Introduction d’attaque : Un personnage de feuilleton télévisé est assassiné et le capitaine Hawtorne est chargé d’enquêter sur l’affaire.

Cynisme d’attaque : Bien sûr, vous connaissez mon avis sur la question, un dlc aussi coûteux pour un jeu qui dure si peu de temps, c’est du vol. Mais avec le temps, j’ai eu l’occasion de renflouer mon portefeuille pour avoir payé cette daube qu’est The Outer Worlds, je peux bien encore m’endetter sur plusieurs années en achetant ses dlc.

Je vois bien en tout cas, que les habitudes ont la vie dure… J’arrive sur la planète Eridan, 20000 xp, dans la poche. A croire que j’ai reçu un pot-de-vin. Je descends un élévateur, et bam, 10000 xp. Non, mais attendez, je ne suis pas n’importe qui, on ne m’achète pas avec seulement 30000 xp ! J’arrive à l’hôtel, 20000 xp. Bon, j’admets que vous m’intéressez… Je parle à la dame qui mène l’enquête, rebelote, 28000 xp. C’est bon, vous m’avez acheté, je ne dirai pas que ce dlc est pourri, qu’il coûte trop cher, ou que j’ai dû mal à admettre qu’il va y avoir une suite à Outer Worlds.

Oubliez ce que je viens de dire, ce DLC est super ! De la pépite ! Achetez-le ! 25 euros, c’est rien comparé à toute l’expérience qu’on peut se faire gratis dans ce jeu ! Allez !

Quête validée : 140 000 xp + 20000 + 1000

Vous passez au NIVEAU 31

Ah youpi !

Ah par contre, je peux monter jusqu’au niveau 36… et c’est tout. C’est bloqué. What ? C’est quoi ce chiffre ? C’est même pas un nombre rond, pourquoi 36 et pas 42 ? 108 ? 234 ? Pourquoi 36 ?

Ah merde.

Je suis tombé dans une texture qui a oublié d’être solide, je la traverse et me voilà, coincé sous le pont, qui a eu le temps de se reformer, bien évidemment.

Bon, je vais pouvoir vous raconter ce qui se passe dans ce dlc sans même l’avoir fait, car The Outer Worlds ne manquera pour sûr de me décevoir à son incompétence pour produire un DLC digne de ce nom.

Alors, je n’ai pas besoin de voir la fin pour savoir que l’enquête est un ballon de baudruche. Tout juste bon pour faire ce que je faisais déjà si bien avant que j’installe les dlc, j’arrive sur une planète, je rencontre un gaillard, je découvre l’enjeu de la zone, je rencontre d’autres gars avec des quêtes secondaires dans la zone, puis, je pars dans la zone de quête, en deux coups de cuillère à pot, je termine le « donjon », un semi-boss m’attaque, j’en fais de la purée d’abricots, et ses compagnons, je les évite car trop sourds et aveugles pour m’entendre me faufiler dans les couloirs et tuer certains de leurs amis. Et voilà, la zone est terminée, je pars pour d’autres aventures, youpi.

Surtout que ce que je viens de dire, se confirme seulement pour la première zone ; les autres, vous y passez à peine une heure chacune. Vous entrez dans la zone, parler à deux glandus, on pirate un terminal, et pas plus, la zone n’est pas développée pour qu’on s’y balade, on dirait un foutu terrain vague. Il y a juste à regarder la tronche des bâtiments dans la zone principale, on a l’impression qu’ils ont été implantés comme si c’était moi qui étais en train de créer un village playmobil sur le sol de ma chambre. Un arbre ici, une maison par là. Et beaucoup de vide aux alentours !

Que voulez-vous que je vous dise ? Fallout New Vegas était un vrai open world, il ne se permettait pas de nous balader dans des zones immenses où il n’y avait rien à faire d’autre que tuer un boss, valider une quête, et c’est tout. Les quêtes secondaires, attendez, je peux toutes les compter sur ma main qui n’a plus que trois doigts. Non, je déconne, il y en a 6 ou 8. Je peux tout de même les compter avec mes deux mains. Et puis, faut voir la tronche des quêtes. Un aller-retour, vous appelez ça, une quête ? Putain, même Pheeble Will qui peut se terminer aussi vite qu’elle commence, il y a une putain d’arborescence avec des tas de façons de la finir.

