Uncharted 2: Among Thieves par Matclane

Uncharted 2 aura marqué son époque et on s’en souviendra longtemps, à n’en pas douter.

Ce deuxième volet des aventures de Nathan Drake reprend plus que jamais toutes les bonnes idées des œuvres dont il s’inspire (Tomb Raider, Flashback, Tintin, Les Cités d’Or, Indiana Jones, Die Hard ou tant d’autres encore), les assimiles et nous les ressert dans un concentré efficace et maitrisé de bout en bout.

Alors même si tous les codes de la série étaient déjà présents dans le premier chapitre, les développeurs de Naughty Dog ont parfaitement réussi à transformer tout le potentiel qui transpirait dans le volet original pour en faire véritablement un excellent jeu, une référence du genre action/aventure.
Pour tout vous dire, quand on vient de terminer le premier volet, on a presque du mal à reconnaitre la licence tellement le niveau général a été revue à la hausse.
Les auteurs d’Uncharted ont également été suffisamment habiles dans leur narration pour permettre à quiconque de prendre le train en marche, et il n’est pas indispensable d’avoir joué au premier épisode pour vivre cette aventure (idem d’ailleurs, dans une moindre mesure, pour celui qui voudrait jouer directement au troisième).

En revanche, malgré ses énormes qualités, j’ai trouvé que le rythme dans sa globalité était un peu en dessous de l’épisode 3 qui reste pour moi l’épisode parfait (que ce soit techniquement, dans la narration ou dans les enchainements de séquences).
Par exemple, passé le superbe niveau d’intro avec le train dans la neige, j’ai été désagréablement surpris par le passage dans le musée Turc et cette séquence d’infiltration obligatoire absolument inutile, où l’on doit recommencer en boucle à la moindre erreur. Pas très convaincant.
Fort heureusement, tout ça n’est plus qu’un lointain souvenir dès que la machine se met en marche et que l’aventure démarre vraiment.
C’est bien simple, dès qu’on pose les pieds au Népal et jusqu’au train lancé à grande vitesse, on en prend plein la figure et c’est un festival de séquences chargées d’adrénaline pure, avec des passages parfois même carrément dantesques.
Dommage que le rythme baisse ensuite, pour reprendre heureusement sur de bons rails un peu plus tard.

Dernier bémol : les ultimes niveaux et la confrontation finale sont clairement moins inspirés que tout le reste, ainsi que quelques passages assez crispants et des checkpoints qui obligent à recommencer les batailles difficiles en entier. Mention spéciale au combat avec le boss de fin, horripilant et complètement raté, mais rien de suffisamment gravissime pour laisser un mauvais souvenir du jeu entier...

Concernant le scénario, je ferais tout simplement la même analyse que pour l’ensemble de la série : rien n’est vraiment inédit ni très novateur, mais tout est diablement efficace et bien narré, à l’exception de certaines répliques encore un peu concon ("on va sauver le monde"). On oubliera aussi les gardiens de la cité, qui font tâche dans cette univers et dont on aurait pu se passer.
C’est aussi un vrai plaisir de voir que, malgré le côté « film d’action », on évite systématiquement les réactions connes, trop stéréotypées, les dialogues hollywoodiens pourris ou les cinématiques crispantes. Et ça c’est sacrément agréable.

Enfin, pas grand-chose à dire concernant la technique. Ou plutôt si : c’est clairement magnifique.
La modélisation des environnements est souvent somptueuse, les animations sont extra et les décors sont très travaillés.
Les énormes statues népalaises mystérieuses croisées ici et là semblent presque réelles, tout comme les immenses temples baignés dans la lumière, avec leurs mécanismes tout droit sortis des Citées d’Or et leur foultitude d’ornements toujours placés avec grand soin, jusque dans les moindres détails.

Le rendu de la neige est également toujours bluffant, plusieurs années après la sortie du jeu.
Même quand on joue sur un bon PC, on reste étonné de voir ce qu’avait dans le ventre ce fameux processeur CELL à l’architecture atypique et si controversée (même si évidemment, on n’obtient pas les mêmes effets qu’avec une carte graphique hors de prix).
Dans tous les cas, on ne peut que féliciter les équipes de Naughty Dog pour le boulot accompli, et par là-même regretter que tous les autres développeurs n’aient pas pris le temps d’optimiser leurs titres pour ce hardware, ce qui aurait peut-être permis à d’autres jeux de bénéficier d’un rendu du même acabit.
Et quand on voit que l’épisode 3 est encore au-dessus techniquement parlant, on se dit qu’il y avait pourtant de quoi faire. Bref.

Uncharted 2 est donc un excellent jeu, très maitrisé, bien raconté et techniquement presque irréprochable.
Seul sa fin et son rythme étaient perfectibles, mais dans le genre action/shoot/aventure, on est vraiment dans le (très) haut du panier.