La série The Legend of Zelda se renouvelle enfin, est le résultat est plus que convainquant. Après plus de 80 heures de jeu, je pense que je peux enfin prendre un peu de temps entre deux sessions de jeu pour en parler.
Si les Zeldas étaient jusque-là surtout centrés sur la résolution d'énigmes dans de vastes donjons, cet opus prend un chemin radicalement différent. Ici les donjons sont plutôt court, plutôt simple et le jeu ne cherche pas vraiment à se démarquer par ceux-ci. Ce Zelda c'est avant tout de l'exploration, c'est la découverte d'un monde immense et de ses secrets. Il faut avouer que c'est déroutant pour les habitués de la série, mais ça ne fait pas de mal.
Ce jeu est comme une grande balade dans un Hyrule dévaste, et si la trame scénaristique est limitée, l'exploration des différentes ruines, des différents recoins de la carte et la visite aux différents peuples qui vivent dans cette vaste contrée nous donne beaucoup d'élément d'interprétation des cultes, de la mythologie et de ce que pouvait être Hyrule avant l'arrivée du fléau. Si l'exploration et les découvertes peuvent sembler anecdotiques, cela reste un véritable plaisir d'arpenter le monde et ce en grande partie grâce à l'immersion dans ce monde que l'on ressent. La physique du jeu est extraordinaire et les interactions avec l'environnement donnent le sentiment de faire partie d'un tout et contribue à nous sentir impliqués dans le jeu.
Si ce jeu m'a séduit, c'est peut-être aussi par les références (volontaire ou non ?) à Hayao Miyazaki que j'y ai vu. Link en tenue non plus verte mais bleue, accroché à un deltaplane m'a immédiatement fait penser à Nausicaä accrochée à son moëve. Les gardiens, machines protectrices parfois cassées et recouvertes de mousse, m'ont immédiatement fait penser aux gardiens de Laputa et enfin
le Rumy alpha, que j'évoque en spoiler pour ne pas en gâcher la surprise de la découverte, m'a clairement fait penser au dieu de la forêt de Princesse Mononoke, en particulier avec la réaction des habitants lorsqu'on le ramène à un relais.
Avec une direction graphique que je trouve sublime, le jeu m'a vraiment fait voyager dans un univers des plus charmant que j'ai vu.
Le jeu n'est pas exempt de défaut, sont les ralentissement sur switch, parfois anecdotiques, parfois très gênants (lors d'un combat, l'image s'est carrément figée plusieurs secondes avant que l'action ne reparte difficilement au ralenti et ce en jouant non pas sur le dock mais avec la console en main. Fort heureusement ça ne m'est arrivé qu'une fois en 80h de jeu). L'usure des armes est également trop rapide à mon goût. On ne peut pas vraiment s'attacher à une arme et en faire son arme de prédilection. L'ajout d'une forge pour réparer les armes usées et la capacité de les améliorer auraient été un ajout considérable au jeu. Enfin, l'ajout ne serai-ce que d'un ou deux gros donjons avec une grosse récompense à la clé aurai été agréable. Peut-être que ça viendra plus tard en dlc, mais ça aurait été génial d'en avoir inclus dans le jeu de base. Car même les épreuves les plus amusantes ne donnent pas de récompenses dignes de ce nom (une arme qui finira en éclat comme toutes les autres, c'est un peu décevant...).
Enfin un dernier point rapide pour évoquer les personnages. Si Link reste plus un avatar qu'un personnages, les autres sont attachants.
J'ai vraiment fini par m'attacher à cette Zelda au cours de la quête des souvenirs, je suis tombé sous le charme de Mipha dont je trouve le chara design excellent, et j'ai également aimé l'arrogance du prodige Piaf et ses commentaires au cours de sa libération, montrant qu'il gagne peu à peu de l'estime pour Link jusqu'à reconnaitre sa valeur.
Dans l'ensemble, ce Zelda est très bon. Il n'est pas exempt de défaut, mais ses qualités l'emportent largement sur ceux-ci. Il est une très agréable expérience vidéoludique qui parvient parfaitement à son but, nous faire voyager dans un univers agréable à parcourir, en fouiller les moindre recoins à travers des environnements tous différents les uns des autres.