Et attention, le dlc sort le grand jeu. Vous découvrez un monde où il y a deux factions. Sublight et Rizzo. Les deux se détestent. Point barre. Vous pouvez monter votre réputation avec le peu de quêtes fournies, et finir quand même avec un goût d’inachevé. C’est surtout que ça ne sert à rien ! Vous faire haïr de quelqu’un ne vous empêchera pas de vous balader pour autant. Remplir des quêtes pour l’autre, ben, l’autre camp s’en fout puisqu’ils sont censés travailler ensemble. Donc, je ne vois pas l’intérêt de les avoir séparés si c’est pour remplir des quêtes pour les deux.

Ah mais, c’est que ça sert à quelque chose à la fin ?

Eh ben non, à la fin, je tiens à vous dire que la relation entre les deux importe peu. C’est terrifiant d’avoir toujours raison.

Mais tu tires sur l’ambulance ? Pourquoi tu t’attends à ce que le dlc soit si différent du jeu principal ?

Je m’en fous, tout ce que je veux, c’est que le jeu ne change pas d’un pouce pour lui pisser encore plus dessus. Faut dire aussi que ce jeu aurait pu être superbe, mais il est catastrophique.

La fin arrive et si vous avez bien révisé, vous saurez qu’elle termine comme toutes les histoires de ce jeu… Je donne la parole à quelqu’un de la classe… Toi.

« Eh ben, m’est d’avis que le jeu va encore faire le coup des gentils redresseurs de torts contre l’ennemi en majorité, prêt à détruire le monde pour un idéal de méchants… C’est ça ? »

Bravo, toi ! C’est exactement ça. L’ambassadeur Ludovico qui nous a chargé de l’enquête est évidemment le meurtrier, quel retournement de situation pourri, sachant que notre enquête n’a servi à rien. Mais de toutes façons, comme je le dis toujours, une enquête dans un open world, c’est de la merde. The Sinking City par exemple. Arrêtez de faire ça ! On est pas dans une enquête réaliste, on est dans une enquête cinématographique. Quand une enquête se déroule, il y a des bâtons dans les roues, des retournements de situation, des course-poursuites, des embuscades à mesure qu’on arrive au bout de l’enquête. Mais ça, c’est si seulement on joue à un jeu linéaire. Là, on se borne juste à visiter quatre îles, dans l’ordre qu’on veut, avec la vitesse de croisière qu’on veut, les quêtes secondaires pour nous faire partir à droite à gauche. A la fin, on suit plus trop ce qui se passe, et si seulement, il se passait des choses. On apprend juste que bidule n’est pas un meurtrier et c’est tout. Facile le scénario, vous posez quatre personnages, et l’enquête sera de prouver, un par un, que les quatre ne sont pas des meurtriers. Super.

Et donc, je n’arrive pas à comprendre pourquoi Ludovico en personne charge quelqu’un de trouver qui est le meurtrier, alors que c’est lui qui l’a fait. Pour se justifier face aux autres ? Ok. Mais pourquoi moi et pas quelqu’un qui est dans sa botte ? Pourquoi ne pas essayer de tout simplement, me faire subir le même sort que les autres puisque j’approche trop de la vérité ? Pourquoi ne pas me contaminer avec les vers qui contrôlent le cerveau ? Il y a tellement de façons pour produire un récit captivant et il faut forcément qu’Obsidian décide de partir sur « on se balade comme un péon et on résout l’enquête en tuant tout le monde. »

Mais attention, le retournement de situation, c’est que la victime est encore vivante, et qu’en fait, on a tué sa sœur jumelle. Déjà, j’appelle Ludovico pour lui dire, mais pourquoi, idiot, tu ne me mets pas au parfum comme tes hommes, et comme ça, on cherche la vraie Helen, non ? C’est trop compliqué les arborescences ? Cela demande trop de travail pour les méninges ?

Et là, la vraie arborescence se joue devant nos yeux. Attention ! Toi avait raison.

Helen nous dit qu’ils ont tué sa sœur car elle approchait trop de la vérité. La vérité qui est que… RIZZO CONTROLE LES GENS AVEC DES LARVES DE L’ESPACE !

