The Witcher
7.3
The Witcher

Jeu de CD Projekt et Atari, Inc. (2007PC)

A la base, The Witcher est une série de livre de l'écrivain Andrzej Sapkowski. Ce qui plait dans cette série, c'est qu'elle reprend l'univers d'heroic fantasy avec les nains les elfes, les mages, les druides etc. Mais au lieu de faire un univers très fantaisiste pour ne pas dire cul cul, l'univers de The Witcher est plus dur et cru que ce que l'on a d'habitude, et ce, afin de donner un aspect plus réaliste et proche du notre. Par exemple, les nains souffrent du racisme des humains et des elfes, ces derniers qui sont par ailleurs persécutés par les autres, les dryades trouvent que les humains saccagent leurs forêts, les bandits hantent les rues des quartiers pauvres avec des putes à chaque coin de rues... Bref, ce n'est pas du joli. C'est donc dans cet univers qu'on plonge avec The Witcher, dans lequel on incarne Geralt de Riv, un sorcelleur qui a tout du héros classique (il est même amnésique), mais qui s'avère être parfois un sacré connard particulièrement cupide.

Tout commence par l'assaut d'un château, Kaer Morhen, qui fait office de quartier général de la guilde des sorcelleurs. Très vite, on se retrouve au coeur des combats, l'occasion d'apprendre ce système si particulier. Malheureusement pour Géralt, il est encore un peu sous le choc de l'amnésie, et se bat alors comme un vieux sac à l'épée. Il la tient comme un vrai demeuré ! Heureusement, il s'améliore au fil de l'aventure. Mais il sait taper avec et c'est déjà bien. Et pour nous comment ça se passe ? Si dans un rpg américain du genre Planescape torment, il suffit de cliquer sur l'ennemi pour combattre, dans un rpg japonais, il suffit de marteler le bouton A pour envoyer la commande « attaquer ». Troll à part, le système de combat de The Witcher se veut assez proche du système américain avec cependant diverses subtilités, A commencer par les combos : Les sorcelleurs sont de fines lames, si bien que lorsqu'ils se battent à l'épée, ils n'ont pas l'air d'une vulgaire bande de bucheron, non ! Ils enchainent les bottes et autres mouvements d'épées selon notre vigilance. En effet, il faut cliquer une fois sur l'ennemi pour que Geralt lui assène une première slave, et c'est dès que cette première slave est fini qu'il faut recliquer pour pouvoir enchainer l'ennemi. Gare cependant à ce que l'ennemi ne casse pas notre combo. Gare non plus à ne pas cliquer trop tôt ou trop tard, ce qui ferait rater l'attaque. Ce système de combat s'avère vaguement rigolo au début, mais il s'enrichit tout au long du jeu, afin de vraiment dévoiler sa puissance. Je vais donc commencer par le choix des glaives. Bien vite, on a récupère de deux sortes : les épées normales pour les humains et les glaives en argent pour les monstres. Il faut bien veiller à avoir le bon glaive en main afin d'optimiser ses attaques. Trois types d'attaques sont possibles : Lourde, légère, et groupe. Pour faire simple, vous voyez un gros costaud, vous passez en mode lourd (W), un ennemi moins imposant mais qui à l'air plutôt rapide, vous prenez léger (X), et si vous êtes entouré par les ennemis, vous prenez groupes (C). Simple, mais il fallait y penser. La magie maintenant. On lance le sort d'un simple clic droit, on choisit le sort voulu avec les touches de 1 à 5, et voilà. Il faut cependant faire attention avec la magie à notre barre de fatigue, vu que chaque sort lancé en consomme. A tout ça on rajoute encore les élixirs. Généralement, on les fait soi même à partir d'ingrédients collectés. Leurs effets sont assez variés (réflexe amélioré, vision nocturne, guérison...), mais il faut d'abord récupérer des recettes, à moins que l'on veuille jouer au petit chimiste. On se sert des élixirs pour les gros combats, surtout que chaque élixir absorbé augmente notre taux d'intoxication. Vous saupoudrez tout ça avec le fait que ce soit en temps réel, avec le fait que l'on peut à tout moment déplacer Geralt ou même faire des esquives, et on obtient un système de combat assez rafraichissant tout en étant vraiment intéressant. Bien sur, il n'est pas aussi stratégique que celui d'un King's Bounty, mais il sait se montrer nerveux, fun, et subtil à la fois.

Le système d'expérience de The Witcher est lui aussi assez sympa. Il s'agit en fait de point de bronze, d'argent et d'or à dépenser dans divers compétences : Force, dextérité, endurance, intelligence, les signes magiques (il y'en a 5), et enfin la maitrise du glaive d'acier et la maitrise du glaive d'argent, avec pour chacun des deux, les trois catégories que sont rapide, lourd, et groupe. Là où ça devient intéressant, c'est qu'il ne s'agit pas bêtement d'attribuer des points à ces catégories afin d'avoir juste des attaques plus fortes. C'est plus subtil que ça ! En effet dans chacune de ces catégories, il y a en fait des « capacités » à débloqué, comme par exemple :
- Dans la catégorie Force, je peux débloquer avec un point de bronze la capacité « rixe » qui débloque un bonus au cours d'un combat à mains nues.
- Dans la catégorie Intelligence, je peux débloquer avec un point de bronze la capacité « connaissance des monstres » qui me permet de se souvenirs des connaissances apprises sans à avoir à rencontrer les monstres en question.
- Dans la catégorie Glaive d'argent style puissant, je peux débloquer avec un point d'argent la capacité « Patinado III » qui me confère un bonus de 60% de dégâts en plus si l'ennemi est en feu.
- Etc.
En sachant qu'il y a en toutes 15 catégories avec pour chacune 14 à 18 capacités déblocable. C'est un système original et bien sympa. A noter que l'expérience acquise ne permet pas de débloquer de nouveaux choix de dialogue contrairement à d'autres RPG.

