Attention, ceci n'est pas une critique traditionnelle mais une petite rétrospective de l'histoire tumultueuse de ce Bloodlines 2. J'ai déjà écrit de nombreux commentaires à ce sujet avant la sortie du jeu et je me disais donc que je pouvais les compiler dans cette critique, après avoir terminé moi même cette "suite" au titre mensonger mais au contenu loin d'être honteux, malgré les pertes survenues au fil des années et des changements de studio. Je tâcherais en dernière partie d'offrir quelques commentaires full spoiler pour essayer de déceler les éléments rescapés du Bloodlines 2 de Hardsuit Labs, pour les curieux et ceux qui ne se reconnaissent pas dans la proposition résolument orientée action de Chinese Room.


Mais d'abord, le commencement.


La renaissance inespérée de Bloodlines avant sa chute.




* Premier trailer du jeu en CGI


Annonce inespérée pour une suite d'un jeu qui datait tout de même de quinze ans à l'époque. Paradox aurait pu se contenter d'un simple teaser d'annonce pour créer l'évènement mais la vidéo est plus riche en informations qu'il n'y paraît et laisse paradoxalement à croire que le jeu était dans un état d'avancement prometteur dès son officialisation : tous les personnages présents dans le trailer referont ainsi leur apparition dans les bandes annonces ultérieures, laissant songer qu'ils représentaient sans doute les différents clans de la Camarilla. Le trailer montre déjà l'emphase au corps à corps qui devait être une composante importante du système de combat et une course poursuite contre un Nosferatu qui sera au cœur de la première (et seule) vidéo de gameplay disponible par la suite.


Comme pour le premier opus où la satire de Los Angeles occupait une place prépondérante dans l'ambiance du titre, le choix de Seattle était loin d'être anodin; Brian Mitsoda, scénariste revenant du Bloodlines originel, était intéressé de mettre en œuvre la richesse culturelle de la ville et sa confrontation avec une modernisation difficile; schisme qui aurait dû se traduire par les conflits entre clans de vampires dans le cadre du jeu. Cette note d'intention n'a subsisté que d'une façon très sommaire dans le projet final même si le cadre de Seattle à la période de Noël a été conservé, avec des changements importants apportés à la direction artistique (dont une tempête de neige qui confère une ambiance Max Payne pas désagréable au titre, même si ça permet aussi de justifier pourquoi il n'y a que quatre ou cinq PNJ dans les rues. :p)


* Présentation des clans jouables


La communication va opter pour une approche plus timorée par la suite, en présentant les différents clans de vampires jouables; élément très attendu par la communauté et illustré par des cinématiques en concept arts un peu cheap mais portées par une écriture toujours bien ciselée. Contrairement au premier opus, les Gangrels et les Nosferatus ne sont déjà plus de la partie (comme dans la version de Chinese Room donc) mais les Malkavian sont toujours présents; une race impliquant un travail d'écriture conséquent mais ce n'est pas étonnant lorsqu'on sait que Chris Avellone, scénariste émérite de jeux de rôles et encore très prisé à l'époque, participait au scénario du titre; avec toute la modestie qui le caractérise, Avellone dira par la suite que Bloodlines 2 contenait quelque uns de ses meilleurs travaux, même s'il y a de fortes chances que ses écrits aient été jetés aux oubliettes dans la nouvelle version du jeu.


Le choix le plus étonnant du titre concerne très certainement les Thin-Blood, Sang-Clairs, race ostracisée par les autres vampires pour leur résistance accrue au soleil et leur lien jugé trop proche avec l'humanité. Ils étaient croisés brièvement dans le cadre du premier Bloodlines sous la forme de surfeurs californiens, suscitant le mépris de leurs semblables au lieu de l'admiration attendue; la rumeur voudrait que cette espèce était le pitch originel de Brian Mitsoda pour ce Bloodlines 2, leur conférant ainsi une place importante dans l'intrigue. Notre personnage aurait dû voir le "jour" (hohoho) lors d'une tuerie de masse, transformant une foule en suceurs de sang et mettant gravement en péril la Masquerade, notre protagoniste évoluant ainsi dans un monde sur le fil du rasoir en matière de secret vampirique; idée rejetée majoritairement par la dernière version (tout du moins dans les prémisses du titre) avec l'éveil d'un vampire séculaire s'extirpant d'un long sommeil.


