- Édition jouée : Version PS5 sortie en juin 2020 sur le PS Store.
Résumé
Une suite proche de l'idéal à tous les niveaux.
Détails (et spoilers)
Le succès du premier opus étant désormais établi, The Last of Us II était attendu de pied ferme. Fréquents, les questionnements sur la pertinence d'une suite sont d'autant plus intenses que la fin du premier jeu n'appelait pas nécessairement à un prolongement. En faisant une partie de la force de cette conclusion si marquante. Continuer cette histoire avait donc sa part de risque, et il est vrai que l'effet de surprise n'est pas le même, que le gameplay est parfois un poil redondant, mais cela parait tellement dérisoire face aux qualités multiples de ce second volet.
Comme dit, les différentes phases de jeu sont assez proches de celles qui ont structurées la première mouture. Quelques nouvelles armes, mais globalement peu de nouveautés. Un aspect critiquable certes, mais compréhensible dans la mesure où la formule exploration-infectés-humains est un triptyque qui a fait ses preuves. Le temps accordé à la recherche d'objets est valorisé par les avantages progressifs que les différents éléments à collecter amènent et il y a d'ailleurs un choix plus marqué quant aux compétences à débloquer, que ce soit via Abby ou Ellie.
Mais ce qui fait la force du jeu réside bien plus dans sa narration une nouvelle fois très réussie. Au-delà d'une très bonne gestion des temps, sublimant les quelques accalmies par des notes de guitare et la tension par des courses poursuites angoissantes, The Last of Us Part II installe un récit parallèle d'une grande justesse. Les différentes couches temporelles pourraient refroidir mais cela ne m'a jamais dérangé tant la mécanique est bien huilée. Tout prend sens petit à petit, pour aboutir à des réflexions profondes sur l'escalade de violence, l'utilité de la vengeance, et surtout, les points communs entre antagonistes.
Sous couvert de thématiques d'apparence simples et déjà vus, Naughty Dog livre une magnifique copie tout en subtilité. Pour preuve, la violence de la bagarre finale est écœurante, au point de ne plus vouloir presser ce bouton de frappe tant l'empathie développée à l'égard d'Abby relativise la quête vengeresse d'Ellie. Au delà de la fluidité des niveaux dans un Seattle sauvage, de l'émerveillement visuel permanent et de ce gameplay efficace, ce second volet brille par sa narration formidable, nous faisant comprendre des points de vue différents pour susciter une empathie que la focalisation multiple permise par l'immersion vidéoludique favorise comme rarement.
Ainsi, derrière cette dense couche de violence et de noirceur qu'il convoque, The Last of Us est un rayon d'espoir et d'empathie qui prend son sens à travers une complexité historique qui en fait un monument du jeu vidéo, et un objet politique d'une grande valeur.
8.75/10.
[État d'avancement : Histoire principale terminée ; 36% des trophées PSN ; 24h de jeu.]