Petite histoire du jeu H japonais en occident (Épisode 2)

Afin de faire une vidéo sur les dating simulator, je me suis replongé dans les premiers jeux du genre traduit en occident. Et par curiosité j'avais envie de refaire, True Love, l'un des premiers jeux du genre que j'ai jamais fait. En faisant des recherches, je me suis rendu compte qu'il s'agit d'un des premier traduit (ce qui explique son succès en occident, contrairement au japon où le jeu est passé inaperçu.)


Car ce qui a marquait pour un occidental, non habitué aux dating sims (et qui m'avait frappé à l'époque) c'est le côté assez réel du truc. En effet, si ça n'est qu'au bout de quelques parties qu'on s'aperçoit du côté scripté de l'ensemble, dans les premiers temps j'ai eu vraiment l'impression qu'une relation s'établissait avec un personnage, avec l'impression que ça s'est fait naturellement, sans que les choix n'en deviennent trop visibles.


Bref, par curiosité, il fallait que je re-teste True Love. (Parfois intitulé "True Love 95" ou "True Love Junai Monogatari")



Retour aux origines du vice :



A noter que si le jeu a été distribué par JAST il a été développé par une compagnie nommée Software House Parsley. Les gars sont littéralement la définition de la boite de jeu vidéo qui prend un concept célèbre et le décline avec du cul : ainsi leur premier jeu, Celery (ça ne s'invente pas) était un jeu où une tornade s'abattait sur le japon, faisant s'envoler les sous-vêtements des filles. (Si Si...) S'en suivait un jeu de Pong avec des images coquines comme récompenses. Par la suite, ils vont tenter des jeux de dating sims comme Venus, puis True Love (le jeu présent), avant de trouver enfin deux franchises à succès : Mugen (rien à voir avec le moteur de jeu de baston) qui est un RPG en Dungeon Crawler avec des images de cul, puis Sonic Princess qui est un shoot-em-all... avec des images de cul.


En réinstallant le jeu j'ai eu une mauvaise surprise : ça ne marche pas et il faut carrément changer la base de registre pour le faire tourner. J'avais oublié ce genre de jeux tellement archaïquement codés avec le cul que ton ordi s'affole dans tous les sens pour un programme de quelques megas. Bref, le programme se lance dans une toute petite fenêtre (à l'époque c'était une résolution full screen) Et une musique midi assez atroce que j'ai désactivé au plus vite.


Bon, j'avais lu sur Gamesfaq que la musique du jeu avait marqué quelques joueurs parce que c'était la première fois (en occident) qu'il y avait une musique par personnage... mais j'ai dû la couper vite fait. Non pas parce qu'elle est mauvaise (même si c'est le cas, c'est du MIDI pas très inspiré et hyper répétitif) mais parce qu'à chaque changement de musique, le jeu affichait un temps de chargement de 30 secondes... ce qui pour un jeu développé il y a 25 ans est littéralement le signe d'un jeu vachement mal codé.


Autre choc : j'avais déjà critiqué les cous de girafe dans Seasons of the Sakura et c'est la même chose ici. A la différence peut-être que notre personnage. Au moins les chara-design ont l'air "originaux" même si en fait, j'ai l'impression de revoir les même tête que dans Seasons.



Pervers Simulator 1.0



Autre similarité avec Seasons of the Sakura, dans ce jeu là aussi vous êtes un lycéen qui sur le cours de trois mois va effectuer sa vie de lycéen, croiser des filles et peut-être trouver "le vrai amour."


Sauf que contrairement au jeu de JAST où notre personnage principal (le MC) était un type gentil (mais harcelé par les filles) ici, on a affaire à un véritable petit pervers. Dans la première interaction du jeu que l'on a avec Mikae, notre copine d'enfance, on peut lui proposer de coucher avec elle (spoiler : elle refuse) on mate direct dans le vestiaire des filles et on peut draguer une nana qui passe dans la rue en mode "salut mademoiselle, charmante ou bien ?" Alors certes, Seasons of the Sakura il y avait aussi des plans nichons, des plans culottes, mais on pouvait limite choisir si c'était par maladresse ou intentionnel. Ici, c'est direct : on se cogne une fille, on mate sa culotte et on fait "hé, bah, t'as des jolis sous-vêtements."


C'est dingue, parce que ça me donne l'impression d'être constamment en train de tenter de contrôler un pote relou afin de lui dire d'éviter de harceler les meufs. Ainsi à un moment j'avais trois choix lors d'une discussion avec fille que je connaissais à peine :
- Jouer à pierre feuille ciseaux
- Lui demander si elle veut faire du S.E.X.E.
- Lui demander de sortir avec toi.


