The Impossible Game
6.1
The Impossible Game

Jeu de Grip Games (2009PlayStation 3)

Cette modeste prose est l’occasion idéale pour pousser un (nouveau) petit coup de gueule envers Sony, cette fois-ci destiné à son PlayStation Store : je comprends aisément la logique derrière laquelle il faut en priorité s’adresser à son public majoritaire, et donc mettre en avant les gros jeux mainstream et/ou qui font l’actualité au détriment des autres, mais est-ce une raison suffisante pour aussi mal traîter ces derniers ?


À force de remaniements, de nombreuses catégories concernant des jeux moins vendeurs sont tout simplement passées à la trappe, comme les Classics PS1 / PS2, la section Arcade, ou encore les MiNiS. Et qu’on ne me parle pas d’un problème de place, ces jeux sont toujours présents dans la database, accessibles en tapant leur nom dans la barre de recherche…mais pour avoir un listing complet comme jadis, pour voguer de soft en soft jusqu’à dénicher la perle rare, c’est comme qui dirait un peu mort…et c’est fort dommage !


Tout ça pour vous parler de ce petit jeu ‘achement sympa, découvert à l’origine sur PC chez un pote, puis redécouvert avec plaisir en bourlingant dans la désormais ex-catégorie des MiNiS du store de la PS3 : The Impossible Game. Moyennant 2€ (le prix ayant peut-être changé entretemps), à vous les joies de l’héroïque épopée d’un carré orange sur une ligne blanche… Précisons d’ores et déjà qu’il est question ici de la version complète et de ses 4+1 niveaux, et non de celle d’origine et son unique niveau, sortie également sur le Xbox Live Indie Game…


Mais kézako, The Impossible Game ? Pour résumer sommairement, c’est un jeu combinant réflexes, plateforme et musique. Vous vous souvenez du dessin animé L’Alinéa, dans lequel un bonhomme grincheux marchait sur une ligne blanche ? Comment ça, chuis vieux ? Bon ok, une référence plus près de nous : Vib-Ribbon. Dans ce jeu du papa de Parappa, on guidait un lapin en fil de fer sur une ligne truffée d’obstacles, générés par le rythme de la musique… Ben dans The Impossible Game, c’est à peu près le même principe, mais en plus punchy, et surtout en plus dur…


On y dirige donc un "charismatique" carré orange filant sur la ligne blanche de sa destinée (on dirait de la poésie). Mais comme la vie est une femme de petite vertue échangeant plaisir contre espèces sonnantes et trébuchantes, plusieurs mortelles embûches se dresseront inéluctablement sur notre chemin : les carrés noirs, sur lesquels on peut toutefois prendre appui (le jeu gère même le wall jump, très utile dans certains cas), les espèces de piques dont le moindre contact entraîne la fin de vie (plus communément appelée mort), et les zones sombres, également mortelles au toucher. Ces obstacles sont sensés dépendre de la rythmique de la mélodie mais honnêtement, il vaut mieux plus faire confiance à ses yeux qu’à ses oreilles…


Pour s’en sortir, on dispose d’une seule et unique action : le saut. Un saut qui peut être plus ou moins long selon le temps de pression du bouton X, tandis qu’il faut parfois ne pas sauter pour passer un obstacle situé en contrebas. Si cela semble assez simpliste, il faut attendre le niveau 2 (Chaoz Fantasy) pour que les choses sérieuses commencent, et que le level design s’amuse à mettre à mal nos sens : décor qui se retourne, suite du niveau qui se construit littéralement sous nos yeux, saut à calculer au micromètre près pour passer entre deux obstacles…


5 niveaux (4 + la version originale parue sur web), longs d’environ 1’30, ça paraît théoriquement court, mais c’est bien plus long dans la pratique. Selon sa dextérité, un joueur finira le premier niveau en une cinquantaine d’essais (environ une petite demie heure), ou pourra y passer tout l’après-midi sans jamais réussir à le terminer ! Et croyez-moi, c’est de très loin le plus facile ! Curieusement, le dernier niveau n’est pas le plus complexe, cet honneur revenant à son prédécesseur, ironiquement appelé Heaven… Ou peut-être que c’est à cause de son thème musical que j’aime moins que je le trouve plus dur…


L’environnement musical du jeu réalise d’ailleurs une véritable prouesse : faire (un peu) aimer l’electro au metalleux que je suis ! Tout comme les WipEout de l’ère PS1 en leur temps ! Les deux premiers thèmes en particulier, et notamment Chaoz Fantasy, sont vraiment très bons, très entraînants. Côté graphismes, c’est très léger, très épuré, parfait pour ce type de petit jeu. The Impossible Game pèse à peine 10 mb, et on sent que la partie son y prend une grande place…


Dernier petit détail à mettre à son crédit, si The Impossible Game est essentiellement pensé pour une expérience solo, il reste assez trippant d’y jouer à plusieurs, avec le bon vieux principe du chacun son tour. L’occasion de remarquer qu’on n’est vraiment pas tous égaux niveau dextérité, de (gentiment) se moquer des manchots du pad, puis de frissonner un brin quand ce dernier atterrit finalement entre nos mains…

Wyzargo
7
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le 28 févr. 2017

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