Avec sa vue vaguement isométrique, son joli noir et blanc et la volonté manifeste de proposer une aventure 'feelgood' je suis tenté de rapprocher TOEM de Chicory - A Colorful Tale, sorti quelques mois plus tôt. Ce dernier est clairement plus ambitieux en termes narratifs et plus audacieux sur le plan ludique (l'usage du pinceau évidemment et un gameplay plus riche, avec puzzles et même combats de boss) mais, à mon sens, il rate beaucoup de ce qu'il entreprend. Ce qui n'est pas le cas de TOEM.
Le gimmick de TOEM c'est son appareil photo (autre point commun avec Chicory d'ailleurs) qui passe la vue à la première personne, permet de zoomer et propose même un mode selfie. L'aventure ne propose rien d'autre : des rencontres et prendre des photos, pour soi ou pour rendre service (sans qu'il soit bien difficile d'identifier le sujet demandé). Sauf qu'il le fait bien, en évitant l'écueil de la vision du monde moraliste souvent proposée par les aventures narratives (et là Chicory se plante dans les grandes largeurs). Il se contente d'un univers décalé et parfois légèrement surréaliste, qui interroge évidemment notre monde mais sans chercher à apporter de réponse ou, pire, à démontrer quoi que ce soit.
Alors il est difficile de parler de jeu tant la proposition ludique est réduite à peau de chagrin (se déplacer et prendre des photos). On parcourt l'aventure à son rythme et, pour quelques heures, on découvre en touriste un univers réjouissant jusqu'à, enfin, atteindre le sommet (enfin le TOEM), dans une sorte de réminiscence de A Short Hike.