* Première vidéo de gameplay


Les choses s'accélèrent avec la présentation de la première vidéo concrète du jeu; le trailer associe à la fois un Story Trailer, avec les figures déjà aperçues dans le premier trailer CGI, et une deuxième partie qui propose un montage d'une quête présentée à la presse. De manière saugrenue, le sympathique Nosferatu bossu, est le seul personnage rescapé dans la version finale de Bloodlines 2 que l'on reconnait au premier coup d’œil (d'autres semblent également provenir de cette première version mais ils sont bien plus méconnaissables dans leur design).


Démo de l'E3 2019


Parallèlement, une démo est donc présentée à la presse et elle finira par être disponible en ligne par la suite; il s'agit donc de la première (et seule) vidéo de gameplay concret de cette version originelle de Bloodlines 2. Si la vidéo suscite des réactions mitigées (la structure de la quête proposée a l'air assez rigide), elle illustre néanmoins les intentions de design de l'équipe créative et notamment des choix assez traditionalistes dans l'approche des dialogues : mise en scène en vue FPS sans efforts particuliers de dynamisme, liste traditionnelle des jeux de rôles, protagoniste muet et compétences requises pour certaines options de conversation; tout le contraire de la version finale de Bloodlines 2 qui opère une approche plus courante à la Telltale, ses dilemmes moraux, sa mise en scène à la troisième personne et ses "Jacqueline s'en souviendra". Ironiquement, les séquences de Fabien (vraisemblablement proposées par Chinese Room) opteront elles pour une présentation constante en vue FPS, à la manière de l'ancien Bloodlines 2.


* Trailer Next Gen


Dernier trailer pour cette première version de Bloodlines 2 afin de nous indiquer que le titre sera finalement porté sur les consoles nouvelle génération. Si l'espoir était encore permis durant les précédentes vidéos de présentation du jeu, les doutes commencent sérieusement à naitre au sein de la communauté sur les galères internes du studio; craintes qui seront plus que confirmées avec l'éviction de Brian Mitsoda et le changement pur et simple de studio par la suite pour finaliser cette arlésienne.


Mais si le trailer recyclait déjà nombre d'éléments de ses prédécesseurs, il mettait néanmoins l'accent sur une figure d'antagoniste fréquemment suggéré par les premières affiches du jeu; littéralement un marionnettiste qui tirait les ficelles de cette grande machination et vraisemblablement des actions du joueur lui même.

Cet antagoniste assez charismatique a malheureusement complètement disparu dans la version finale de Bloodlines 2, même si j'ai continué à espérer son retour d'une manière ou d'une autre avant la révélation du véritable ennemi tapi dans l'ombre dans le dernier quart de l'aventure. Il était peut être la première version du grand manipulateur connu sous le nom de Jardinier dans la version de Chinese Room dans la mesure où cet ennemi semblait également être un Malkavian mais il est probable qu'il ait complètement annihilé par le transfert du projet à un autre studio.


* Damsel trailer


Et c'est donc de manière un peu tristounette que Bloodlines 2 achèvera sa communication, en révélant le retour d'un personnage (plutôt osef pour ma part) du premier volet; tentative de réinsuffler un peu de Hype à un titre clairement plongé dans la tourmente. Espérons qu'après la sortie de Bloodlines 2 de Chinese Room, les langues se délieront davantage sur les intentions créatives de cette première version et les sacrifices opérés par le changement de studio.


Le personnage de Damsel fait effectivement son retour dans la version finale de Bloodlines 2, un caméo de cinq minutes qui ressemble fort à une exigence de l'éditeur pour ne pas trop mécontenter les fans après la communication chaotique autour du titre. La rescapée du premier Bloodlines a une certaine utilité dans l'intrigue, malgré son temps d'apparition rachitique, mais il est regrettable qu'elle reste la seule intervenante issue du premier jeu. Une lettre mentionne le mémorable Gangrel Beckett mais pour le reste, il n'y a quelques liens très tenus avec le Bloodlines originel, de telle sorte que la suite n'avait vraiment pas besoin de s’embarrasser de garder le titre devenu clairement encombrant pour cette nouvelle proposition de la Mascarade.

* Pre-order trailer


Voici en comparaison, le dernier trailer pour la version finale de Bloodlines 2 et un changement de ton évident avec toutes les vidéos présentées précédemment. Le jeu s'est payé de surcroît une polémique dont il n'avait pas besoin avec l'obtention de deux clans en DLC payant, une manière de renflouer les caisses auprès des plus passionnés pour un titre dont il est à craindre que les reviews et les ventes ne soient guère satisfaisantes. Les Malkavian et Sang Clairs ont ainsi été remplacés par les Banu Haqim (à tes souhaits) et les Lasombra (l'un des clans du DLC payant, justement). Fort heureusement, l'éditeur est revenu sur sa décision entretemps, remplacant les DLC initialement prévus par des extensions dédiées aux deux premier boss du titre tandis que les Toreador et Lasombra sont disponibles pour tous en portant ainsi le nombre de clans disponibles à six pour le joueur (même si ce choix s'avère en vérité bien plus anodin que dans le Bloodlines originel).


