Je dois l’avouer je ne connaissais pas la franchise The Witcher avant d’avoir joué au 3. On m’avait chaudement recommandé le 2, mais le 3 sortait bientôt, et je dois dire qu’il m’a pas mal aguiché. Je suis fan de RPG et je vous le donne en mille : c’est une sacrée aventure les enfants.


Dès les première minutes on se prend une grosse claque tellement c’est beau. Les paysages sont bluffant et le jeu fourmille de détails qui contribuent à la crédibilité de l’univers. La sursaturation des couleurs fait peut-être perdre au jeu un peu de réalisme mais c’est un choix tout à fait honnête à mon avis, qui ne fait rien perdre à la cohérence et à la crédibilité de l’univers. En y réfléchissant, pourquoi ne pas enjoliver le réalisme avec un peu de fantastique. Et puis si on prend par exemple le cycle jour/nuit : le fantastique, c’est plus pratique. Je repense en fait à Skyrim où on y voit tellement rien la nuit qu’il faut faire passer le temps pour qu’il fasse jour. Ok c’est réaliste mais putain j’y vois que dalle alors à quoi bon ? Dans The Witcher, il m’est arrivé de nombreuses fois de passer le temps c’est vrai, mais pour voir les levers et les couchers de soleil. Les différents climats sont très réussis et chevaucher ablette, notre fidèle destrier à travers la tempête dans les bois de Velen ou voir le lever de soleil sur l’arête d’une montagne de Skellige est une formidable expérience pour les mirettes. Et aussi pour les oreilles car le BO est vraiiiiment sympa. Bon après comme c’est pas le genre de jeu qu’on finit en 10 heures, on risque de devoir l’écouter pas mal en boucle cette BO alors autant qu’elle soit bonne hein.


Le meilleur aspect de The Witcher c’est son côté immersif, sa narration, son scénario et sa maturité. La trame principale est un régal. Il s’agit pour faire court et sans spoil d’une course/enquête pour retrouver Ciri, la fille adoptive de Geralt, le tout mélangé avec des manigances politiques, la chasse aux sorcières, la chasse au monstres et pour ne rien vous cacher : la chasse sauvage (bref : un boulot de sorceleur). On y (re)trouve une foule de personnages variés et très complets : drôles, retors, capricieux, ambivalents, piliers de bar, coureurs de jupons et j’en passe. Les quêtes secondaires sont toutes scénarisée, il ne s’agit pas d’une succession de « va tuer untel et je te donne un cookie » ou « va me chercher 20 pates de lapin je te ferais un cassoulet». La plupart auront un effet notable sur votre aventure ou sur la trame principale (et je vous conseille de finir celles qui vous semblent importantes avant de progresser sur les quêtes principales si vous ne voulez pas être tout chagrin à la fin du jeu). Dans quasiment tous les dialogues vous aurez le choix entre différentes réponses (et si vous vous démerdez bien, vous pourrez coucher avec pas mal de monde) et bien que ce soit parfois manichéen (méchant et cupide sorceleur vs le juste défenseur des opprimés), certaines décisions sont difficiles à prendre car au final elles auront une conséquence (enfin pas toujours mais comme on le sait pas mieux vaut jouer le jeu). Les contrats de sorceleurs sont quant à eux au final un peu répétitifs : on piste quand même très souvent des empreintes de pas. Mais comme c’est pas obligatoire, on a le luxe d’accepter ou non le contrat selon l’humeur ou la cause à défendre (c’est mon problème à moi si Gertrude se fait voler ses poules ?!). Il y a aussi les quêtes de chasse au trésor… un peu chiant mais belles récompenses à la clef… à vous de voir.


Coté jouabilité les combats sont toujours plaisants, tant que vous n’êtes pas dans un espace réduit, hélas. Roulades, esquives, parades, attaque rapide, attaque puissante, arbalète, sorts, bombes, une multitude d’actions possibles pour qu’aucun combat ne ressemble au dernier, ça vaut des points. Hors combat et pour explorer, je dois dire que la maniabilité laisse un peu à désirer et que ce bon Géralt est au peu pataud. Il y a certes des bonnes idées comme votre cheval qui suit le chemin tout seul comme un grand pour vous laisser profiter du paysage mais combien de fois mon cheval est resté coincé dernière une barrière ou a décidé de s’arrêter de galoper sans raison. Et combien de fois Geralt s’est empêtré dans le mobilier trop bien garni d’une taverne (sobre, je précise)…. Mais rien de tel que de ralentir un peu l’allure, de rouler des épaules dans les rues de la capitale dans un pur exercice de swag. Le bateau, on l’oublierait, c’est bien sympa mais j’ai abandonné d’idée d’explorer d’avantage l’archipel de Skellige parce que bon dieu que c’est lent et laborieux, et car non, combattre des sirènes toutes les 2 minutes quand on est sur une barque de 3m de long, c’est pas fun (surtout quand on ne sait pas viser avec l’arbalète). Un autre point noir puisqu’on y est, c’est qu’il n’y a pas de zones de niveaux. J’ai trouvé particulièrement désagréable de tomber sur un monstre niveau 20 à côté d’un camp de monstres niveau 5, il n’y a pas aucune cohérence dans le zoning, et ça c’est un truc à vous déprimer les explorateurs en herbe.


L’interface se laisse plutôt bien utiliser. On a des points de compétence à utiliser dans trois domaines (combat, alchimie et magie), simple mais efficace. Le côté crafting lui aussi est simple et à ça de bon qu’il n’y a pas besoin de farmer pour avoir un équipement correct ou des potions intéressantes et je trouve que c’est assez rare dans un RPG pour être souligné. On trouvera au cours des quêtes/exploration tout ce qu’il faut pour s’équiper. J’ai trouvé des couverts dans un tiroir et un manche de pioche dans un tonneau, je fais démonter le tout par un forgeron et il m’en fait une épée. En gros c’est ça. Ya pas besoin d’aller couper tous les arbres d’une forêt obscure et de miner un gisement de fer en haut de la montagne du destin pour pouvoir fabriquer une arme digne de ce nom (au pire les marchands vendent des composants). Mesdames et messieurs vous l’aurez compris, oui oui, pas de famring dans The Witcher 3. L’inventaire quant à lui est un brin compliqué (surtout avec manette) et on se retrouve vite avec un nombre incalculable de petits objets qui font peser lourd le petit sac à dos de Geralt et quand on veut regarder son inventaire pour savoir ce qu’on devrait retirer pour lâcher du lest, il vaut mieux avoir du temps devant soi (surtout pour ceux qui comme moi ont l’habitude de dévaliser tous les coffres qu’ils trouvent). Ah ! Un truc pas cool : on ne peut afficher qu’une par une les quêtes sur la carte. Ça peut sembler anodin mais ça fait faire beaucoup d’aller retours, du coup on a envie d’abuser du voyage rapide et on perd en immersion.
Pour conclure the Witcher 3 c’est un RPG qui n’a pas été fait dans une vieille casserole et c’est pas plus mal. On s’ennuie pas, l’histoire vaut vraiment le détour, la majorité des quêtes sont intéressantes (pour une fois), les graphismes dépotent, 2 ou 3 trucs chiants qui nuisent au gameplay, mais bon sinon ce serait parfait.


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-Nathan
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le 19 juin 2015

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-Nathan

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