Il aura fallu seulement une ou deux scènes pour nourrir auprès des fans de Terminator le rêve de voir un jour débarquer un titre qui lui ferait honneur. Mission accomplie ?


Pas forcément, même si T:R est beaucoup moins mauvais que ce qu'IGN décrit, et ce que la première mission nous montre. Parce qu'effectivement, le premier contact a de quoi faire peur : la réalisation dans l'ensemble sent le développement pas cher et le manque de moyens, les personnages sont raides comme des balais, l'écriture est pauvre, l'IA est exploitable facilement et le level design est sommaire.


Mais non, le jeu ne se limite pas à buter des vagues de T-800 en ligne droite. En fait, la majorité des cartes sont assez ouvertes : on vous donne quelques objectifs, et libre à vous d'aller explorer à droite à gauche pour trouver ressources, munitions ou éléments narratifs. Crochetage et piratage sont de la partie, et les ressources seront essentielles pour confectionner trousses de secours et tuyaux explosifs, coûteux mais indispensables. Car en dehors des drones qui resteront dangereux mais vulnérables, votre fusil d'assaut ne fera pas grand chose contre les troupes de choc de Skynet. Au mieux, votre fusil à pompe vous donnera quelques précieuses secondes pour prendre la fuite, pendant que le (ou les) T-800 à votre poursuite se remettront de leur volée de chevrotine. C'est après avoir débloqué l'accès aux premiers fusils plasma (phase, 40 watts) que les représailles pourront commencer.


L'aventure est dense, on enchaîne les missions, on rentre à la base. Le scénario lui-même est relativement simple, il passe à côté de certaines choses, il en réussit d'autres très bien. L'écriture se révèle au final efficace, réserve quelques bonnes surprises, et les personnages sont intéressants, à défaut d'être mémorables. A la façon d'un titre Obsidian, l'histoire s'achève sur un épilogue concluant les conséquences de nos choix, même si ceux-ci ont une portée assez limitée au final.


On peut regretter plein de choses. Des scènes qu'on appréhende mais qui ne se produisent pas (comme un "hommage" à la scène du commissariat du premier film). Une IA qui ne viendra jamais vous arracher de votre trou, qui restera cantonnée à ses "secteurs", et qui vous oubliera dès que sa jauge de détection se sera vidée. Ou encore, le manque de moyens, de budget ou d'ambition pour aller un peu plus loin dans la simulation de guerilla post-nucléaire.


Mais ces reproches, franchement, on peut les faire littéralement à TOUTE l'industrie. On reprochera toujours aux double A de manquer d'ambition, de finition, de moyens, et en dehors des jeux d'infiltration hardcore, je ne connais pas un seul titre qui ne souffre pas du syndrome du "je me planque dans un coin en attendant que ça se tasse".


Il y a aussi toutes les petites choses qu'il réussit, tous les défauts qu'il évite. Je ne me souviens pas par exemple d'avoir pesté contre un passage mal équilibré, de m'être plaint de l'inventaire, d'avoir été lassé par le rythme du jeu, et au final, j'ai apprécié "jouer le jeu", alternant infiltration, espionnage, affrontements massifs ou éliminations discrètes. Même en fin de jeu, on se sent toujours vulnérable sur le front (et ça provient apparemment d'un patch de Mars). Certes, les munitions coulent à flots, mais on peut toujours crever en deux secondes.


En revanche, le fait d'avoir une vision au travers des murs est malheureusement indéfendable. Même si le moteur utilise des subterfuges pour vous prendre par surprise, le fait d'être omniscient empêche tout sentiment de surprise ou de gratification lorsqu'on réussit à passer inaperçu. Les développeurs semblent avoir choisi la voie de la facilité plutôt que de jouer sur les lumières et le son pour arriver à un modèle plus organique et moins artificiel.


Artistiquement, en ce qui me concerne, c'est réussi, l'univers est correctement rétranscrit, avec ses immeubles écroulés, ses lumières éblouissantes, ses souterrains tortueux et exigûs. L'ambiance sonore donne l'impression d'abord d'entendre des reprises de thèmes des films, mais elle prend la forme de thèmes originaux un peu plus discrets et moins "fan service" par la suite. Le plasma fuse vers sa cible avec le bruit gras et lourd qu'on lui connait. Et il y a même des romances, totalement en accord avec le contexte.


Bref, un bon jeu, ordinaire mais appréciable.

Makks
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le 11 juil. 2020

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Makks

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