Top Spin 4, le Rollercoaster en émotions fortes !

Pari risqué pour les développeurs de la quatrième et dernière mouture de Top Spin. Comment arriver à créer un jeu qui attire les foules et qui soit suffisamment profond pour subjuguer les Nadal du dimanche. Je vais tenter de résumer ce bijou, qui pour moi a été le jeu le plus décousu et à la fois, le plus jouissif auquel il m'ait été donné de jouer.

Gameplay

Extrêmement immersif, l'opposition touché simple(précision)/touché appuyé(force) donne rapidement des sensations aux joueurs les moins aguerris. La nécessité de gérer le timing et le positionnement par rapport à la balle procure, quant à eux, énormément de profondeur et permettent à celui qui part en quête de beau jeu et d'esthétisme, le loisir de pouvoir s'améliorer à l'infini. Quel plaisir que de voir et de sentir son coup droit partir de la raquette avec force et précision. Le game feel est absolument énorme.

Esthétisme

Top Spin 4 est, au moment de sa sortie, une petite merveille. Les terrains sont bien reproduits, les joueurs bien faits. Petit bémol sur la gestuelle de certains coups. Manifestement, les motion-captures de certains gestes ont été légèrement bâclés et surement réalisés par les développeurs eux-même. Rien de grave, la grande majorité des autres ayant été plus que bien reproduits.

Hors ligne

Je ne vais pas être très objectif parce qu’en matière de jeu de sport, je suis quasi exclusivement un joueur connecté. Cela dit, la carrière à ceci d’intéressant, qu'elle vous donne une base solide pour pouvoir affronter les meilleurs joueurs au monde. Je ne m'attarderai pas sur les différents modes car à l'heure actuelle, je ne m'en souviens tout bonnement plus. Mais je réitère qu'ils ne sont qu'une simple entrée et que le plat de de résistance se trouve sur la toile.

En ligne

Tout d'abord, pour jouer en ligne, on se sert du joueur que l'on a créé pour jouer dans les modes hors ligne. Il ne faut, d'ailleurs, pas se tromper et trouver celui qui convient à notre style et à notre personnalité. C'est ce que l'on se dit en pénétrant pour la première fois sur le World Tour, et on se rend malheureusement très vite compte que seuls certains type de joueurs s'imposent en tête du classement à quelques exceptions près. Mais avec un peu de jugeote on arrive à tirer son épingle du jeu.

Le point noir : Sur la qualité du réseau, c'est vraiment du n'importe quoi. Un quart des connexions, voire plus s'interrompent. On trouve un adversaire, on est dans le lobby et on attend que le match se lance.... et assez souvent il ne se lance jamais... Du coup, on éteint la console, et la déconnexion est comptabilisée comme un défaite. Rageant quand on disputait une finale de grand chelem. M'enfin. Tout ceci ne retire en rien le côté grandiose de ce jeu.

Le World Tour en ligne est quelque peu intimidant quand on y met les pieds pour la première fois. On sait que l'on va y affronter des joueurs les plus forts sur Terre et qui, contrairement à la machine, savent exploiter les moindres faiblesses tout en restant parfaitement imprévisibles.

La pression

Comme je le disais un peu plus haut, Top Spin 4 est extrêmement addictif. La fatigue et le stress que génèrent certains matchs contre les joueurs les plus chevronnés leur donne un côté thriller enivrant où l'on passe d'une défaite quasi assurée à une victoire complètement inespérée tout simplement parce-qu’on a gagné ce point décisif qu'il ne fallait surtout pas perdre au moment ou l'adversaire sentait le vent tourner. Cette caractéristique donne au jeu tout son sens et tout sa beauté. Il fait oublier tous les défauts et toutes approximations citées précédemment.

Quelle jouissance que de remporter un rally de plus de 25 coups contre un membre du top 10 mondial lors d'une finale de Grand Chelem, au terme d'un échange dantesque où le bras de fer psychologique était insoutenable. On a la main qui tremble sous le stress et l'enjeu car même s'il ne s'agit là que d'un jeu vidéo... on ne veut absolument PAS PERDRE.

Le scénario

On est à 1-3 1-2 (on a perdu le premier set, l'adversaire vient de breaker dans le deuxième et sert pour le match). Bien qu'ayant breaké dans le deuxième set, sa domination n'est plus aussi outrageuse qu'en début de match. On tient, tant bien que mal, au forceps et à la concentration et lui, sent qu'il doit en finir le plus vite possible. Le stresse monte progressivement. On est à 0-30 pour nous et on sent que, ENFIN, il y a peut-être une lueur d'espoir ! Le coup droit précis et puissant adverse part le long de la ligne alors qu'on l'attendait croisé. On arrive miraculeusement à la remettre en jeu par un slice défensif à peine touché, afin que la trajectoire soit suffisamment lente et longue pour nous laisser le temps de nous replacer. Il recule et anticipe un long de ligne puissant car c'est ce que nous avions fait depuis le début du match dans ce genre de situation. Seulement, cette fois ci, on croise court et en précision ! Il la remet mal et en hauteur car sous la pression et la main tremblante, il n'a pas réussi à défendre aussi bien qu'il le faisait depuis le début de la partie. On ne manque pas cette occasion et on vient conclure au filet en mettant la balle hors de sa portée.

Ce point n'est pas encore synonyme de break, mais à ce moment là de la partie, on sait qu'on a pas seulement gagné un point. On a gagné la bataille psychologique et très souvent le match entier quelques minutes plus tard.

Conclusion

C'est pour ces matchs grandioses et irrespirables que ce jeu a été l'un de mes jeux préférés, sur lequel j'ai passé des centaines d'heures. Aucun autre jeu de sport ne m'a procuré un tel sentiment de délivrance et de jouissance à l'issu d'une partie. Il fallait donc que je rende un petit hommage à ma façon aux développeurs qui ne me liront probablement jamais car l'équipe s'est dissoute il y a déjà bien longtemps mais qui ont toute ma sympathie.

A ceux qui y ont joué en ligne et qui ont eu le courage de me lire, je sais qu'ils me comprendront et qu'ils y repenseront avec un sentiment de nostalgie.