Sacrée vérité. Quand tu vois des larves se baladaient dans l’hôtel, et que dès que tu te trouves à l’extérieur, tu te fais attaquer par des fous possédés par des vers, et aussi, quand tu entends parler de problèmes dans les alentours, de gens qui meurent dans d’étranges situations, je crois bien, qu’il y a une infime part de mon cerveau qui commence tout simplement à faire le lien entre des vers et des meurtres, mais très lentement, vous voyez, un tout petit peu, faudrait pas sauter trop rapidement à l’évidence.

Alors, c’est le moment du choix. Vous décidez quoi ?

Aider le méchant à s’emparer du cerveau des gens d’une planète dont on s’en fout complètement, et même les gens, s’en foutent complètement d’être contrôlés, j’ai pas l’impression que le contraire leur ferait du tort. Et l’argument en béton du méchant, c’est de dire que tout le monde fait la gueule, donc, pourquoi pas implanter un ver pour que les gens soient tous heureux. Ok, c’est déjà quelque chose que je n’ai pas ressenti, la mauvaise humeur de tout le monde. C’est même le contraire, tout le monde fait constamment des blagues de merde dans ce foutu jeu !

Vous savez quoi ? Je crois que c’est contagieux. Quand la fille a parlé de sa pauvre sœur morte, j’ai ri, car je me suis souvenu des blagues de merde du médecin légiste devant son cadavre. Et quand j’enquêtais et que je trouvais des cadavres, je leur rendais hommage avec mes compagnons qui faisaient des blagues de merde. Et mon bidule qui analyse les scènes de crime, lui aussi, faisait des blagues de merde, donc, je riais. Je me marrais quand je tombais sous le pont et que j’étais coincé. Je riais quand je passais à côté des ennemis qui ne me remarquaient pas. Je pouvais même traverser les pièces en faisant des blagues de merde, les ennemis ne me repéraient pas. Je rigolais en inculpant des suspects, en jouant avec leurs sentiments, je rigolais ! Ahah ! Que de blagues ce jeu… Si seulement l’équipe du scénario avait autant travaillé que l’équipe des blagues ! Putain. On en serait pas là à détruire le jeu.

Quelle bande d’hypocrite, quand il faut faire un choix moral, alors là, c’est terminé les blagues. On ne rigole plus. Par contre, toutes les épreuves qui vont mener à cet ultime choix moral, c’est open-bar, stand-up à l’appui, fais-moi rire jeu. Putain, le jour où on me dira en pleine face que Terry Pratchett et Douglas Adams, ce sont de sacrés rigolos, je rétorquerai aussi que ce sont deux rigolos qui ont pourri le sérieux des histoires avec des blagues pas drôles sur l’existentialisme, et qu’à cause d’eux, on a des histoires comme The Outer Worlds. C’est dire la gravité.

Donc, voilà. Que faire ? Choisir le méchant qui veut faire sourire les gens, ou la gentille qui veut venger sa sœur ? Évidemment, si dans la vraie vie, on me propose ce choix, j’aiderai la fille à venger sa sœur car à aucun moment, un cerveau humain bien portant, va décider de sacrifier quelque chose qui s’approche le plus d’une justice concrète et admirable à une sorte de but idéaliste flou dont on sait pertinemment que c’est pas beau à voir. Autant me demander de choisir entre l’au-delà de Beyond Two Souls, tout pourri avec deux vieux qui m’attendent, l’éternité d’ennui, et la vraie vie, avec l’opportunité de vivre une vie tranquille jusqu’à sa mort. C’est du même acabit ! De la merde, ces choix !

Mais bon, je préfère partir sur le choix vilain car il s’approche le plus d’un choix marginal. Et pourtant, j’étais bien en peine quand je devais expliquer mon choix à la fille. Je peux répondre un truc débile comme quoi, « la colonie est déprimante, un petit boost de sourire, ça ferait pas de mal. » Et puis, elle part dans les larmes, le visage triste, ouin tandis que mes deux compagnons ne comprennent vraiment pas pourquoi je choisis d’être avec le méchant. ENCORE. UNE FOIS. Mais c’est pas vrai, il y en a aucun qui décide d’être un tantinet immoral dans le groupe ? En plus, Félix m’a relancé sur sa quête à la con que je peux pas faire car j’ai suivi Akande. Il y a juste SAM qui pourrait m’épauler et… Qu’est ce que je raconte, il a pas d’avis.

