Quelques mois après la sortie du Spider-Man de 2018 sur PC, voici que son "DLC" débarque à son tour. À vrai dire, je ne m'attendais pas à grand-chose. Et comme disait un grand philosophe, je suis quand même déçu.

Côté positif, je ne peux pas nier que le balancement, déjà très bon dans le jeu original, est encore plus plaisant : Miles possède plus d'animations, est plus flex dans ses mouvements, bref, est plus jouissif à diriger. On possède également de nouveaux mouvements niveau combat, notamment son impulsion bio-électrique qu'on peut abuser pour expédier les combats. On notera également une bande-sonore faite de drills et de beats, mais somme toute très agréable (mention spéciale au très bon morceau du menu)

Voilà, ça c'était le positif. Le reste du jeu est soit moyen, soit carrément mauvais. Si l'infiltration a un poil de mieux, spécifiquement avec la capacité complétement pétée de Miles à se rendre invisible, elle reste toujours brouillonne, limitée, mal organisée. Juste après avoir fini ce Spider-Man, je suis retourné me faire la trilogie des Arkham, afin de comparer. Arkham Asylum, un jeu sorti en 2010 (!) possédait des techniques plus poussées d'infiltration ! Je ne vais pas faire une redite de ma critique sur Spider-Man 2018, mais je blâme sérieusement le manque de mouvements et d'actions possibles dans cette série de jeux Marvel.

Quant à l'histoire, c'est le gros point sombre au tableau. Si le premier Spider-Man était doté d'une intrigue simple et efficace, celle de Miles Morales est chiante à en crever. Je ne me suis attaché que peu à Miles, encore moins à son oncle, ni à sa famille en général, ni aux problèmes de sa meilleure amie. Cela doit faire partie des rares jeux où je n'ai fait aucune mission secondaire, mais me suit efforcé de rusher pour l'histoire principale.

Et malheureusement, je ne peux m'empêcher d'écrire la critique sans mentionner le message bien-pensant transmis derrière, trope désormais bien connu des studios américains qui ne peuvent s'empêcher de pousser leur agenda politique, de façon bien trop souvent maladroite. Mais à la limite, pourquoi pas. Il existe bon nombre d'œuvres contemporaines, qui sont plaisantes à consommer malgré un message politique à peine voilé. Il y en a simplement d'autres qui y arrivent mieux. Notez par exemple Into the Spider-Verse, qui mettait en avant l'univers de Miles intelligemment et sans en faire des caisses.

Non, ce qui m'a emmerdé, c'est comment les habitants d'Harlem mettent en avant que Miles est leur Spider-Man, celui qui protège Harlem. Ah bon ? Et donc le premier Spider-Man qui protège tout New York à tout bout de champ (donc Harlem), et qui a sauvé pas plus tard que y'a six semaines toute la ville d'un virus mortel n'est pas aussi leur Spider-Man ?

Cette tentative apparaît plus comme une raison d'Insomniac de justifier la présence de Miles. En effet, dans les comics, et même dans Into the SpiderVerse, la raison d'être de Miles, c'est d'apparaître en remplacement du Spider-Man original, qui lui est décédé. Là, les deux co-existent en même temps.

Mentionnons par ailleurs le doublage effroyable en VF de Miles Morales. Comprenez-moi bien, je suis un ardent défenseur de la VF. Mais je peine à me rappeler un doublage qui paraissait aussi faux, aussi mal joué et aussi insupportable auditivement que la voix de Miles. On dirait un adolescent prépubère, qui ne met jamais l'intonation là où il le faut. Infect.

Bref, ce jeu est moyen. S'il rajoute une touche agréable à la fluidité de l'action, Miles Morales perd énormément sur l'axe narratif et peine à justifier la présence de son personnage, et pourquoi l'on devrait s'attacher à lui.

Marcel_Patulacci
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le 20 oct. 2023

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