le 25 août 2024
Le cirque volant de Panic.
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Si la visite de Barnsworth, petite bourgade du nord de l'Angleterre qui ne vous dira probablement rien puisque fictive et s'inspirant de Barnsley, ville minière du Yorkshire, n'était pas prévue en cette période estivale olympique, Thanks Goodness You're Here ! fut un bonheur assez intense qui a, j'en suis sûr, rabattu les cartes et propulsé les normes pour un jeu comique vers de nouvelles strates.
C'est en adoptant le slapformer, qui par ailleurs rappelle instantanément Untitled Goose Game, que le deuxième titre du studio Coal Supper réussit l'exploit de capturer une âme anglaise singulière qui tranche avec certaines habitudes prises dans le paysage vidéoludique moderne.
A Barnsworth, le politiquement correct n'a pas sa place, il paraît même étranger au quotidien des habitants du patelin.
Non, ici, il n'y a de la place que pour les vestiges d'un temps passé lié à l'activité minière de la ville, sa déguelasserie ambiante noyée dans quelques pintes de Guinness et à la friture d'un fish and chips qui rameute les classes sociales les moins distingués. De prime abord drôle, grinçant et consternant, l'on comprends bien vite en arpentant les rues de Barnsworth que la captation de cette âme anglaise n'est jamais très loin des stigmates causés par la crise économique qui touche nos chers voisins. C'est dans ce Yorkshire fictif que le quotidien en crise prend forme et semble se répercuter directement sur l'étranger que nous sommes , mais pas pour les habitants de ce microcosme continuant de vivre leur vie, aussi absurde soit-elle, en banalisant et rendant invisibles les cicatrices.
Et c'est en agitant soigneusement cette loupe pour visualiser les fractures sociales d'un quotidien en crise que Thanks Goodness You're Here ! réussit le pari d'être une comédie audacieuse et intelligente qui ne cesse de déjouer les attentes du joueur afin de proposer une des meilleurs expériences de l'année.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs jeux vidéo de 2024
Créée
le 5 août 2024
Critique lue 269 fois
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