Ralalah !
Mais quel dommage là !
Franchement, après ma première heure de jeu à ce "Thomas Was Alone", j'étais tout jouasse.
...Mais vraiment !
C'était clair, simple, direct et surtout c'était MALIN.
(Et moi j'aime ça la malice...)
Pensez donc : ce jeu, sur sa seule première heure, c'est un véritable pied de nez fait à tous les Niel Druckmann et autre David Cage du milieu !
ÇA c'est de la vraie narration vidéoludique !
Quelques rectangles de couleurs et déjà beaucoup de choses sont posées !
Mieux encore ! Beaucoup de choses sont conscientisées !
Car "Thomas Was Alone" affichait clairement son ambition dès cette première heure : il n'entendait clairement pas se restreindre à n'être qu'un banal puzzle game sous forme de jeu de plateformes.
Non.
"Thomas Was Alone" entendait raconter quelque-chose.
Mieux que ça, "Thomas Was Alone" entendait raconter quelque-chose PAR LE JEU.
Ce postulat, c'est ce que j'attends trop souvent dans un jeu narratif sans l'avoir.
Pour moi le principe même de ce média c'est de partir du principe que s'il doit raconter quelque-chose il doit le faire par le jeu, ou du moins AUSSI par le jeu.
Tous ces titres à prétention scénaristique qui ne font que juxtaposer un scénario de film ou de série à côté de mécaniques de jeux qui n'ont souvent rien à voir comme peuvent le faire des "Heavy Rain" ou des "The Last of Us", personnellement ça m'exaspère.
Non seulement c'est moins bien écrit qu'un film moyen mais en plus ça nous oblige à nous enquiller des mécaniques de jeux pas top juste pour voir la suite.
Pour ce que ça me regarde, je préfère largement un jeu qui a des ambitions scénaristiques moindre mais qui respecte la structure de son média plutôt que des jeux "Naughty Dog" ou "Quantic Dream".
Et si bien évidemment je précise tout ça à ce moment là de mon propos c'est parce que je considérais justement que "Thomas Was Alone" savait incarner ça, et cela - donc - dès la première heure.
Parce que c'est quoi la forme de la narration de "Thomas Was Alone" ?
C'est de montrer qu'on n'a pas besoin de visage ni même de forme humaine pour véhiculer une émotion au travers de son avatar.
Thomas et tous les autres ne sont que des formes géométriques. Seulement le jeu associe une histoire à chacune de ces formes qui est en parfaite adéquation avec les propriétés in game du personnage.
Ainsi jouer le personnage devient une manière d'intérioriser son histoire, mais aussi d'intérioriser les relations qu'il va tisser avec les autres.
Avec un postulat comme ça de posé dès le départ comment ne pas être jouasse, franchement ?
Ah mais pour moi c'était une évidence : un début aussi maitrisé ne pouvait qu'ouvrir sur un océan de possibilités !
C'était presque comme si c'était un "Celeste" avec six ans d'avance...
Seulement voilà, il y a eu une deuxième puis une troisième heure de jeu.
...Et à partir de là, jusqu'à la fin, ça a été la débandade.
Ce n'est pas que le jeu devienne nul, ni même qu'il devienne répétitif, c'est juste qu'il devient... anecdotique.
Passer la moitié du jeu, les niveaux s'enchainent sans aucune difficulté. Et s'il y a parfois de super bonnes idées qui réveillent l'intérêt à quelques rares moments...
(Moi par exemple j'ai adoré le moment où il a fallu faire avancer Thomas et TrucVert simultanément pour jouer de leurs gravité respective !)
...Le problème c'était que ces bonnes idées étaient souvent gâchées par un didactisme trop évident qui rendait impossible le fait de ne pas trouver la solution.
D'ailleurs si à la fin on peut être amené à passer du temps sur les niveaux ce n'est pas parce qu'on cherche la solution - non - c'est juste parce que c'est juste long de faire avancer tous les petits rectangles un à un...
Ce jeu a beau être très court, il parvient quand même à donner l'impression qu'il est trop long.
Et moi qui était parti pour m'émoustiller comme un gosse face à ce jeu, voilà que mon intérêt s'est très vite érodé.
Au final, je ne regrette pas d'y avoir joué à ce "Thomas Was Alone" mais d'un autre côté j'avoue que j'ai du mal à considérer qu'il valait les 20 euros que j'y ai investi.
C'est juste triste de parcourir un jeu qui donne l'impression d'avoir soulever un filon et qui finalement ne le creuse pas.
Rah mais quel dommage ! vous disais-je...