Chronique JDG 3 : Dites regardez ce que je viens de trouver, c'est navrant.

Vous n'auriez pas pu découvrir autre chose, non ?

J'ai mis 2 à the great rescue, et il le mérite, j'ai mis 5 aux schtroumpfs et il le mérite, par contre 4 à Tintin au tibet, c'est un peu trop généreux, surtout pour un jeu plus dur que ces deux là réuni, je ne rigole pas. Astérix avait des continus, et les schtroumpfs aussi avec des timers plutôt sympathiques. Tintin, c'est des mots de passe tous les cinq niveaux, si on arrive au moins à les atteindre !

Déjà le premier problème de ce jeu, les timers, bon sang ! J'ai jamais compris l'intérêt de mettre ce genre de bêtise dans les vieux jeux, réussir à finir le niveau, c'est déjà une purge alors vouloir le faire dans les temps, pitié.

Ce jeu est comme une punition cruelle que vous vous infligeriez.

Direct au premier niveau, je n'arrive pas à trouver la sortie, c'est pour dire. Il y a un stupide fossé sur la voie ferrée, et la logique me dicte le saut de l'ange. Bien sûr, vous perdez une vie dans le processus, vous en voulez une gratuite ? Tenez, prenez celle qui se trouve sur le train, ah attendez, vous savez pas comment on monte, tant pis,le temps de trouver comment, vous perdez au timer. Allez là c'est la bonne, vous montez sur le train, mais vous reperdez au timer car c'est un piège, il ne faut pas perdre du temps pour aller la chercher. Estimez vous au moins heureux d'avoir une vie plutôt que 3.
Le jeu se joue de vous, dans tous les sens du terme, les niveaux sont si bien faits (graphiquement comme sadiquement), on a l'impression de découvrir le Tibet, évidemment, mais sans la bonne dose de tranquillité.
Le level design, est parti se torcher avec la dignité, le niveau de l'hôtel par exemple, pour le finir, après avoir vu le capitaine, il faut aller vers le bas à droite, puis vers le côté droit pour voir la télévision, pour ensuite vadrouiller dans l'hôtel sans savoir où est parti ce stupide capitaine.
Je peux pas comprendre comment les développeurs ont fait leur boulot, si on doit rechercher le capitaine, notre cerveau logique va nous donner l'ordre d'aller au dernier endroit où on l'a vu, mais ce serait trop simple, à la place de ça, on l'a caché derrière un pilier à l'étage, sublimement bien joué ! Et puis, pourquoi le capitaine ne nous a pas donné la lettre s'il l'avait déjà en sa possession ? Et dernièrement, pourquoi faire un niveau de l'hôtel ? La scène dure que 6 pages, j'ai vérifié ! Pourquoi ils sont pas partis adapter la scène du cauchemar du capitaine, bon elle, elle fait pas plus de 4 cases mais bon, c'est plus intéressant que de jouer le reporter contre les femmes de chambre !

C'est peut être le whisky.

Vous n'avez plus qu'une vie ? Et bah c'est fini, GAME OVER !
Ainsi, à cause du level design cauchemardesque, et du timer, vous perdez forcément une vie. Il y en a d'autres exemples comme ça, et je vais les énumérer puisqu'ils prennent la majeure partie du jeu : La scène de la grotte, labyrinthique, on sait pas du tout où aller. La scène d'alpinisme, où il faut aller ? Il y a du blanc partout ! La scène de la montagne herbeuse, mais où sont les plateformes ?? Ou bien la scène du crash de l'avion, où il faut que je monte ?
Tellement de bêtises, si peu de temps pour toutes les montrer, vite le timer !!!

Et quand c'est pas le timer qui tue, c'est bien les énigmes pourries (mélangé au level design) que seul un moine bouddhiste saurait trouver le calme pour les résoudre, et même je suis sûr qu'il arriverait pas à les finir.
Mettre une caisse sur les voies ferrés pour la traverser, pourquoi je ferai ça ? Le seul pnj de la zone m'a dit que la ville était assez loin.
"Un enfant se noie Siegfried, c'est pour ça, tu dois aller le sauver !"
Mais attendez, j'ai pas un seul pnj qui m'en a parlé, et pas un seul bruit qui pourrait m'y faire penser, pour moi, c'est plutôt :
"Pris d'une subite envie de se baigner, Tintin s'est dirigé prestement vers la rivière, sans se rendre compte qu'un gamin était en train de se noyer. Il sera pris pour un héros alors que tout ce qu'il voulait faire, c'était piquer une tête."
A tous les coups, c'est dans la bd ! Eh bah non ! Et même, un gamin qui tombe dans l'eau après que le train se soit arrêté tout doucement - je précise - , c'est pas très logique de toutes façons.
Et puis juste comme ça, où est le capitaine ? Où est le professeur ? Tintin il voyage souvent seul comme ça ?

Capitaine, j'ai raté l'avion ! Une comédie familiale.
(Tintin, tranquille dans son train) "LE TRAIN !"
"Mille millions de mille sabord, je crois que Tintin est parti dans un train sans nous !"
"Quoi ?! Oui, je me suis octroyé ce matin ses bagages à main à Darty sans vous !"

Pourquoi ces crétins censés être mes amis m'abandonnent toujours au
début ?

Et expliquez moi la stupide idée de prendre le train, l'avion c'est plus logique et plus pratique, en plus, dans la bd il y a un aéroport dans la ville de l'hôtel, pas très inaccessible tout ça !