Bon, concernant cette partie, il reste encore des choses, mais le principal a été dit. Concernant le déroulement du jeu maintenant, The Witchers un est jeu de rôle, on va dire, semi ouvert : on n'a pas accès dès le début à un large monde où on est libre de se balader dans les moindres recoins. En revanche, on est assez libre dans le choix de la progression. Si on suit tout de même une trame principale, on reste assez libre dans la résolution des problèmes et les quêtes secondaires sont nombreuses. En fait, ça rappel un peu Vampire Bloodline que j'adore, avec moins de liberté scénaristique mais un territoire de jeu plus vaste. Le fait est que The Witcher se doit tout de même de suivre un peu le scénario des romans, forcément. Et dans quel style de terrain évolue-t-on ? Sans trop vouloir spoiler, disons qu'on commence chez les paysans, pour aller ensuite dans le quartier pauvre du château pour arriver enfin au quartier riche. La partie dans la ville est d'ailleurs ma partie favorite du jeu. Bien sûr, comme dans tout bon rpg, on peut se balader un peu partout dans la ville, entrer dans quelques maisons, allez voir les putes, l'auberge ou le magasin... Mais il faut rajouter cependant à ça un cycle jour/nuit avec tout un petit monde vivant : les gens vont aux travails le jour, se mettent à l'abri lorsqu'il pleut, vont à leurs maisons manger aux heures des repas, les enfants vous suivent interloqué par la couleur de vos cheveux, les monstres et les bandits sortent la nuit, etc. Des petites choses comme ça qui ne sont pas grand-chose mais qui rendent le tout bien plus sympa. Aussi, les chapitres du jeu offre quelques idées, comme le chapitre 2 où les missions de Geralt vont consister à une enquête sur un groupe secret. En revanche, il est un peu dommage que le chapitre 4 fasse un peu remplissage (il ne sert à rien au niveau de l'histoire). La suite est plus linéaire, mais c'est un mal pour un bien car le jeu est assez long (environ 50 à 60 heures pour le finir).


Mais The Witcher, c'est aussi un jeu avec un univers mature et riche. Bien sûr lire les romans, c'est un petit plus. L'histoire parle de beaucoup de problèmes d'aujourd'hui, mais en les transposant dans un univers médiéval fantastique : Ca parle des gens en sommes, qui n'arrivent pas vivre entre eux malgré leurs différences. Les luttes racial entre les humains et les non humains, la position de Geralt dans le conflit en tant que mutant, le rejet de la faute des malheurs des uns sur les autres, le fanatisme, les riches et les pauvres qui se méprisent, les principes, la morale... Le scénario se veut sérieux, dans un univers cool. Car malgré tout, on incarne une sorte de super héros (bien que cupide), qui bute moult ennemis et monstres. Il est assez classe d'avoir le jour à recueillir des missions au près d'hommes ou de femmes à gros seins et de régler leurs petit conflit, tandis que la nuit, on s'occupe des affaires plus sérieuse pour combattre les monstres tel que les goules qui rodent aux alentours ou dans les cimetières. A noter que le jeu est particulièrement bien écrit, si bien que malgré la longueur du jeu, on n'est jamais perdu par le scénario ou par des dialogues imbuvables. Dommage qu'en revanche les principaux méchants du jeu soient aussi clichés, notamment le fait qu'ils arrivent à s'échapper à chaque fois que Geralt leurs met la main dessus avec en primes quelques répliques bidons (même si rien ne vaut le « Logorrhée chiatique » de Geralt).

Niveau réalisation maintenant... Forcément, le moteur a pris un coup, mais le jeu l'utilise vraiment bien et offre des décors assez riche et bien foutu. Beaucoup de clones sont présent mais vu qu'il y'a beaucoup de personnages, c'est assez compréhensible. Ce qui gène surtout, c'est certaines animations qui manque de souplesse, notamment lorsque Geralt commence à courir. C'est aussi la VF. Certaines voix sont bien, d'autres son nuls... Je recommande malgré tout de les garder afin de pouvoir se passer des sous titres, surtout que l'intégralité des textes est doublée ! Un peu regrettable aussi que les dialogues ne s'embranchent parfois pas très bien (comme par exemple un personnage qui va répéter encore une fois la même chose au cours d'un dialogue). Les musiques sont bien mais elles sont omniprésentes, si bien que j'ai réduit leurs volumes à la valeur 10%. Enfin quelques petits bugs parsèment le jeu comme par exemple une caméra mal placé durant un dialogue ou une animation qui foire un peu. J'ai même eu le droit à trois retours au bureau ! Bon il faut dire que j'y joue avec un Windows Seven 64bit. En fait, le véritable problème du jeu est ce genre de petites choses, qui nous font dire « vivement la suite » car « le premier ne se suffit pas à lui-même » ou « on peut faire encore mieux ». Truc sympa, un éditeur d'aventure est livré avec le jeu, ainsi que quelques missions inédites afin de prolonger l'expérience !

En somme, The Witcher n'est pas mon rpg préféré (qui est Vampire Bloodline), mais il reste un très bon rpg, dont j'attends la suite. Avec cette fois ci leurs propres moteurs, les développeurs seront sans doute plus à l'aise ce qui devrait supprimer les petits soucis technique de cet opus. Il serait dommage de passer à côté d'un univers aussi riche et passionnant !
leo03emu
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le 12 nov. 2010

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