Torchlight sur XBLA, critique objective et subjective
Pour bien vous parler de Torchlight (version XBLA), il me faudrait vraiment 2 critiques, une objective, à froid, et une autre plus subjective.
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Commençons par l'objectif donc. Torchlight est un hack'n'slash, genre un peu passé de mode faute de jeux sortis depuis le très culte Diablo II. Torchlight reprend toutes les recettes du bon vieux Hack'n'slash des familles donc. Un aventurier dont on choisit la classe (bourrin, magicien ou archère), qu'on équipe avec des objets ramassés sur les monstres qu'on a tués, jusqu'à créer un mec surpuissant qui viendra au bout du jeu. Le gameplay: une arme dans chaque main, des sorts pour aider, un bouton pour taper, des boutons pour lancer des sorts, des potions pour se requinquer.
Torchlight est intéressant par son parti pris graphique: ici, le jeu n'es plus en 2D mais clairement en 3D, même si cela ne change rien au gameplay. Le design est cartoonesque, ce qui constitue un facteur de différenciation agréable.
Autre nouveauté, l'apparition d'un familier, qui pourra attaquer les ennemis (enfin, le mien passe son temps à fuire les ennemis) et aller revendre vos trésors de guerre en ville.
Cependant, le recyclage du genre Hack'n'slash et la beauté du jeu ne parviennent pas à masquer la pauvreté du scénario; Si Diablo II nous baladait à travers de mornes plaines (où il pleuvait tout le temps), des donjons et des grottes Torchlight nous balade uniquement dans une mine et ses 60 niveaux (enfin, je ne suis ps encore tout en bas).
Par ailleurs l'adaptation XBLA est baclée, notamment au niveau de la traduction (entre textes coupés, illisibles ou mal traduits). Le maniement de l'inventaire est bien pensé mais reste problématique. Enfin même sur un écran HD la lisibilité de l'action ne permet pas de profiter pleinement des graphismes du jeu et je serais bien emmerdé de dire de quelle couleur est un gobelin, par exemple...
Bref, ni plus ni moins qu'un hack'n'slash, joliment réalisé mais sans grande originalité et nécessitant un patch pour réparer les nombreux problèmes du portage.
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Néanmoins, la critique objective ne restitue pas fidèlement les sensations de jeu. Le nombre d'heures passées sur ce jeu se chiffre en dizaines avec un plaisir toujours au rendez-vous.
Car Torchlight fait appel à un plaisir qui doit être inscrit dans le cerveau reptilien de chaque être humain, celui de gagner des niveaux, de progresser. Et donc d'y passer des heures.
Torchlight répond à une question jusqu'ici restée de côté, celle de l'adaptabilité du hack'n'slash au monde des consoles. Et il s'avère que ça s'adapte bien. On peut pester contre l'inventaire, n'empêche que m'étant farci les 2 Deathspank, là au moins c'est jouable. Et je trouve que parcourir du donjon bien installé dans son canap' (et pas sur un fauteuil de bureau inconfortable) est un plus appréciable.
Quant au jeu, les nouveautés sont intéressantes. La vue 3D apporte un petit côté plateforme (minime) au jeu, avec des pièges à éviter. Et l'apport est surtout graphique, car il faut bien avouer que Diablo II et ses monstres à 3 animations ça ne le fait plus en 2011. Côté gameplay, le familier permet d'éviter les aller-retours fastidieux au village pour vider son inventaire. Pas indispensable, mais appréciable, un peu comme la climatisation dans une voiture.
Surtout, le plaisir est au rendez-vous, la replay value immense (3 classes à explorer, des tonnes de donjons annexes). Que demander de plus?