Dans une tentative de Damage Control un peu maladroite, le Game Director de cette version finale a récemment dévoilé ce que beaucoup suspectaient déjà : que leur intention était de proposer une aventure originale dans l'univers de la Mascarade et qu'il leur a été imposé de récupérer le chantier maudit de Bloodlines 2, malgré l'inexpérience de l'équipe en matière de RPG. En regardant le trailer, il y avait déjà fort à parier que l'intrigue du détective Malkavian était le projet original de Chinese Room intégré par la suite aux débris de Bloodlines 2 (l'idée restait alléchante pour la licence et même Swansong représentait un peu une occasion manquée en la matière). Malheureusement, si le personnage de Fabien a déjà séduit de nombreux joueurs, il n'en est pas forcément de même pour les séquences narratives qui lui sont dédiées...


Ça vaut quoi, Bloodlines 2 du coup?


C'est vraiment dommage que le jeu n'ait pas eu l’honnêteté intellectuelle de changer de titre car au demeurant, je ne le trouve pas du tout inintéressant dans sa vision de la Mascarade.


Mais il faut bien comprendre que c'est un changement pur et simple de licence basé sur un univers commun (et ce n'est pas les quelques liens narratifs extrêmement tenus avec le premier opus qui justifiaient de conserver cette appellation).


Adieu le RPG où la persuasion était au cœur de tout et place à un Action RPG pur et simple où la narration va se dérouler à la manière d'un Telltale sans réelle implication du joueur dans le déroulement des quêtes proposées ou d'une réelle appropriation de l'expérience, en dehors du cadre déjà établi. Si vous ne jurez que par le premier Bloodlines, il est effectivement recommandé de passer votre chemin ; par contre, si vous appréciez l'univers de la Mascarade dans sa globalité, il serait dommage de négliger totalement cette nouvelle proposition : celle de nous faire incarner le Shérif, protecteur de la Camarilla, en nous conférant un sentiment de puissance extrêmement grisant.


Ironiquement, le jeu tire son épingle du jeu sur les deux défauts majeurs de son prédécesseur : les combats sont étonnamment intenses en difficile avec une alternance action / infiltration qui lorgne parfois même sur le souvenir d'un Batman Arkham en vue FPS avec une implémentation des pouvoirs comme gadgets pour se sortir de situations épineuses et la nécessité constante de se nourrir pour recharger notre santé et nos compétences. Je me disais au début que les affrontements allaient être une tannée et c'est clairement ce que j'ai préféré en définitive dans le jeu, avec un bestiaire réellement intéressant à affronter et une réflexion stratégique des meilleurs pouvoirs à utiliser en combat.


Enfin, le Traversal est vraiment agréable et cela faisait bien depuis Dishonored que je n'avais pas autant apprécié de gambader sur les toits d'une cité; le système de Feed en lui même n'est d'ailleurs pas inintéressant (malgré les dialogues encore une fois rachitiques) et même si le système de Mascarade est bien plus permissif que le premier opus, il nous amène quand même à raisonner vraiment comme un vampire, en étudiant son terrain de chasse au préalable pour trouver nos cibles sans témoins gênants. La traque d'émotions spécifiques comme points d'expérience est également très intéressante sur le papier (la peur est par exemple bien plus difficile à convoiter puisque les cibles s'enfuient en rendant leur traque plus difficile dans les zones peuplées) et il n'est pas impossible qu'elle soit un héritage direct de la première version du jeu, à en juger par l'unique vidéo de présentation concrète.


A ces deux éléments liés au gameplay, s'ajoute aussi le plaisir de suivre une histoire bien menée et qui fait même preuve d'une certaine générosité dans sa description du Monde des Ténèbres avec de nombreuses ramifications entre le passé et le présent. Phyre est un bon Shepard de service et les personnages principaux sont globalement réussis; comme dans un bon récit de vampires, j'ai néanmoins commencé à me méfier de tout le monde malgré la façade amicale de chacun, ce qui montrait bien que le pari était réussi alors que je pensais que je me mettrais facilement tout le monde dans la poche, dans les premières heures de jeu. Le ton reste néanmoins bien plus consensuel que le Bloodlines très irrévérencieux des années 2000, tant dans sa satire de Los Angeles que ses dialogues acérés; il n'est pas rare que Phyre soit stoppé net dès qu'il est question de lorgner vers un vampire plus maléfique à l'image de cette goule potentielle, remplaçante évidente de Heather, avant qu'un Fabien un peu trop ange gardien bloque immédiatement le joueur. Comme dans beaucoup de RPG modernes, l'absence d'option négative atténue également l'intérêt des réponses positives dans le ressenti du joueur, puisque nous sommes de toute façon trop souvent guidés vers cette seule proposition.


