Ce titre qui peut sembler provocateur reflète malheureusement mon expérience avec ce jeu. Toute la formule de ce jeu reprend des recettes déjà éprouvées auparavant, mais en les magnifiant pour la plupart.


L'open world est plus grand, plus beau, plus détaillé, que les open worlds d'Ubisoft. L'écriture est mieux maîtrisée que dans bon nombre de mondes ouverts, les personnages plus intéressants. Le scénario n'est pas incroyable mais fait correctement le travail. Les musiques sont très réussies et achèvent de nous plonger dans les différents environnements que nous traversons. L'aspect RPG est bien évidemment présent, que se soit à travers le crafting, les spécialisations de votre personnage ou bien encore les choix scénaristiques.


Tout semble réuni pour avoir un jeu vidéo qui soit largement au-dessus de la plupart, et cela a été apparemment le cas pour la plupart de ceux qui y ont joué.


J'aurais aimé participer à l'allégresse générale pour ce jeu, mais quand je l'ai "terminé" au bout de 130 heures de jeu, j'avais un goût un peu amer dans la bouche et j'étais déçu. Déçu car le jeu aurait vraiment pu être un "chef d’œuvre" vidéoludique si il n'avait raté, à mon sens, le cœur d'un jeu vidéo, à savoir son gameplay.


Avant de commencer à jouer ce jeu, j'étais persuadé que j'allais vraiment l'apprécier, étant donné que tout le monde était assez unanime, aussi bien la presse spécialisée que les joueurs. Et j'ai effectivement apprécié suivre l'histoire, traverser l'open world, épuiser toutes les lignes de dialogues possibles,... mais à la fin, je me suis dit que j'avais préféré Skyrim (oui, oui Skyrim) à The Witcher 3. Skyrim est un bon jeu, pas aussi bon qu'on ne l'a dit, mais bon. Skyrim a un monde ouvert plus petit que celui de The Witcher, moins beau (forcément pour un jeu de 2011...), des personnages peu intéressants, un scénario encore moins intéressant, etc,... Mais il y a quelque chose que j'ai aimé dans Skyrim, et pas dans The Witcher, c'est explorer l'open world, découvrir des villages d'orcs (un peu) perdus, fouiller des zones bien dissimulées pour dénicher de l'équipement d'un plus haut niveau.


Dans dix ans, je suis sûr que j'aurais de meilleurs souvenirs de Skyrim que de The Witcher 3, aussi paradoxal que cela puisse paraître. En jouant à The Witcher, j'ai eu l'impression de suivre une très bonne série TV, avec tous ces dialogues interminables, ces développements de personnages, son background,... mais de jouer à un jeu lambda. Pour moi, le problème majeur de ce jeu est qu'il n'y a pas d'exploration. Du moins celle-ci n'est pas récompensée. Tout ce qu'on peut trouver sur la carte, ce sont des campements de bandits, des monstres et des coffres à des endroits déjà indiqués sous la forme de points d'interrogation. Pas vraiment de surprise, pas vraiment d'aléatoire donc.


Mais il y a pire. En jouant à The Witcher 3, j'y ai joué comme je joue à n'importe lequel de ce type de jeu (open world rpg), c'est-à-dire que je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir tout explorer par moi-même, sans que le jeu me dise quoi faire ou où aller. Bon, du coup, j'ai découvert en tombant dans un trou dans une montagne une certaine marmite qui servira pour l'histoire principale 90 heures de jeu plus tard, un énorme mur invisible qui empêchait de gravir cette même montagne du nord au sud,... Ce n'est que quelques exemples de ce qui m'est arrivé tout le long du jeu. A la fin, j'arrivais devant une porte fermé particulière, un lieu un peu singulier, et je me disais "A ça c'est pour plus tard, pour l'histoire, à rien à y faire ou à trouver en fait".


Dans The Witcher 3, tout est trop "scripté" finalement: tous les joueurs auront la même expérience, tout le monde explorera dans la même direction au même moment, quand le jeu l'aura "décidé". Ceux qui comme moi voudront réellement explorer seront forcément déçus...


C'est triste d'avoir fait un aussi beau et immersif open world (les chevaux sauvages sur Skellige...) si il n'y a pas d'immersion par le gameplay derrière. Comme déjà mentionné il n' y a pas de réelle exploration dans le jeu. Bon, on peut se dire que finalement ce n'est pas le propos du jeu. Mais j'ai encore un autre problème. Combien de moments épiques dans The Witcher vous rappelez-vous (je parle de moments in game, pas de cinématiques) ? Moi, un seul, et encore,


c'est quand le fiellon nous attaque dans les marais au repaire des Moires avec la troupe de chasseurs de sorcières qui se bat à nos côtés avec des femmes slaves qui chantent en fond sonore


A part ça, je dois bien avouer que je ne me souviens pas d'autres moments de "scènes de gameplay épique" (j'ai fait le jeu il y a un an) ce qui est un peu un comble pour un jeu de ce type et de cette ambition.


Bref, pour conclure cette critique trop décousue et mal ficelée, ce que j'essaye de dire, c'est qu'il y a pour moi un gros problème au niveau du gameplay de ce jeu, du gamedesign et même du level design (peu d'endroits surprenants et/ou qui modifient réellement le gameplay et l'expérience de jeu). Le jeu reste très bon pour tous les aspects déjà évoqués, musique, personnages, écriture, plastique,... ce qui est très bien quand on fait une série télé mais qui est insuffisant quand on veut faire un jeu vidéo, auquel le gameplay et son adéquation avec tout le reste participe de l'essence d'un jeu vidéo "exceptionnel".

Kaokia
6
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le 23 nov. 2019

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Kaokia

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