J’avais déjà adoré le jeu disponible sur 3DS, ce qui était déjà un exploit puisque les jeux de rythme ne sont vraiment pas ma tasse de thé.
En général, j’ai plutôt tendance à les éviter. Mais à l’instar d’un Guitar Hero de la bonne époque, qui me promettait de m’amuser sur des musiques que j’aimais, ici je connais très bien la licence. Et clairement, c’est toujours vendeur pour moi de réexplorer et de m’amuser avec toutes ces musiques qui m’ont fait rêver à travers cette immense saga qu’est Final Fantasy.
Dès la sortie de ce titre sur Switch, je me suis jeté dessus et je l’ai pris en dématérialisé. J’ai enchaîné les heures de jeu, et même si j’ai relevé quelques points négatifs, ils m’ont fait lâcher le titre assez vite. Je repense encore régulièrement au jeu et je prie pour qu’une adaptation voie le jour sur Steam.
Dans une premier temps...
Difficile de passer à côté de cette tracklist massive et incroyablement variée. Le jeu propose 385 chansons dans sa version de base, et avec les DLC, on dépasse les 500 titres. Ces morceaux couvrent une grande partie de la licence Final Fantasy ainsi que ses spin-offs. Pour les fans de la musique de la série, c’est un vrai trésor de nostalgie.
Et jouer sur les musiques de Mystic Quest, mon tout premier RPG, ça n’a pas de prix.
Cela dit, certains morceaux me paraissent un peu moins marquants. Avec une tracklist aussi vaste, c’est logique que tout ne soit pas au même niveau. Certaines chansons moins connues ne résonnent pas autant, et en rejouant à d’anciens Final Fantasy, je réalise que certaines musiques sont finalement assez anodines. Tout n’était pas grandiose dans la licence, et c’est normal. Le sentiment de remplissage reste toutefois très limité, car plus de la moitié des musiques valent vraiment leur pesant d’or. On peut simplement admettre qu’il y ait quelques ratés.
Le cœur du jeu, c’est évidemment son gameplay de rythme, ultra bien calibré, accessible et plein de profondeur. C’est la définition parfaite du « facile à prendre en main mais difficile à maîtriser ».
La mécanique principale est solide, les notes et leurs variantes "press, hold et slide" fonctionnent à merveille. À la manette, c’est un pur plaisir. Pas besoin d’accessoire inutile, tout se joue très naturellement.
En enchaînant les morceaux, que ce soit pour le plaisir ou pour faire monter le niveau des personnages, on découvre quatre niveaux de difficulté : Basic, Expert, Ultimate et Supreme. Cela permet à chacun, débutant comme joueur aguerri, d’y trouver son compte. Mieux encore, j’ai l’impression que le jeu pousse les joueurs intermédiaires à vouloir franchir un cap, jusqu’à atteindre une sorte de transe rythmique, une synergie totale avec la musique.
Les options d’accessibilité sont aussi très bien pensées. On peut ajuster la vitesse des notes, atténuer le fond d’écran, ou modifier les couleurs pour les daltoniens. Après plusieurs heures de jeu, j’ai été agréablement surpris par le soin apporté à ces détails.
Et quand on tente un morceau difficile, qu’on rentre dans le rythme et qu’on ne fait plus qu’un avec la manette, le jeu parvient à créer un vrai sentiment de maîtrise. On a presque l’impression de diriger un orchestre, en suivant les mouvements, en maintenant des touches ou en alternant les directions sans jamais rompre le flux.
C’est d’une efficacité rare!
Visuellement, le jeu veut se poser comme une célébration de la licence, mais je trouve le résultat un peu désuet. Les personnages chibi ne rendent pas toujours hommage aux héros originaux, et la présentation générale évoque davantage un jeu mobile qu’un grand titre console. Ce n’est pas dramatique, mais pour le prix, on pouvait espérer un rendu plus soigné.
Autre déception, l’absence de commandes tactiles... C’est d’autant plus étrange que la version 3DS en profitait pleinement, et que la Switch le permet. Pourquoi ne pas en avoir tiré parti ? J’ai longtemps cru que c’était pour un futur portage, mais même sur PC, la fonction n’a pas été intégrée.
Enfin, un mot sur les éléments RPG, sur lesquels je suis assez partagé. Déjà présents sur 3DS, ils avaient au moins le mérite de motiver un peu le farm. Ici, on retrouve le même principe, équiper ses personnages, améliorer leurs statistiques et débloquer des compétences. Mais tout ça reste en marge du vrai cœur du jeu. C’est un ajout sympathique, sans plus, presque relégué au rang de mini-jeu.
Même si cela donne une impression de progression et évite la monotonie, ça n’apporte pas grand-chose au rythme général. Le plaisir vient clairement du gameplay musical, pas de cette couche RPG un peu artificielle.
En fin de compte, Theatrhythm Final Bar Line reste une déclaration d’amour à la musique de Final Fantasy, un hommage vibrant à des décennies d’émotions vidéoludiques. Malgré ses maladresses, son esthétique datée et quelques manques frustrants, il parvient à capter cette magie si rare... Celle de te faire sourire en reconnaissant quelques notes familières. Pour peu qu’on aime un tant soit peu cette saga, difficile de ne pas céder à l’envie d’y retourner, encore et encore, juste pour le plaisir de rejouer une dernière fois le thème de ton Final Fantasy préféré.