Si je devais lister l'intégralité des problèmes de The Nomad Soul, cette critique s’étalerait sur trois pages, je vais me contenter de nommer les plus problématiques à mon goût.

Tout comme ses successeurs produits par Quantic Dream, The Nomad Soul est terriblement mal écrit. Il est d'une part imprégné de cette volonté qu'a le studio de proposer une expérience "mature", malheureusement avec un traitement d'adolescent. Alors on a le droit aux classiques scènes de sensualité et autres lieux "pour adultes", sauf que tout est balancé sans réelle justification, c'est là pour faire genre, mais ça n'a pas de fond. D'autre part -et là les joueurs de Fahrenheit comprendrons- Quantic Dream brasse des thématiques occultes bien cheap, qu'on croirait intégrées pour donner un sens à l’extrême manichéisme de la trame. Mais le studio, voyant les choses en grand, aborde également des thèmes chers à la mouvance Cyberpunk, son contexte de base y étant très ancré. Du cyberpunk démoniaque? Pourquoi pas, les Shin Megami Tensei abordent souvent le tout avec une certaine homogénéité. Sauf qu'ici ça ne fonctionne pas, principalement parce que les deux thématiques se superposent mais ne s'alimentent pas. Enfin, tentant de briser le quatrième mur, le jeu nous fait directement prendre part à l'aventure en s'adressant régulièrement à nous et en mentionnant le fait que l'on joue. Mais à l'instar du reste, c'est globalement assez grossier et mal amené, et ne trouve son intérêt que dans le gameplay (possibilité de transférer son âmes dans différents corps pour certaines énigmes).

Si l'on s'attarde sur le gameplay, là aussi il y a des choses à redire. Une nouvelle fois Quantic Dream voit les choses en grand et mixe plein de phases de jeu: conduite, FPS, baston, etc. Et forcement, à trop s'éparpiller, on ne soigne que superficiellement chaque mécanique. On se retrouve donc avec des séquences de shoot d'une mollesse absolue ou des phases de combat bourrines au possible. Heureusement le gros du jeu repose sur des mécaniques de jeu d'aventures classiques, qui fonctionnent plutôt bien.

...Ca fait beaucoup de points noirs pour un même jeu. Et bien malgré tout ça, The Nomad Soul reste une expérience, à mon goût, mémorable.

Tout tient dans son ambiance hallucinante, arpentant cette cité qu'est Omikron, on ne manquera pas de s'émerveiller à maintes reprises devant le travail esthétique proprement titanesque réalisé. Les quatre quartiers de la ville possèdent chacun une architecture spécifique, qu'ils soient d'inspiration orientale ou vénitienne, ils dégagent tous une atmosphère propre et envoutante. C'est un véritable plaisir à découvrir, d'autant que le travail sur le background est plus que respectable, ce qui ajoute à l'âme des lieux que l'on parcoure.

The Nomad Soul un titre parfait? Clairement pas.
The Nomad Soul un jeu à faire? Assurément.

Créée

le 8 oct. 2013

Critique lue 758 fois

3 j'aime

BeyondBones

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