The Caligula Effect 2
6.6
The Caligula Effect 2

Jeu de Historia, FuRyu et NIS America (2021PlayStation 4)


Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations et vidéos sur mon blog.



Avant de s’attarder sur cet nouvel épisode, revenons sur sa genèse. La licence a débuté en 2016 sur Playstation Vita et connaîtra un remake de son épisode, sous le nom de The Caligula Effect : Overdose, en 2018 sur Playstation 4. On y retrouve la formule du RPG combiné à l’exploration de donjons, mais pas que. Il faut dire que le scénario est mené par Takuya Yamanaka et Tadashi Satomi, connus pour leurs travaux sur la licence Persona jusqu’à l’épisode 2 : Eternal Punishement. Les tourments humains sont placés au cœur de l’intrigue. L’ensemble des protagonistes évolue dans un univers virtuel et va tenter de s’en extirper pour retrouver la réalité, aussi cruelle soit-elle.


The Caligula Effect 2 fait suite directement au précédent épisode. Si l’univers virtuel est différent, le concept demeure sensiblement le même. Présidé par Regret, un être virtuel, Redo se présente comme une renaissance pour ses habitants en leur permettant de mener une vie idyllique, loin de tout tourment. Un projet qui ne plaît guère à X, une autre idol virtuelle : fille de μ, antagoniste du premier Caligula Effect, elle considère que Regret est une usurpatrice. La voilà à apprendre à votre personnage que son train-train de lycéen n’est qu’un leurre. Le retour à la réalité s’annonce compliqué.


Notez que le jeu ne dispose que d’un doublage japonais et d’une traduction en anglais.



On reprend les mêmes, et on recommence !



Loin de s’émanciper de ses bases, The Caligula Effect 2 en reprend la formule consacrée. Regret est entourée d’individus pouvant, eux aussi, user de la musique pour contrôler les foules. Ces sous-fifres seront autant de boss contre lesquels vous et vos partenaires allez vous confronter. D’autres protagonistes vont rejoindre votre duo formé avec X pour constituer le Go-Home Club. Vous et vos amis tenez vos réunions au sein de l’X-press, une rame de métro tenue par votre partenaire virtuelle.


Si les recrutements au sein de votre équipe se mènent automatiquement en cours de l’histoire, libre à vous d’améliorer vos relations avec vos partenaires aux travers d’épisodes. S’ils constituent en scénettes avec quelques choix de dialogues, certains vont requérir d’effectuer les bons choix afin d’arriver au bout de la relation. En plus d’en apprendre plus sur vos partenaires, vous leur permettez d’accéder à de nouvelles capacités fort utiles en combat.


Ces derniers se mènent au tour par tour avec, néanmoins, une petite subtilité. Il vous est possible de programmer chaque attaque en déplaçant cette dernière sur la temporalité du tour et, en même temps, visualiser les effets de votre choix. On se sent un peu stratège de guerre à déplacer ainsi nos pions tout en s’adaptant aux attaques de l’ennemi pour effectuer gardes, contres et dégâts critiques. Si jamais les ennemis sont trop faibles pour vous, une simple pression de la touche carré active le mode de combat automatique. Vous n’aurez qu’à choisir les attaques de votre personnage. Avec les gâchettes, ajustez la tactique de vos alliés pour privilégier la défense, l’offensive ou leur laisser toute liberté.


Chaque combattant possède ses propres attaques et a un profil différent que ce soit un tank pouvant accuser les coups de l’ennemi, un soigneur accordant aussi des bonus à ses alliés ou encore un personnage attaquant au loin pour éviter tout corps à corps. A force d’enchaîner les combats, vos coéquipiers accumulent du stress, remplissant une jauge qui permet de déclencher une attaque spéciale. Celle-ci est l’occasion d’une animation spécifique avec effets dévastateurs sur les ennemis comme des tirs à l’arbalète, une pluie de grenades ou une vague de soin sur l’équipe.


Loin d’être passive, X intervient durant vos effarouchées si votre jauge de Voltage est emplie. Celle-ci augmente aussi bien en combat qu’en brisant des cristaux lors de vos phases d’exploration. Selon la chanson entonnée par X, votre idol améliore l’attaque, l’esquive ou même la précision de votre équipe. De nouvelles mélodies sont acquises en cours de l’histoire et, en bon membre de votre équipe, X possède des capacités à améliorer à l’aide des points X glanés auprès des boss ou encore en réalisant des quêtes, élément sur lequel on reviendra plus bas.


Vos personnages ne possèdent pas d’équipement à modifier, mais des Stigmas. Sous ce terme sibyllin se dissimulent des aptitudes qui octroient améliorations des statistiques mais aussi des capacités dites passives. Pour cela, il vous faut maîtriser votre Stigma en cumulant des combats en l’équipant. Un même personnage peut alors cumuler cinq capacités actives et cinq passives différentes.


Le système de combat de The Caligula Effect 2 prouve que le tour par tour est loin d’être une composante d’un ancien temps. Je l’avais déjà mentionné au sein de mon avis sur Yakuza : Like a Dragon. Le fait de programmer vos attaques accentue l’aspect stratégie. Si vous jouez en difficulté Facile, cet élément sera vite remplacé par le passage en combat automatique tant les ennemis ne représentent aucune menace. Hormis pour les boss et quelques ennemis de haut niveau se dissimulant lors des phases d’exploration.



