique" sert à activer des interrupteurs, et les rencontres avec des musiciens en fin de niveaux sont des cinématiques longuettes où deux personnages semblent passer un super moment de jam pendant que vous attendez placidement que ça se termine, sans savoir pourquoi cette séquence n'est même pas agrémentée d'un petit jeu de rythme. Ce n'est pas dramatique, et le jeu a le droit de ne pas exploiter son univers, mais j'ai du mal à ne pas voir le potentiel gâché.


À part ça, Symphonia est un clone de Celeste, avec moins de talent, et sans idée originale pour le sortir de la foule des platformers 2D. Il se pose comme un "precision platformer", avec des niveaux exigeants, des sauts millimétrés, et des notes de musiques optionnelles à récupérer si vous avez les nerfs assez solides pour ses séquences les plus complexes. La comparaison avec Celeste était inévitable et n'est jamais flatteuse.


■ Les contrôles sont moins précis, et un peu plus flottant, avec pas mal d'inertie et un air contrôle parfois difficile à comprendre. Le saut est divisé en deux touches, avec un saut un peu naze sur A, et un meilleur saut sur RB, qui ne fonctionne que si vous êtes proches du sol. Il y a aussi ce moment gênant où l'on découvre qu'après s'être ancré dans certains éléments, les contrôles pour se propulser sont inversés, ce qui n'a aucun putain de sens.


■ Le jeu manque singulièrement de feedbacks, ou je les ai peut-être loupés, ce qui n'est pas non plus bon signe. Vous pouvez vous accrocher à certains éléments dans les niveaux, mais rien ne vous informe de la distance, et vous verrez occasionnellement votre personnage se téléporter alors que vous n'étiez visiblement pas à portée. De la même manière, le saut RB fonctionne sur certains pics au sol, mais pas tous, et la distance à laquelle il peut se déclencher est passablement floue. Encore une fois, on est loin de la clarté d'un bon platformer où tout serait immédiatement visible à l'écran.


Malgré tout, Symphonia est joliment réalisé, avec de belles musiques et des décors suffisamment lisibles. J'ai beau avoir un peu ragé sur ses contrôles peu intuitifs ou des passages imprécis, ça reste le haut du panier, mais aussi une proposition générique et sans audace, que l'angle musical aurait pu sauver de l'oubli.

Ezhaac
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ezh - Joués en 2025

Créée

le 8 juin 2025

Critique lue 50 fois

Ezhaac

Écrit par

Critique lue 50 fois

D'autres avis sur Symphonia

Symphonia

Symphonia

le 20 déc. 2024

Une lyrique ballade emplie d'émerveillement

Très bon plateformer. Très technique et bourré d'idées de level design ingénieux qui demandent de la précision et du doigté si l'on souhaite obtenir les collectibles de chaque niveau. La DA est juste...

Symphonia

Symphonia

le 30 juin 2025

Coyote Time, Where Art Thou ?

J'ai terminé Symphonia sur Xbox Series X. Le jeu a rejoint le game pass récemment.C'est un jeu de plateformes français issu d'un projet étudiant. Déjà pour commencer, le jeu est difficile, et dès le...

Symphonia

Symphonia

le 8 juin 2025

Critique de Symphonia par Ezhaac

Imaginez un jeu dans lequel vous incarnez un Space Marine, mais vous êtes en vacances, sans votre armure, et il n'y aura aucun combat. Où une aventure dans laquelle vous jouez un photographe...

Du même critique

Martyrs

Martyrs

le 22 juin 2010

Expérience traumatique

Peu de films ont su me retourner comme l'a fait Martyrs. Je vais éluder le débat stérile sur la légitimité du thème de la torture au cinéma et partir du postulat que la vocation première du film...

Sweeney Todd - Le Diabolique Barbier de Fleet Street

Sweeney Todd - Le Diabolique Barbier de Fleet Street

le 30 sept. 2010

I feeeeeeeeel you, Johaaaaaanaaaaaaaaaa !!

Avec une photo gothique à souhait et un Johnny Depp qui fait peur, le film partait plutôt bien, d'autant qu'une fable romantique sur le cannibalisme n'était pas pour me déplaire, sur le papier. Mais...

Chernobyl

Chernobyl

le 28 mai 2021

Le Prix du Mensonge

Noter Chernobyl est le grand écart le plus déchirant que j'ai fait sur ce site. En tant qu’oeuvre cinématographique, je lui donnerais un solide 9, mais pour son discours et ses implications...