Le battle royale qui cachait trop bien son jeu.

Mon premier souvenir de Darwin Project date de l'E3 2017, pendant la conférence Microsoft. A l'époque, il m'avait déjà marqué.... mais pour les mauvaises raisons. Le jeu avait en effet été présenté par un commentateur e-sport venu de nulle part, sans transition par rapport à la présentations précédente. Et s'il y a une chose qui plombe l'image d'un jeu, c'est du forçage e-sportif.

Et le forçage, c'est un peu ce qui définit l'histoire du jeu. A l'origine vendu pour 15 €, ce battle royale avait eu du mal à exister avant que le développeur ne décide d'être agressif (et à la limite de l'économiquement suicidaire) en proclamant la gratuité du jeu et en organisant des tournois de streamers. C'est d'ailleurs grâce à ce genre de sponsorisation que le jeu s'est rappelé à ma mémoire, car sans les pérégrinations de MisterMV, de ZeratoR et de toute la clique, je n'aurais probablement jamais téléchargé Darwin Project.

Il s'avère que derrière ces débuts en dents de scie se cache un jeu véritablement fun et équilibré.

Le principe : 10 joueurs (ou 5 équipes de 2) s'affrontent dans une carte enneigée et coupée en différentes zones. Leur survie dépend non seulement de leur compétences en combat, en loot et en vision de jeu (Il y a une jauge de froid à gérer), mais aussi d'un onzième joueur, le Show Director. Celui-ci peut activer plusieurs pouvoirs au long de la partie, comme par exemple fermer une zone, cibler un joueur visible pour tout le monde ou encore provoquer une gravité lunaire. Si le concept peut laisser craindre un déséquilibre des parties, il n'en est rien grâce au système de mana et à l'usage unique des différents pouvoirs, qui permettent d'éviter la grande majorité des cas "d'acharnement" et qui mettent en valeur les SD justes et divertissants.

Le joueur a lui aussi plusieurs outils : il peut fabriquer des pièges, des vêtements qui améliorent certaines de ses statistiques, ainsi que des pouvoirs spéciaux qui se craftent avec les "electronics", cette ressource qui s'obtient en faisant le first blood, en tuant la cible du SD ou en se risquant à en ramasser quand il drop. Les outils disponibles sont changeables avant la partie grâce à un système de loadout sympa sans donner des choix trop fantaisistes (et donc difficiles à équilibrer).

Ce gameplay asymétrique fonctionne très bien, même quand le SD se fait discret. Résultat : les parties sont souvent agréables et parfois franchement fun quand les joueurs et le grand manitou jouent le jeu.

Darwin Project est sans doute le battle royale le plus accessible sur le marché, loin des fossés de skills et de RNG que peuvent proposer des PUBG ou des Fortnite. Le développeur semble très à l'écoute de la communauté et semble déterminé à ce que le jeu marche, et ils ne méritent pas moins. Avec une meilleure communication et un modèle économique fonctionnel, ce véritable survivant de l'anti-hype aura les moyens de faire son trou.