Peut-être que je joue à ce jeu huit ans trop tard.
Parce que bon, découvrir « The Stanley Parable » en 2021 c’est juste…
…« Mouais. »
L’année de sa sortie, on m’avait expliqué le principe et ça m’avait franchement fait saliver.
Il fallait dire qu’à cette époque-là je ne connaissais rien de la scène indé du jeu vidéo, alors forcément découvrir qu’un jeu se la jouait « méta », ça m’avait fait un choc.
Mais depuis les années ont passées.
J’ai joué entre temps à « Gone Home », « Ethan Carter », « Stories Untold » et un paquet d’autres jeux qui questionnaient eux-aussi les codes du jeu vidéo.
Du coup, forcément, quand j’ai découvert ce « The Stanley Parable » après toutes ces expériences là, eh bah ma partie elle m’a parut un peu …
Comment dire…
…Vide, quoi.
Alors OK, on joue un gars dont la partie est commentée par un narrateur.
Le jeu offre à plusieurs reprises la possibilité au joueur d’obéir ou de désobéir au narrateur.
En fonction de nos actions, le narrateur va commenter, questionner, moquer notre rapport d’esclave au jeu. Et puis, arrivé au bout d’un certain cheminement, la partie se finira et recommencera au début afin que le joueur puisse expérimenter les autres possibilités.
Alors OK, les cinq ou six premières fois c’est « amusant » d’essayer de voir tout ce que le jeu a pu prévoir pour nous, surtout qu’une partie n’est pas trop longue, ce qui rend le parcours pas trop gonflant…
…Et puis au bout d’une grosse demi-heure bah…
Bah c’est la contemplation du vide quoi.
En fait ce jeu a une idée. Il brode deux-trois trucs marrants dessus et puis ça s’arrête là.
Le pire c’est que, malgré le fait qu’en tout et pour tout ma partie n’a pas dû durer plus de deux heures, ce jeu est quand-même parvenu à trouver le moyen de me barber et de m’exaspérer.
Parce que l’air de rien, le concept d’exploration à quelque chose de très con et d’usant.
Pour espérer explorer toutes les pistes, il faut refaire sans cesse les mêmes choses et juste changer un point de notre partie.
Alors certes, quelques fois le jeu est malin et joue de notre anticipation sur un script qu’on connait déjà…
(Je pense notamment au passage dans le bureau du patron où dans un premier temps le narrateur nous engueule pour être allé plus vite que la musique, et puis les fois suivantes il ouvre tout de suite la porte secrète, blasé… J’avoue ça m’a fait sourire. J’ai trouvé ça malin.)
…Mais bon, la plupart du temps relancer certaines séquences – pour tester – c’est juste devoir se rebouffer des tunnels bien longs, sans alternative, et surtout sans issue avant la fin du script.
(Par exemple j’ai eu le malheur de vouloir descendre à nouveau l’escalier au lieu de le monter pour voir si le jeu allait réagir au fait que je me risquais sur un chemin que je venais de faire et dont je connaissais déjà l’issue rébarbative… Eh bah non. La séquence repart à l’identique, sans possibilité de l’arrêter… Mouaif… Tout ça est quand même un brin léger…)
...
Alors OK, jouer à « The Stanley Parable » c’est juste jouer une heure ou deux et laisser s’échapper un petit sourire cynique au coin des lèvres en se disant : « ah ouais, pas mal la brisure du quatrième mur. »
C’est vrai que ça ne mange pas de pain (…quoi que, à l’heure où j’écris ces lignes le jeu est à quinze euros sur Epic… Donc bon, faudrait peut-être pas abuser quand même), et puis surtout ce jeu a su se poser comme un petit détonateur à son époque.
…Car oui, peut-être qu’en son temps, « The Stanley Parable » a su déclencher pas mal d’idées dans la tête des autres développeurs.
…Mais d’un autre côté, il faut quand même rester lucide sur le fait que ce jeu n’est bati que sur une idée vite teuf qui n’est jamais vraiment développée ni même optimisée.
On a vite fait le tour.
Ça gonfle vite.
Et d’ailleurs ça t’invite rapidement à comprendre que pour finir le jeu…
…Il faut juste arrêter de jouer.
Bravo. C’est drôle.
Mais bon, ce qui est un peu con c’est que, quand on arrive à cette conclusion, c’est surtout parce qu’on se rend compte qu’on a fait le tour de toutes les possibilités et qu’on est surtout gavé de s’être bouffé certains parcours en boucle pendant deux heures !
Donc en fait moyen l’idée finalement…
…Voire même un peu pourrie quand on y réfléchit bien. Non ?
...
Donc voilà quoi…
Pour moi, franchement, « The Stanley Parable » c’est vraiment juste un petit « mouais ».
Limite le 4/10 c’est juste pour reconnaître la portée « historique » de ce jeu parce que, dans mon cœur comme dans mon esprit, « The Stanley Parable » c’est déjà relayé dans la catégorie « les meilleures blagues sont les plus courtes. »
D’ailleurs, à peine avais-je fini ma partie que j’ai immédiatement désinstallé le jeu.
Alors Stanley…
…Qu’est-ce que tu dis de celle-là ?
Montrer qu’on peut se libérer de la trame du jeu en jetant ce dernier tout de suite à la poubelle…
…C’est pas mal ça comme parabole, non ?