Soufflé dans les bronches

Quoi de mieux pour attaquer les critiques rétro que de choisir un titre emblématique de ce courant. Bugs Bunny’s Birthday Blowout est une sommité de l’époque. Non, bon d’accord, c’est pas le plus glorieux pour débuter mais je me sentais pas d’humeur à faire des éloges alors allons-y pour un des 12 000 jeux de plates-formes génériques de la NES.

Bugs Bunny’s Birthday Blowout (4B) s’appuie sur la célèbre franchise des Looney Tunes qui avait forte réputation auprès des gamins de l’époque (moi). La réflexion a dû être rapide pour décider qu’il fallait que ce soit de la plate-forme pour vendre facilement le titre. Non pas que ça ne colle pas, c’est juste que le genre des jeux de plates-formes était encombré et, malheureusement pour 4B, par des titres bien meilleurs.

Dans le fond comme dans la forme, 4B est un jeu très classique. On parcourt des tableaux qui sont regroupés par monde histoire de thématiser un peu le décor. Malheureusement, il est difficile de ne pas se rendre compte que les ennemis, les blocs ou les options sont identiques d’un monde à l’autre et que les changements ne sont que cosmétiques. Il y a un truc encore plus étrange, c’est le choix des ennemis. Je pense qu’il y avait largement de quoi à faire dans l’univers des Looney Tunes alors pourquoi nous faire affronter des paquets de lessive ? En revanche, les boss sont chouettes car tous tirés du cartoon même s’ils sont relativement répétitifs également.

Je crois que c’est le maître mot de ce jeu : répétitivité. Donc je vais le répéter aussi : répétitivité. Une fois que l’on a passé les premiers niveaux, tous les suivants vont se dérouler de la même façon, avec toujours le même mini-jeu à la fin. En plus 4B n’est pas spécialement difficile et se boucle assez rapidement, ce qui n’arrange rien.

“Mais niveau gameplay, qu’est-ce que ça donne ?”. Depuis quand c’est devenu déterminant comme critère ? Arrêtez de m’interrompre. Bon, la physique est assez étrange car Bugs saute très haut mais c’est surtout une question d’habitude. L’ensemble n’a pas la précision d’un Mario mais ça reste honorable. Le jeu est “quelque peu” pimenté par le fait que l’on a un marteau pour taper les ennemis ou se faire sauter sur des tremplins. Voilà, il ne sert qu’à ça. En fait, c’est nul.

La seule bonne idée de 4B est la pseudo non-linéarité des stages. Des terriers permettent de sauter à différents endroits du niveau ou dans des salles spéciales remplies de bonus. Les terriers n’amènent pas forcément plus loin ce qui casse un peu les habitudes du genre. C’est pas super exploité non plus donc on peut pas vraiment considérer ça comme un ajout révolutionnaire.

Pour le reste (graphisme et son), c’est pas terrible, voire catastrophique. L’aspect visuel du jeu rappelle plus les jeux du début de la console alors que 4B est sorti en 1990. En plus de ça, l’image clignote dès que l’on est touché par un monstre (si on peut appeler un réveil ou un paquet de lessive un monstre). Pour la bande-son, c’est la partie catastrophique : tout est répétitif (encore) et peu inspiré ce qui rend complètement fou au-delà de 20 minutes de jeu.

Si Bugs Bunny’s Birthday Blowout n’avait pas eu la franchise des Looney Tunes associée, il serait passé inaperçu. Il aurait certainement mieux fait d’ailleurs car, bien qu’il ne soit pas complètement raté, il est quelconque et peu inspiré. C’est redondant, je sais, mais moi aussi j’aime bien la répétititititivité. Ah, ça fait du bien de se défouler, je me sens mieux maintenant.