Un jeu qui a déchaîné les passions et m'a passionné. Champ/contre-champ d'une spirale de violence qui dès son introduction, son carton : Directed by Neil Druckman et sa structure narrative, nous présage de la porosité qui va coexister en son sein entre jeu vidéo et cinéma.
C'est juste un "quadruple A" à l'ambition démesurée et au soucis du détail maladif, une nouvelle référence après Death Stranding de la façon dont le jeu vidéo peut converger vers le 7ème art tout en gardant le gameplay et sa technicité au cœur du médium. L'implication du joueur ici tour à tour acteur et spectateur d'horreurs qu'on lui impute, lui fait subir, est sûrement l'élément le plus intéressant du jeu tant il divise.
S'il est vrai que le titre n'est pas exempt de défauts de rythme ou de longueurs, la rage de celui-ci est communicative et rares sont les expériences à même de malmener aussi bien le joueur pour lui faire vivre un roller coaster émotionnel pareil manettes en mains (peut-être même trop intense vu la haine que la narration a de même cristallisé).
En bref, après des années de développement et de crunch effectuées dans des conditions qu'on ne cessera de dénoncer comme abusives et qu'on ne doit plus passer sous silence, Naughty Dog livre une œuvre hybride et traversée de bout en bout par la dualité, que ce soit dans ses personnages, ses sentiments, son développement ou son format. The Last of Us II est au-delà de ses aspects de superproduction (Visuels à la pointe, gameplay, level design soigné) une expérience qui marque au fer rouge l'industrie vidéo ludique par son jeu d'équilibriste omniprésent.
Une épopée d'amour et de haine jusqu'au bout.