Ensuite, il y a les autres énigmes du genre, durant l'averse, pour faire passer la fille, il faut que je mette des boîtes une à une sur l'eau, mais pas trop loin autrement elle n'avance pas, et pas trop près sinon on perd du temps. Comment on aurait pu savoir ça ? En plus la fille est transportée d'un stand à un autre, ça l'a pas trop avancée, et l'eau va à la hauteur des genoux de Tintin, il y a de l'arnaque dans l'air ! Grâce à elle, je peux retrouver le sherpa, toutefois, le niveau est construit de telle manière qu'on est obligé d'emprunter le chemin de droite, ainsi je peux éviter la fille et continuer tout droit, non ? Ah mais ça porte malheur d'aller à droite, on va dire que pour une fois la droite est synonyme de malchance !

A gauche, à droite, quelle différence ça peut faire !

Et enfin, le summum du puzzle débile, les piles de livres. A la fin du jeu, l'avant dernier niveau se joue dans un temple, où le timer est le plus serré de tous. Déjà il y a les crétins avec leurs tambours débiles, trois ans pour reconstruire impeccablement leur rythme, et après ça, un puzzle, où il faut mettre des livres de couleur au bon endroit, la difficulté réside dans le fait qu'on ne peut pas reposer les livres par terre mais seulement sur les piles.
Alors là je peux vous dire que j'ai explosé de rage, j'ai tout fait pour gagner du temps, et pourtant il m'en manquait à la fin pour passer un autre puzzle débile où on n'a aucune idée de ce qu'il faut faire.

Ce dernier puzzle rejoint un truc que je voulais dire, en cherchant la soluce, je suis tombé sur la version Nes, et là, quel est le regret d'apprendre que cette version est dix fois plus jolie que sur Megadrive. Les symboles pour le puzzle du temple sont dix fois plus concrets. Bien des choses changent quand on passe sur une autre console, déjà la musique qui vrille moins les tympans, mais aussi les plateformes et là ça dérange encore plus.

Mais sérieux comment t'es censé savoir que c'est une plateforme alors
que ça a exactement la même tête que le reste.

Au niveau de la caverne bis, il y a juste à voir que sur Nes, on peut voir du sol, tandis que dans la version megamerde, on a rien, on saute sur des tas de pierres qui volent. C'est vraiment génial !

Alors vous croyez que j'ai tout dit pour l'instant, eh bah non, je ne vais pas vous laisser en si bons comptes... Après le level design, les énigmes, et enfin le timer, il reste maintenant à parler du game design et donc de la difficulté. Même avec ces trois éléments, le jeu est dur à en crever et si on rajoutait à ça de bons niveaux insupportables.

Est ce que ce jeu a vraiment été conçu pour des gamins qui regardent
les aventures de Tintin sur France 3, comment un gamin de 6 ans peut
réussir ce jeu alors que moi même je n'y arrive pas !

Celui par exemple, des shortens, où Tintin doit dévaler une pente affreuse, qui fait 300 km, déjà qu'avec les save state, j'ai galéré alors sans... Il y a tellement de choses à assimiler, tant de choses à éviter, se baisser, sauter, passer à gauche, et même si on respecte ça, les cailloux mal faits n'indiquent pas à quel moment il faut sauter puisque la plupart du temps Tintin les traverse, des fois sans se faire toucher et des fois non.
Ou autre niveau très marrant, celui de l'alpinisme, la méthode qu'il faut entreprendre, accrocher le capitaine, faire avancer Tintin, accrocher quelqu'un à la paroi, faire avancer l'autre, est très mécanique et des fois on s'y perd. Certains passages ne sont pas blancs, et donc traversables, évidemment, on tombe quand même, et réciproquement, les graphismes ne nous montrent pas bien ce qu'il faut éviter. Pour passer d'un espace à un autre, il faut se coller aux passages blancs.
Après il y a tous les niveaux où il faut utiliser le piolet, qui est de nature très chiant à utiliser, il suffit d'un pixel pour empêcher Tintin de s'agripper, surtout qu'il faut trépasser à mort le clavier.

Le piolet marche mes couilles et j'ai plus qu'à me suicider. E/67

La difficulté est peut être cauchemardesque mais la gravité des situations reste juste ridicule, Tintin peut mourir de tout, mais quand je dis tout, c'est tout, de la simple clochette de 10 grammes, aux feuilles portées par le vent, en passant par l'ombre d'un yéti, des enfants qui courent, un petit caillou, des bouts d'avions et enfin des cyclistes. On avait déjà eu ça avec Astérix néanmoins, ici c'est puissance fois 10.
L'hôtel en est l'exemple parfait, avec ses chiens tueurs, les femmes de ménage machiavéliques ou bien les serveurs démoniaques, on dirait l'hôtel de Maman j'ai raté l'avion 2 !
Il y a aussi les bugs qui viennent saupoudrer le gâteau pas comestible, le tas d'herbes qui n'attire pas le yack, les plateformes mal dessinées qu'on traverse, les hitbox anarchiques etc...

Putain, ça valait la peine d'être allé aussi haut.

Franchement, les seules qualités de ce jeu, ça doit bien être les graphismes qui respectent la bd, le décor des niveaux, et puis c'est tout. Il mérite pas son 4. Plutôt 2.
Finalement, ce jeu est le plus dur que j'ai pu jouer après Astérix et Les schtroumpfs, il m'a bien enragé en corrompant les save state, et ainsi il aurait pu me faire recommencer les cinq derniers niveaux, pour l'amour du ciel, non ! Autant me demander de finir Zombie en mode survie, impossible que je le fasse !
Allez à l'avenir, j'espère que le prochain ne sera pas plus dur... Si ?
Ah.

Une bien triste fin après avoir escaladé l'Himalaya.