Appréciez votre nouvelle vie à Redo



Car, oui, votre aventure au sein de Redo ne se résume pas à faire taire les Musiciens, mais aussi à aider les autres humains piégés dans ce monde virtuel. Chaque confrontation contre un boss vous ouvre une nouvelle zone d’exploration où errent les habitants. Si les quêtes sont multiples, plusieurs schémas reviennent et demeurent très classiques dans leur construction. On ramène des objets, bat des ennemis précis ou mène de simples discussions. Du moins pas si simples que cela puisqu’il faut posséder certaines capacités passives pour débloquer le dialogue. Rien d’insurmontable, néanmoins, si vous veillez à changer régulièrement les Stigmas de votre protagoniste, une fois celle-ci maîtrisée, pour obtenir un joli cheptel de capacités passives.


Vous l’aurez compris : n’attendez rien de guère transcendant venant de ces quêtes, seules activités annexes en dehors du récit principal. Conservant la recette première de la licence, The Caligula Effect 2 en oublie de se renouveler véritablement pour proposer une expérience plus attirante. Le jeu est loin d’être perclus de défauts. Néanmoins, si on n’accroche pas au concept en lui-même, l’aventure peut se révéler acceptable mais sans aucun élément, hormis son gameplay, comme réellement accrocheur.


La brochette de personnages demeure sympathique avec des profils variés dont on découvre la véritable valeur en menant à bien les épisodes qui leur sont consacrés. Au sein de Redo, chacun prend l’apparence de ce qu’il souhaite être réellement. En en apprenant plus sur vos coéquipiers, vous allez découvrir leur véritable identité et les tourments qui les agitent. Des thématiques qu’on sent maîtrisés par Takuya Yamanaka et Tadashi Satomi qui arrivent à nuancer chaque personnage, les émancipant de leurs archétypes qui ne sont, en réalité, que des masques pour dissimuler leur véritable identité.


Même en ayant relancé une nouvelle partie +, je n’arrive pas à éprouver une extrême affection pour The Caligula Effect 2. Si Shin Megami Tensei III a su m’accrocher à nouveau, dix-huit ans après sa sortie, j’ai la sensation que The Caligula Effect 2 n’arrive pas à proposer un renouvèlement de la licence qui aurait permis à de nouveaux joueurs de s’y intéresser. S’il est plus accessible que son prédécesseur, avec des compagnons désormais acquis d’office, il offre une réalisation datée qui a mal vieilli.


Son visuel ne fait nullement honneur à son concept. L’épuration des décors aurait pu fonctionner (ce qui a été le cas sur SMT 3). Néanmoins, ici, l’ensemble manque cruellement de vie. Des habitants ont beau peupler les lieux, leurs animations rigides et l’absence de modélisation peaufinée des PNJs (visages lisses, par exemple) transforment Redo en une simulation virtuelle. L’intention est sûrement volontaire afin de nous faire partager le point de vue de notre personnage. Mais cela confère à l’ensemble du décorum de cet épisode une sensation à la fois de vide et de distanciation.


Même la modélisation des personnages principaux est très fluctuante. J’ai eu la sensation que d’une scène à une autre les détails étaient soit plus précis, soit complètement masqués. L’expressivité des visages n’est nullement à recherche puisque, inexistante, hormis lors des cinématiques et pour certains personnages en particulier, comme Regret. Je trouve même que la modélisation 3D ne rend pas honneur aux sprites 2D que l’on peut voir durant les dialogues, à l’image d’un visual-novel. Le travail 2D opéré par Oguchi est même supérieure à la version 3D à mes yeux.


Le casting, uniquement japonais, mène son ouvrage sans fausse note. Le point fort technique de l’opus, en dehors de son gameplay, demeure sa bande sonore. Un atout plus qu’appréciable surtout dans un jeu où la musique est importante. Si elle sert d’arme de contrôle par Regret et ses sbires, elle est aussi détournée par X lorsque vous l’appelez au combat. Les tonalités ne sont pas sans rappeler certaines pistes des Vocaloid, émissaires des idols virtuelles au Japon. Chaque zone possède d’ailleurs sa propre thématique qui connaît des variations en combat mais aussi lorsque X prend le micro. La musique ne stoppe jamais, se modulant sans le moindre ralentissement quand vous passez de phase exploration à combat.


Difficile pour ma part de me prononcer sur The Caligula Effect 2. Si vous cherchez un RPG avec les standards des jeux actuels, mieux vaut vous tourner vers d’autres sorties comme le dernier Tales Of. L’opus conserve la recette de son prédécesseur et sa réalisation technique n’est pas sans rappeler les premiers épisodes de la licence Persona. La bande sonore propose des pistes dynamiques qui, couplées au système de combat, rend les affrontements dynamiques. The Caligula Effect 2 ne plaira pas au plus grand nombre. Il pourra rappeler des bons souvenirs aux amoureux de la licence ainsi qu’à ceux recherchant une expérience à l’ancienne.

So-chan
6
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Créée

le 28 oct. 2021

Critique lue 84 fois

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