En type mesuré, vous avez pensé que c'était la première phrase qui était la plus sage ? Et bah non : notre va profiter que la fille ai perdu au Chifoumi pour lui demander d'oter ses sous-vêtements. (Et se prendre une rouste.) Le pire, c'est qu'il se plaint que son père soit aussi pervers que lui.


Alors, certes, on peut faire des choix pour agir un peu comme un gentleman, mais le jeu a des dialogues et des événements scriptés où l'on se voit en train de dire des trucs malaisant. (Chose qui souvent sera totalement excusé par la plupart de nos potentielles conquête, parce qu'il faut flatter l'égo du joueur.) On est tellement un gros connard que lorsqu'on est prêt à simuler un mal d'estomac lorsque notre prof nous propose des cours particulier afin d'augmenter notre note de géographie (une prof, japonaise, qui propose de passer plus de temps avec un élève en difficulté, rien que ça, le jeu est à mettre dans la catégorie "paranormal. )


Le plus drôle, c'est qu'on comprend très vite que nous faire agir comme un gentleman, mais de façon calculé est le meilleur moyen de coucher avec le plus de filles possibles. Dans ce jeu, on peut impunément dire ouvertement "je n'aime que toi" à une fille et dire exactement la même chose à une autre de vos camarades de classe le lendemain...


Au point que le jeu m'a piégé, à la toute fin, si vous sortez avec une fille (en la sauvant d'agresseurs pathétiques) et si vous revoyez une autre fille le lendemain et lui dites "elle ? Mais on est juste potes, ça va" celle-ci vous envoie sur les roses. J'avais pas vu venir ça. Idem si vous donnez rendez vous à deux filles différentes le même jour.



Le jeu de harem par excellence :



Mais ce qui a marque True Love, c'est son côté RPG avec les points attribués en fonction de nos activités quotidienne. En effet, la plupart des jeux de dragues ont des "compteurs" selon les personnages et plus on est gentil ou attentif avec tel ou tel personnage, plus on gagne de points et plus il est possible de débloquer telle ou telle scène (ce qui donne une impression de progression à la romance)


Ici, les points sont visibles, avec des barres sur le côté sous formes d'activités journalières. En effet, tous les jours vous avez la possibilité d'effectuer trois actions (deux les jours de cours) qui rempliront une des différentes barres : une barre d'apparence (votre charisme) une barre de force physique, une barre de connaissance et une barre d'art. Plus vous gagner tel ou tel type de point, plus vous serez amené à croiser ou à attirer telle ou telle fille. Le jeu comporte aussi une barre de fatigue (afin de forcer le joueur à ne pas faire tout le temps la même activité et à se distraire de temps en temps) et une barre de "passion" qui s'avère toute aussi mystérieuse qu'incompréhensible (on en gagne grace à des événements scriptés dont on a aucune incidence.) Après, de façon marrante, si on fait souvent telle ou telle action, le dieu de la beauté, du sport ou du travail va nous gratifier de points supplémentaires.


De plus, vous pouvez dépenser de l'argent, argent que vous pouvez gagner en travaillant un peu sur un chantier ou en jouant à la loterie. Ce qui fait toute une gamme de choix.(Le scénario expliquant que vos parents vous ont éjectés de la maison pour vous forcer à travailler. Ce qui est assez marrant parce qu'à l'époque où j'y avais joué, c'était la première fois que je voyais un appart japonais et, je m'étais fait la réflexion que ça devait être tout petit. Un an après je me retrouvais en cité universitaire dans une chambre guère plus grande et me suis dit "tiens, comme dans True Love." C'est aussi la première fois que j'ai lu le mot "lolicon" dans une oeuvre. Bon, à l'époque, j'étais pas très au fait du calendrier scolaire japonais et pensait que le fait que le joueur aille à l'école de juillet à septembre (les trois mois durant lesquels se déroule ce jeu) était dû à une erreur de traduction.


Pour le coup, c'est assez idéal pour la rejouabilité, puisqu'en plus des choix in-game, on va voir ce qu'il se passe si on devient un intello forcené ou au contraire un sportif accompli. Et pour le coup, c'est une sorte de gameplay assez ouvert qui va marquer d'autres dating sims par la suite (je pense à Hatoful Boyfriend par exemple avec ses cours du soir.) Après, ça permettait, si on était assez malin de pouvoir débloquer plusieurs fins avec des filles sur la même run, en gardant des stats globalement haute sur tel ou tel aspect. Même si des gros indices sur les choses à faire pour avoir tel ou tel fille sont données par notre camarade de classe Kazuhiko (il est tellement sympa le mec qu'on peut même coucher avec sa soeur, ça le gène pas... il vous avouera même à la fin être complètement amoureux de vous.)


