Unidentified Flying Sorcerer

The Knight Witch m'avait directement fait de l’œil lors de sa sortie, étant particulièrement friand du mélange des genres, notamment lorsqu'il s'agit de metroid-like ou de metroidvania. Et on trouve peu de jeux du genre avec un gameplay shoot'em up (perso je ne vois que le sympathique Insanely Twisted Shadow Planet, voire aussi The Aquatic Adventure of the Last Human). Le résultat n'est certes pas parfait, mais l'aventure est de qualité.

Dans un monde post-apo fantasy, vous incarnez Rayne, une apprentie Knight Witch devant repousser une invasion ennemie constituée d'une armée de robots. Elle devra faire face aux erreurs du passé, découvrir la vérité et sauver le futur, le grand classique. L'intrigue est plutôt cool et bien rythmée, malgré quelques passages clés liés au "link" dont les conséquences ne sont je trouve pas suffisamment impactantes (on y revient après).

En tant que Knight Witch, de base, vous avez la possibilité de voler et de tirer, en visant dans toutes les directions avec le stick droit (ou la souris). La première particularité est de pouvoir tirer sur les ennemis de deux manières différentes : si vous n'utilisez pas le stick le tir visera automatiquement l'ennemi le plus proche mais sera moins puissant ; et si vous utilisez le stick pour viser le tir sera puissant mais sans assistance à la visée. A cela s'ajoute un sympathique système de mana et de cartes de sort divisées en plusieurs catégories. Certaines cartes changent votre arme (shotgun, boomerang…), d'autres offrent un effet passif (compagnon, boost…) tandis que d'autres lancent simplement une attaque particulière (onde de choc, hache tournoyante…). Chaque carte coûte un certain nombre de mana, et vous pouvez les utiliser de manière illimité, trois par trois, en modifiant votre deck comme bon vous semble. Il sera évidemment possible d'augmenter vos points de vie, vos points de mana et la taille de votre deck. Il y a enfin ce système de "link", qui augmente naturellement au cours de l'aventure ou en sauvant des citoyens prisonniers, dont chaque niveau octroie un bonus à sélectionner entre l'attaque physique (les tirs) ou l'attaque magique (les cartes). Après chaque grosse mission du jeu, vous participez à une conférence qui vous demande de dire la vérité ou bien de mentir au peuple, ce qui vous donnera plus ou moins de link, mais en réalité le jeu compense de toute façon d'une autre manière si vous ne gagnez pas assez de link à ce moment-là, donc ces phases-là sont malheureusement un peu factices (et à priori ça n'a pas d'influence sur la fin du jeu).

Dans l'ensemble, le gameplay est très solide et plaisant. Chacun se fera son petit deck de cartes suivant ses préférences et les situations. Et pour le reste, le jeu s'organise comme tout bon metroid-like/metroidvania qui se respecte : des grandes zones à visiter avec pas mal de secrets, des moments en arènes, des moments un peu puzzle, et des gros boss.

Et là, attention, j'ai trouvé le jeu assez dur à pas mal de moments (avec les paramètres de base du jeu). Dès la deuxième zone, les ennemis sont nombreux, font très mal et envoient beaucoup de projectiles. Je n'ai peut-être pas toujours assez bien adapté mon deck aux situations (et je reste un bourrin dans l'âme), mais certaines arènes m'ont quand même bien fait souffrir. Après, plus on trouve de cartes, plus on est à l'aise, mais il y a quand même quelques pics de difficulté un peu abusés selon moi. Le vrai boss de fin en particulier m'a notamment pas mal fait saigner des yeux :p (surtout quand on le tente avant d'avoir fait le 100%, sinon les dernières capacités acquises rendent le combat bien plus facile). On pourra noter également des soucis de lisibilité lorsqu'il y a trop d'ennemis ou trop de projectiles, mais ça dépend des environnements. Je ne suis enfin pas complètement convaincu par le "rythme d'obtention des améliorations". J'entends par là que si l'on a choisi de ne pas augmenter son mana dès le début du jeu, on risque de se retrouver face à plus de difficultés à un moment puisque l'on ne pourra pas jouer certaines cartes plus puissantes. Sachez cependant que la difficulté du jeu est modifiable via des codes de triches, pouvant octroyer du mana infini ou carrément une invulnérabilité (drastique mais efficace).

Niveau graphique, le jeu est vraiment très beau, et surtout toujours fluide. Il est possible de ne pas accrocher au chara-design, mais on peut difficilement faire l'impasse sur le travail effectué sur les environnements, les excellents feedback, et de manière générale sur le lore et l'écriture des personnages. La musique est aussi de qualité. Comptez quasiment dix heures pour voir la fin, un peu plus pour le 100%, là seulement pour la frime d'avoir accompli tous les challenges offerts par le jeu ou se simplifier le boss final.

Bref, on aimerait voir plus de productions originales du même genre que The Knight Witch. J'ai certes ragé à pas mal de moments, et je n'ai pas trouvé le level design particulièrement exceptionnel, mais je n'ai pas pu décrocher du jeu pendant deux jours. C'est aussi typiquement le jeu qui mériterait une suite plus longue, encore plus ambitieuse, et avec encore plus de mécaniques.