Forcément, quand on n'est pas le genre de personne à flipper ne serait-ce qu'un peu en jouant à un jeu d'horreur, ce genre de production passe une fois sur deux. Et vu la note, vous vous doutez qu'ici ça casse plus que ça passe.
Pourtant, si j'ai lancé The Evil Within ce ne fut non pas pour saquer une énième fois un jeu vidéo d'horreur mais bel et bien parce que j'ai apprécié la plupart des productions de Shinji Mikami (le concepteur du titre) auxquelles j'ai pu jouer.


Donc, qu'est-ce qui ne va pas dans The Evil Within ? Bah un peu tout en fait. Déjà, contrairement à un Resident Evil 4 (et on ne va pas se le cacher, The Evil Within a été créé avec une certaine volonté d'en faire le successeur spirituel de Resident Evil 4), le jeu est beaucoup plus centré autour de la peur, du survival, que de l'action... donc forcément, ça part mal : le jeu est centré sur la peur, mais il ne fait pas peur... et en plus de ça le gameplay est plutôt mauvais. En fait, il est centré en partie sur de l'infiltration et pour le coup c'est vachement mauvais, on n'est certes pas au niveau d'un Alpha Protocol, mais il s'agit sans doute de l'un des pires gameplay d'infiltration auquel j'ai été confronté dans ma petite vie de joueur tant ce gameplay se révèle limité : on peut tuer les adversaires en attaquant par-derrière et puis c'est tout (avec un couteau qui ne sert qu'à ça d'ailleurs) ; il y a bien la possibilité de se cacher mais le personnage principal ne pouvant pas courir plus de 5 secondes montre en main et le level-design n'étant pas très inspiré, cela ne m'a jamais servi en une douzaine d'heures de jeu.


Côté action, ce n'est pas aussi réussi qu'un Resident Evil 4, le jeu est plus rapide que ce dernier mais la maniabilité n'est pas réussi du tout puisque le personnage que l'on incarne ne part pas forcément dans la direction souhaitée, la caméra toujours trop proche du personnage principal n'aidant pas : lorsqu'on se retrouve dans des endroits exigus on a très souvent tendance à galérer lorsque l'on souhaite repartir en arrière.
Aussi, on n'est jamais en manque de munitions, même en tirant à côté on a toujours un moyen de récolter quelque chose que ce soit en craftant les carreaux d'arbalètes ou en ouvrant l'un des nombreux casiers du point de sauvegarde... d'ailleurs, je l'aime bien ce point de sauvegarde, il a une bonne ambiance (Claire de Lune de Debussy aide beaucoup je dois l'avouer).


Pour en revenir au gameplay, le fait qu'on ne se sente jamais danger et les limitations liées à l'infiltration font qu'on a très vite tendance à s'ennuyer... franchement, je me suis demandé à plusieurs reprises pourquoi je continuais à jouer à ça tant ce n'était pas passionnant du tout.
Enfin, certains chapitres sont beaucoup trop long pour ce qu'ils ont à proposer, d'autres sont beaucoup trop courts et ne durent qu'un quart d'heures, mais heureusement d'autres restent tout de même sympa à faire comme le chapitre 10... Quoi qu'il en soit le titre aurait clairement pu être amputé de deux heures de jeu sans que cela ne pose problème.


Il faut noter tout de même une certaine variété dans les décors et lieux visités, surtout que certains plans sont vraiment recherchés : pour le coup, le titre se pare d'une direction artistique réussie ; peut-être pas la meilleure du genre mais au-dessus d'une immensité d'autres productions du même genre sorties ces dernières années.
Par contre ce n'est pas très beau... bien que je préfère tout de même un jeu pas très beau mais avec une DA réussie... en revanche, l'artifice qui est de rajouter un style cinémascope ou du grain, franchement, merci mais non merci : ce n'est pas ça qui va "rajouter de la peur" ou rapprocher le titre d’œuvres cinématographiques (The Order sortit un an plus tard le comprendra très bien).
Par contre, s'il y a bien un truc que je trouve fort regrettable, c'est le sound-design ; pour un jeu d'horreur je dois avouer qu'il est particulièrement raté : les sons sont très souvent mal localisés et les différents bruitages ne sont pas extrêmement convaincants.


Finalement, le plus gros défaut de The Evil Within reste tout de même son côté vieillot, car outre les graphismes que j'ai déjà évoqués plus haut, il faut ajouter à cela des scripts parfois vraiment très grossiers (vous savez ce genre de scripts qu'on voit arriver à des kilomètres ?), des problèmes de hitbox vraiment très perturbants et certaines aberrations de game-design encore plus ridicules que ça (du genre un câble tendu au sol et impossible à désamorcer ou à éviter)... même les QTE, qui étaient pourtant réussis dans Resident Evil 4, font pâle figure à côté de ce dernier.


Bref, The Evil Within est un jeu décevant à bien des égards, et encore plus quand on voit les noms derrière le projet : pas forcément très original ni forcément marquant, mieux vaut se tourner vers d'autres productions des développeurs... tels que Resident Evil par exemple.


Points forts :
+La direction artistique réussie et quelques plans jolies malgré tout
+Une certaine variété dans les décors et situations...


Points faibles :
-...Même si on passe parfois beaucoup trop de temps à certains endroits
-Daté sur nombreux aspects : gameplay et graphismes notamment
-On s'ennuie souvent

MacCAM

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