Développé durant sept ans par des développeurs inconnus (leur seul autre crédit étant un remerciement spécial pour Soda Dungeon 2, un idle sympathique si tant est que ça existe), The Pedestrian est un platformer/puzzle-game dans lequel nous contrôlons un pictogramme de piéton devant traverser (majoritairement) des panneaux de signalisation présents dans des lieux réalistes et modélisés en 3D.
Autant ne pas y aller par quatre chemins : il y a un truc qui me gêne dans ce The Pedestrian. Non pas que le jeu est mauvais, loin de là, mais il m'a un peu mis dans la peau d'un enfant de 4-5 ans à qui on donnerait le jouet qu'il voudrait tant avoir, avant de le lui arracher des mains et de l'exploser par terre… sans que cela soit drôle néanmoins.
Parce que ce The Pedestrian n'empêche, il est bourré de bonnes idées. On aurait pu craindre, qu'au-delà de la direction artistique, que les développeurs ne fassent rien avec, qu'ils se soient contentés de nous faire traverser des panneaux de signalisation comme si on était dans un jeu de plateforme lambda en somme. Et justement ce n'est pas le cas, chaque acte apporte avec lui son idée : des ouvertures qui nous permettent de nous téléporter sur les autres panneaux de signalisation, des bobines électriques qui nous permettent d'ouvrir certaines portes, une sorte de fluide vert fluo qui permet de conserver l'état d'un panneau même si on repart de zéro. Le tout se montrant, de surcroit, didactique. Surtout qu'à côté de ça, les développeurs ont profité de leur univers en 3D pour pouvoir bloquer le joueur avec des éléments du décor : les tuyaux nous empêchant par exemple de déplacer certains panneaux… bien que j'aurais préféré plus d'interactions à ce niveau-là.
Bref, le jeu dure environ quatre heures et se renouvelle… et c'est là aussi son problème. Le jeu apporte pas mal de mécaniques, mais n'en fait pas grand-chose finalement. En tous cas, chaque niveau donne l'impression de se terminer un poil trop tôt, comme si la dernière partie avait été coupée pour être utilisée plus tard… sauf qu'il n'y a jamais de plus tard. En cela, le dernier puzzle du jeu, accessoirement le seul à m'avoir posé un brin de difficulté (notez le « un brin »), m'a fait atteindre le sommet de la frustration. En effet, une fois arrivé au tout dernier niveau du jeu *spoiler* on se met à incarner un nouveau personnage, à la première personne, interagissant directement avec le monde l'entourant (un jeu à la première personne quoi). Sauf que ce twist n'est justement exploité que pour une seule énigme, certes plus compliqué que les autres, mais une seule énigme tout de même : c'est à ce moment-là que la seconde partie de The Pedestrian aurait dû débuter, que le jeu aurait dû prendre un nouveau souffle, nous proposer ses énigmes les plus complexes… mais non, il n'en est rien, c'est surtout à ce moment-là que le titre se termine. Rien ! Nada ! Même pas de suite à l'horizon.
Les musiques sont quant à elles très bonnes, mais ne rentrent pas dans le thème, comme si elles avaient été initialement conçues pour un autre jeu. Vous pourrez toujours les réécouter à part… de toute façon, une fois le jeu terminé, il n'y a rien à faire d'autre : tous les succès se débloque au cours de l'aventure, pas d'autres modes de jeux, pas d'easter eggs.
Voilà ! Ce jeu m'a frustré ! Et vous savez quoi ? Il y a même une fin ouverte, et bah pour la peine, je ne vais même pas tenter de l'interpréter ou de l'analyser, c'est donnant-donnant ! À l'image du jeu ! Non parce que quitte à tout couper avant la fin, autant aller au bout, moi aussi, je peux très bien vous dire que je vais passer à la conclusion de cette critique, tout ça juste pour