Après, le jeu s'il donne une impression de liberté par son planning d'agenda (illustré par une petite animation chibi trop choupie) n'en est pas moins rempli de passage obligés et scriptés, comme le fait de rentrer avec tel ou tel fille sous un parapluie, le jour de la compétition de natation, etc... Il y a un côté très "Archie" lors de la compétition de natation et que vous vous arrêtez pour sauver une fille qui se noie (le jeu vous y oblige) que vous perdrez la compétition et Mikae refusera de vous parler et "d'écouter vos excuses." (J'AI SAUVÉ UNE VIE DE LA NOYADE, MEUF ! C'est plus impressionnant que de gagner une coupe, non ?)



Super Harem 3000 :



Graphiquement le jeu reste assez moche pour nos standards. Après, même si celles-ci sont affublés du syndrome de la girafe, j'ai lu des avis expliquant qu'à l'époque, c'était déjà ÉNORME que les dating sims proposent des filles au physique, au visage et au gabarit différents. Vous voyez à QUEL POINT le niveau était bas. Sinon, les scènes de cul sont ce qu'elles sont pour une production des années 90 : des nanas aux contours pixelisés dans des positions équivoques avec des dialogues comme "oh oui oh oui" "je jouis" ou "Grrrrru" voilà voilà.


Un autre point intéressant sur ce jeu : c'est qu'il a un poil de second degrés sur lui même. Ainsi un personnage qui n'a qu'une seule expression (sans doute parce qu'il n'était pas assez intéressant pour que les dessinateurs n'en fasse plus) explique qu'il a toujours la même expression depuis qu'il est né. Parfois aussi, votre père (dont il n'y a aucun artwork) explique qu'il se trouve hors champs. Ah, et comme dans Seasons of the Sakura on est amené à croiser vite fait, une fille issue d'un autre jeu, sans nous dire évidemment qu'elle vient d'un autre jeu (afin d'attirer le joueur pour qu'il se le procure.) ici Akane de Venus, histoire d'attirer le chalant.


D'ailleurs, le jeu joue clairement la carte du "on est dans un jeu de cul" et contrairement à d'autres ne se cache pas d'aligner les fantasmes comme des perles sur un collier :
- Si l'on adopte un petit chat dans la rue et qu'on achète des ailes d'ange dans un magasin, il se transforme en femme-chat avec laquelle on peut avoir des relations sexuelles.
- Il y a une intrigue où une de vos camarade de classe vend ses petites culottes et où un prof tente de la "punir" en l'attachant à une chaise (et vous pouvez le faire renvoyer.)
- Une de vos camarades de classes est la fille d'un milliardaire, vous vous retrouvez à enquêter sur sa disparition et vous la retrouvez ligotée dans une bagnole.
- L'une de vos camarades de classe est une idol qui cache son identité en mettant de grosses lunettes. (Ce qui est l'histoire d'un jeu de drague historique, le fameux .... )
- Il y a l'habituelle intrigue "lolicon" / "pédophilie pas assumée" avec une nana qui se comporte comme une gamine, à les sprites d'une gamine, mais dont le jeu nous dit "non non, elle a 18 ans." ( :-( )


Le jeu balance titille le joueur en deux temps : Il y a toujours un moment en cours de partie où si vous gérez bien, vous finirez par coucher avec votre crush. (Et débloquer du porno) Et à la fin, le jeu vous demande de qui vous êtes réellement amoureux, ce qui vous permet de débloquer 100% des images cochonnes. Une formule classique qui sera réutilisé dans d'autres jeux, permettant d'offrir de quoi émoustillé le joueur sans passer par la case "longues heures de jeux" et qui sera caricaturé en "gameplay de Harem" puisqu'on peut virtuellement draguer plusieurs filles à la fois et leur dire qu'on les aime impunément.


Du reste, j'ai repris plaisir à y rejouer et à refaire les différentes routes, même si les intrigues et la psychologie des personnages ne volent vraiment pas haut. A vrai dire, c'est limite si j'ai pas été plus impliqué dans le fait de débloquer des routes que de voir leur résultat.

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le 26 févr. 2019

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