Transistor
7.2
Transistor

Jeu de Supergiant Games (2014PC)

Une chanteuse muette, une grosse épée parlante et le process (Mais pas dans cet ordre là)

Les avis sur Transistor sont pour le moins mitigés. Certains l'aime, d'autres le déteste et quelques uns en ont rien à foutre parce que c'est un jeu vidéo et que je ferais mieux de me promener dans les bois et humer l'air frais de la nature plutôt que de dépérir enfermé seul chez moi à jouer à des jeux décérébrants. Par contre tout le monde se rejoint sur un point (sauf la troisième catégorie qui en ce moment doit se geler les miches dans les bois) le jeu est beau, très beau même. La direction artistique fait des merveilles, la palette de couleur sied à merveille aux décors somptueux, les effets sont travaillés et épaulent parfaitement toutes ces jolies couleurs. Si vous êtes du genre comme moi à remercier certaines parties de votre corps pour service rendu, transistor sera le cadeau parfait pour vos yeux.


Une autre partie du corps qui sera enchantée par Transistor, ce seront vos oreilles. J'ai beaucoup écouté la bande originale du jeu avant d'y jouer et je l'adore. Mais je n'aurais jamais cru que le jeu en aurait fait une telle utilisation. Les musiques se déforment, jouent avec les actions du joueur, certaines nappes s'ajoutent pour accentuer l'action tandis que d'autres disparaissent pour souligner le moment présent. Bref une grande BO faite pour un jeu qui sait comment l'exploiter. Comme si le chant des oiseaux dans la forêt allait me procurer un tel plaisir.


Gna gna gna gna, c'est joli, gna gna gna de la chouette musique gna gna gna, on en à rien à carrer que tu ne veuilles pas aller dans les bois, tu vas nous dire ce que c'est Transistor ? Petit sacripant ! OK, donc dans transistor on joue Red, une jeune chanteuse très populaire dans sa contrée, cloudbank. Destituée de sa voix elle va se mettre en quête de vengeance armée d'une grosse épée parlante, le transistor. Et comme rien n'est jamais gratuit elle devra traverser la ville infestée par un virus informatique, le process qui pour d'obscures raisons a décidé de décimer les êtres vivants.


Durant tout le jeu, on va suivre une route bien linéaire entremêlée de combats sous la voix réconfortante du transistor qui posera son petit commentaire sur tout ce qui lui semble nécessaire. Une action du joueur, un commentaire, un joli point de vue sur les bois, un commentaire, une pause pipi, un commentaire. C'est simple, il ne se tait jamais et étonnement ce n'est pas lourd. Ses réflexions sont courtes, souvent juste et permettent d'en apprendre un peu plus sur le background du jeu.


Les développeurs du jeu ont pris un parti pris assez risqué pour la progression du titre. On suit un couloir, on combat, on suit encore le même couloir, on combat, on arrive à la fin du couloir et je vous le donne en mille, on combat, pour embrayer sur un nouveau couloir très joli, certes mais une progression très dirigiste et très répétitive. Donc tout repose sur le système de combat.


Imaginez que vous ayez une manette en main, sous votre pouce gauche vous avez un stick analogique, sauf si vous la tenez à l'envers mais faites un effort tout le monde à déjà tenu une manette dans ses mains (sauf peut-être les gens qui vivent au fond des bois.) Bref ce stick sert à vous déplacer, les quatre boutons de façade (A,B, X,Y) servent aux compétences que vous avez sélectionnées, la gâchette analogique de droite met le jeu en pause (j'y reviendrais), la gâchette de gauche annule une action, le bouton droit de la tranche effectue une cabriole aussi inutile que classe et le bouton le plus important, celui de la tranche gauche sert à fredonner. Oui notre héroïne fredonne sur simple commande. C'est pas génial ça ? Entre la violence de deux combats, elle fredonne de jolies mélodies sous un liseré de lumière... Bref, comme les ennemis sont plus fort et plus nombreux que nous, la tâche risque d'être ardue, heureusement que supergiant games a pensé à tout en nous donnant une fonctionnalité, le turn(). Juste en pressant une gâchette (devinez laquelle), le jeu se met en pause vous pouvez programmer vos futures actions moyennant une certaine quantité de temps matérialisé par une énorme jauge en haut de l'écran. Une fois que l'action reprend son cours, Red effectuera toutes les commandes extrêmement rapidement. Reste plus qu'à survivre jusqu'à ce que le turn() soit de nouveau chargé.


Le système fonctionne très bien et les compétences misent à notre disposition sont suffisamment nombreuses et variées pour combler la répétitivité du titre. Un petit mot tout de même sur le système de compétences : chacune est unique et peut être associée soit à l'un des quatre boutons de la manette soit à l'héroïne pour la renforcer. Une fois assignée, elle peut être associée à une autre pour lui appliquer de nouveaux effets ou carrément la transformer en tout autre chose. Le jeu nous pousse donc à jouer à l’apprenti sorcier et tenter différents combos et synergies.


Je vous recommande donc Transistor. Le jeu est unique, assez agréable à parcourir, très bien narré, doté d'une atmosphère délicieuse et d'une ambiance musicale à couper le souffle. Les principaux défauts du titre que sont l'interface (oui, je n'en ai pas parlé mais l'interface c'est de la chienlit. Croyez-moi sur parole) et la réitération des phases de jeux sont contrebalancés par un système de combat solide et original. Quant à la durée de vie, il m'a fallu 6h36 pour boucler le jeu et je n'ai trouvé ça ni trop long, ni trop court. Après une longue promenade dans les bois, c'est juste parfait.

chipp_zanuff
7
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Créée

le 18 nov. 2016

Critique lue 201 fois

chipp_zanuff

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