Un Robot nommé Warren

Difficile choix que de ne pas recommander ce jeu. Ça m'a trotté dans la tête tout le long de la dernière section du jeu. Car The Surge n'est pas un mauvais jeu. Les graphismes sont corrects, le design sympa (encore plus si vous êtes fan de tout ce qui est robotique), la VF correcte et je n'ai rencontré aucun bug.

D'ailleurs, ce n'est pas un mauvais Souls-like. Enfin, il se devait de se différencier un peu des jeux de Myazaki, autrement il n'aurait été qu'une pâle copie à laquelle on aurait appliqué un univers robotique. On y retrouve donc le même principe die&retry, les âmes (pièces détachées ici) que l'on farme pour augmenter son perso (un noyau ici), et une difficulté croissante comme dans les Souls. The Surge se différencie notamment par son système d'implant : ici, augmenter son noyau veut dire pouvoir mettre plus d'implant. On peut donc au choix décider de tout mettre dans la santé, avec pack de soin + augmenter sa vie, ou alors dans l'endurance, ou même complétement dans l'attaque, ou encore mixer le tout. On notera également l'ajout d'un drone (que je n'ai utilisé que peu de fois) qui peut au choix renverser les ennemis, leur tirer dessus, vous protéger, etc...

Mais là où The Surge se démarque vraiment, c'est à mon sens dans sa mécanique de combat. Ici, vous pouvez cibler les parties du corps (bras, torse, tête, jambes) que vous souhaitez démembrer, pour ensuite obtenir des plans d'équipement et fabriquer ensuite le set. Certains ennemis ont par ailleurs certaines parties non protégées, ce qui signifie que vous pourrez aisément les terrasser, mais sans pouvoir espérer leur soutirer leur plan d'équipement.

Ça vous semble cool pour l'instant ? Ça l'est. Mais alors pourquoi ne pas le recommander, me direz-vous. Déjà, parce que le level design est moyen. On sent bien que l'on a voulu faire comme dans DS1 et faire un monde interconnecté, mais The Surge y échoue. On ne se perd jamais vraiment, mais on n’est jamais non plus subjugué par les interconnexions des niveaux. Ce défaut est notamment imputable au fait que le jeu se passe entièrement dans une usine, à l'exception d'un niveau (excepté les DLCs, que je n'ai pas fait). On utilise donc beaucoup de conduits et autres, qui se ressemblent tous. Un autre point noir, c'est la musique. Elle est quasi-inexistante. Là où je me souviens des thèmes de Gwyn et d'autres, je suis incapable de me souvenir une des musiques du jeu (alors que j'ai fini le jeu y'a moins d'une heure). Dommage.

Mais je vais être honnête. S’il n'y avait eu que ça, je l'aurais recommandé. Non, là où le bât blesse, c'est l'histoire. Elle est passable, voir carrément cliché. Le plot, c'est en 3 lignes une grosse compagnie qui encore eu les yeux plus gros que le ventre et qui a voulu choper l'oseille et faire des chiffres mais du coup y'a eu une expérience de trop et maintenant c'est la merde dans l'usine. Youhou, quelle putain d'intrigue. Warren, le perso, est oubliable à en pleurer. Il est lisse comme une putain de table basse. Aucun relief, aucune personnalité. Je vais vous spoiler les 5 premières minutes mais le mec arrive, est paraplégique, se fait opérer sans apparemment aucun sédatif (et du coup douille méchamment) et après c'est le bordel dans l'usine et il s'en fout. Le mec remarche et lui tout ce qui veut, c'est prout apparemment parce qu'on ne connaît pas ses motivations. Pas un conflit interne, pas une once de panique, pas un questionnement sur le rapport au handicap. Nada, niet. Et les autres PNJs du jeu sont du même acabit.

Et pour ce qui est du lore, on est au même niveau. N'est pas Myazaki qui veut. Ça ne sert à rien de dire les choses à moitié, de suggérer des choses, parce que là, de 1 on comprend pas grand chose et de 2, notre perso s'en fout. Y'a rien qu'à voir la gueule du wikia où 6 pages se courent après avec 3 lignes de texte, ce qui fait pâle figure comparé à celui de DS1. Dommage encore une fois, car il y avait moyen de faire une histoire plus que correcte.

En bref :

The Surge est un bon Dark Souls-like, introduisant des mécaniques de gameplay intéressantes et se différenciant assez pour ne pas en être une vulgaire copie. Malheureusement, son level design, sa musique et histoire/lore quasi-inexistants m'empêche de vous le recommander. Si vous vous en fichez de ce dernier point, allez-y ! Vous y passerez sans nul doute un bon moment si vous aimez les jeux de ce genre.