Alors, je réponds avec le choix BLAGUE DE MERDE !

« Bah, euh, je fais ça car j’en sais rien ! »

Il a mis le doigt sur quelque chose. J’en sais rien. Je me marre.

Je la tue après qu’elle a essayé de nous faire pleurer, et juste avant ça, le chef de Slug (Sublight) meurt car il a voulu me mettre des bâtons dans les roues. Ce qui est complètement idiot. Le crétin n’a rien fait dans cette affaire, ça aurait pu être une troisième case dans l’arborescence mais on ne va pas leur demander de réfléchir. Ce serait trop demander à une entreprise triple A. Par contre, chose marrante, vous pouvez passer devant le chef de Slug, actionner le levier, et partir sans le tuer. Quel gros jeu de merde.

Puis vient le tour de Ludovico. Eh oui, faut le tuer lui aussi, avec la reine des vers, même si on travaille avec lui. Il décide de nous tuer. Et mon personnage de juste se poser des questions sur son intellect, j’ai comme choix de conversation des trucs du genre : « Je suis désolé mes amis, je suis trop con, j’ai pas vu ça venir. » Ah non, mais franchement, mon personnage est toujours à l’honneur dans ce jeu, il mérite juste que je lui foute des coups de pied dans son cul inexistant.

Bon, au final, je comprends plus rien. Si je tue tout le monde, ça s’annule, le plan machiavélique échoue, non ? On repart à zéro. A quoi ça sert de choisir les méchants si on a le même résultat qu’avec les gentils ? Ah peut-être qu’il y a une meilleure fin, mais j’y crois pas. Ce serait trop de travail pour Obsidian. Déjà que le choix méchant n’a aucun impact sur la colonie, le monde en perpétuelle évolution, mon cul. Obsidian va juste décider de cadenasser tous les chemins menant aux îles, faisant échouer toutes les quêtes, et comme ça, il n’y a plus d’exploration, cet endroit est mort. Cet endroit meurt, littéralement sous mes yeux. Tous les protagonistes de cette histoire n’existent plus, aucun n’a une réaction sur ce qui s’est passé, et surtout Rizzo continue de gouverner alors qu’ils n’ont plus de chefs, je tiens à rappeler que tout le monde est mort, hein. Le leader comme les remplaçants. J’espère qu’avec la fin gentille, on ait pas le droit à l’actrice qui devient leader de Rizzo les doigts dans le nez, et hop, plus d’esclavage, et hop, glace à la fraise pour tout le monde.

Non, en fait, j’ai juste le droit de partir tout de suite de ce dlc, un aller sans retour, j’arrive dans mon vaisseau et là, Ada me demande qu’est ce qui s’est passé ?

« J’en sais rien. J’ai rien compris. Je ne suis plus inspecteur, je n’ai pas été payé. J’ai tué des gens, j’ai aidé des gens, j’ai exploré des endroits vides, et j’ai même traversé un pont. Mais à part ça, j’ai pas compris. C’était une bonne blague tout ça. Bon, qu’est ce qu’on mange ce soir, et où on va-t-on après ? »

« Gorgone nécessite notre aide. Mais c’est vrai que manger est plus important. »

« Ahah, j’espère que ça va être encore une méchante corporation, qui veut contrôler le monde, contre des gentils résistants. Autrement, je ne jouerai pas à un jeu produit par Obsidian quand même. Et j’espère aussi que l’ambiance explorateur de l’espace sera mieux respectée que l’ambiance polar au pays des couleurs qui t’arrachent la rétine. En tout cas, leçon du jour, le monde peut aller se faire foutre, je me marre alors que des gens meurent tous les jours. Je me marre et je me fous de tout. Faut se dire que je suis venu au monde en prenant le nom de quelqu’un d’autre, alors c’est qu’on peut vraiment être n’importe qui, n’importe quoi, à n’importe quel moment. »

Comme dirait mon vieil ami Nash… « Poudriers, poutriers, pour moi, c’est la même connerie ! »

Désolé, cette critique est trop longue pour peu de choses, mais je n'arrive pas à être concis.

Diegressif
4
Écrit par

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le 29 mars 2023

Critique lue 54 fois

Diegressif

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