Cela faisait longtemps que Nintendo cherchait à renouveler les bases de l'une de ses séries phares qu'est The Legend of Zelda. Il y a bien eu quelques remaniements opérés dans les opus Wii (Skyward Sword)et 3DS (A link between worlds) mais pas de bouleversements fondamentaux.Ce d'autant plus que le système de zones ouvertes faisant presque office de donjons dans le premier n'était pas assez abouti, et que le système de location d'objets du second ne résolvait pas (bien au contraire) le problème de l'absence de difficulté.


Partant de là les équipes de Nintendo ont décidé de se rapprocher du premier Zelda sur Nes tout en constituant un open world proche de ce que l'on connait dans les jeux modernes en 3D. Proche ? Oui et non. Car si l'on retrouve les habituelles quêtes annexes, les tours propres à chaque zones et d'autres poncifs habituels à cette catégorie de jeux ; il n'en reste pas moins que ce Zelda redéfinit pas mal les codes de l'open world. Avec ce principe de pouvoir tout escalader, avec surtout cette liberté étendue non pas seulement sur la carte mais aussi dans le game design (les tours qui n'indiquent rien si ce n'est la topographie, la possibilité d'aller à la fin du jeu directement...), Breath of the Wild offre un sentiment nouveau au joueur, celui de l'aventure. Oui au final jamais un jeu open world n'avait réussi à atteindre ce but de proposer au joueur un aventure authentique, basée sur l'exploration sans (trop) d'artifices. Dans Zelda on bat la campagne sans forcément être guidé et l'on dévie de sa route à chaque fois que l'on perçoit un élément incongru, que ce soit un sanctuaire,un bosquet d'arbres, un refuge ou une fumée suspecte. C'est là que l'on apprécie le jeu, c'est même j'oserai dire la meilleure façon d'y jouer. Car lorsque l'on se met à farmer des éléments pour améliorer sa tenue par exemple, on sent tout de suite que l'on perd l'essence du jeu.


Pour rendre cela possible il fallait un monde merveilleux et immense, chose parfaitement accomplie par des level designer de talent. Des parfums automnales de la région d'Akkala aux prairies verdoyantes de la plaine d'Hyrule en passant par les montagnes enneigées cachant bien des secrets, la carte d'Hyrule est non seulement vaste mais incitative à l'explorer de fond en comble quitte à accumuler les dizaines d'heures.


Et puis il y a les bonnes surprises d'un système de jeu qui laissait pourtant entrevoir quelques craintes, on pense au système d'armes cassables ou à la récolte de ressources par exemple. Mais ces deux éléments sont parfaitement intégrés et le fait de changer continuellement d'armement devient même un plaisir de jeu à long terme.


Proche de la perfection sur bien des points et notamment (c'est l'essentiel) sur ce sentiment encore inconnu qu'il procure au joueur ; Breath of the Wild n'arrive pourtant pas à procurer le sentiment épique qui manque cruellement à son aventure principale. La faute à des donjons partant d'une bonne idée de base mais insuffisamment exploitée, à une difficulté peu présente dans ces derniers, à des combats de boss pas mauvais mais pas mémorables et à une durée de vie qui se révèle ridicule si l'on ne considère que cette quête majeure (mais l'essentiel n'est pas là on doit le reconnaître). C’est peut-être ce qu'il manque à ce Zelda pour en faire un jeu parfait (oui ça n'existe pas mais bon). Plus de donjons, plus d'inspiration dans ces derniers, pour avoir une histoire principale qui tienne mieux la route et marque le joueur autant que le reste du jeu.


A l'heure de la conclusion l'on retient pourtant cette envie de revenir sans cesses se perdre dans un monde étrangement cohérent, où l'appel de l'aventure vient juste de l’envie de découvrir un petit coin de nature que l'on n'avait pas encore aperçu après plus de 100h de jeu, bercé par
une musique adaptative de remarquable qualité. Au fond on s'en fiche que ce trajet d'escalade de quelques minutes n'ait mené qu'à la découverte d'une énième Korogu, l'essentiel c'est que l'on ait trouvé satisfaction à sauter de son cheval pour aller au sommet d'une montage dans la lumière béate d'un coucher se soleil (et dire que je n'ai même pas parlé de la gestion de la météo), que l'on s'amuse de a réaction inattendue d'un ennemi pourtant vaincu des centaines de fois et que l'on se dise que ce chemin valait le coup.


Non pas pour la récompense intrinsèque au jeu mais pour le bonheur simple que le joueur ressent de par lui-même.


Le souffle de l'aventure et la liberté !

ngc111
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le 24 août 2017

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