Je réitère également mon précédent commentaire sur l'infamie des séquences de Fabien, du remplissage pur et simple (et probablement la récupération de l'ancien projet de Chinese Room) qui m'a saoulé du début à la fin du jeu, malgré ma sympathie pour le personnage. Des mods seraient déjà à l'étude pour virer ses séquences inopportunes mais je ne recommencerais clairement jamais le jeu, si je devais me les infliger à nouveau (et un deuxième Mod pourrait déplacer la radio dans l'appartement car c'est très con de l'avoir foutu dans le hall de l'immeuble. :p). Parce qu'autant les flashbacks narratifs à l'époque de la Prohibition sont vachement sympas dans l'ambiance et vraiment utiles à la progression du scénario; autant ces scènes d'investigation à l'époque moderne, purée mais quelle corvée...C'est archi linéaire, les enquêtes mettent des plombes à avancer pour conclure vers une résolution évidente; c'est sans doute là que le côté "meubler pour la durée de vie" ou "récupération des morceaux de l'ancien Bloodlines" se fait le plus sentir.


Et c'est dommage qu'il y ait cette épine aussi récurrente dans le pied du joueur car le jeu est loin d'être déplaisant, au demeurant. Mais rien que l'absence de la Mascarade dans ces scènes et l'usage de la vitesse accélérée en disent très long sur la qualité de ces enquêtes. Ce qui est assez ironique dans la mesure où ces enquêtes sont probablement liées au projet originel de Chinese Room (dont l'alternance entre deux époques est très certainement de leur fait puisqu'il n'y avait aucun écho de cette approche dans le Bloodlines 2 originel), même s'il y a sans doute eu beaucoup de rafistolage pour l'associer au récit hérité de Hardsuit Labs.


Bref en définitive, ça reste évidemment une déception par rapport aux promesses initiales (le jeu ne rentre même pas dans mon Top 10 des jeux de vampires) mais certainement pas la purge innommable que l'Internet très nuancé d'aujourd'hui se plaît à décrire. Je préfère voir le verre à moitié plein dans le cas présent et être content d'avoir eu un jeu sympathique, et surtout différent de ses prédécesseurs, sur la Mascarade, même si entre Swansong et quelques Visual Novels, la licence joue clairement un peu de malchance en jeu vidéo depuis vingt ans, à présent. L'éditeur avait précédemment suggéré que la franchise pourrait enfin être confiée à d'autres et c'est peut être ce qui pourrait arriver de mieux après un tel développement cauchemardesque. Néanmoins, Bloodlines 2 offre de nombreux éléments prometteurs pour une nouvelle vision de la Mascarade, un jeu qui serait enfin dépossédé de ce titre inopportun et dont je serais clairement curieux, même si Chinese Room était encore de la partie pour un futur titre éventuel (ils ont au moins fait leur preuve en matière d'ambiance, de narration, de navigation et de gameplay action; c'est quand même pas mal vu le chantier qu'on leur avait confié).


Que reste-il de la première version de Bloodlines 2?


Le scénariste Brian Mitsoda avait récemment déclaré qu'il ne subsistait plus rien de son scénario originel et qu'il n'avait été contacté en aucune façon depuis son éviction de Hardsuit Labs. S'il est aisé de comprendre sa frustration après la récupération du projet par Chinese Room, la réalité ne semble pas aussi simple car il y a bien quelques similitudes troublantes avec les premiers trailers de Bloodlines 2 dans cette version finale. En attendant que les langues se délient davantage sur le contenu abandonné en cours de route (le scénariste Chris Avelonne est souvent assez loquace en la matière) voici déjà quelques suggestions et autres hypothèques de ma part, pour les plus curieux ou ceux qui sont vraiment trop rebutés par les changements opérés par Chinese Room pour accorder une chance à cette suite bien mal nommée.


Le cadre de Seattle a bien été conservé dans cette suite mais la dimension satirique semble bien plus timorée que dans le jeu originel. Tout un passage est néanmoins dédié à l'histoire de la ville dont les évènements réels s’entremêlent bien évidemment avec la fiction ; le grand incendie de 1889 devient ainsi l'occasion pour les vampires de dissimuler leurs traces (on ignore s'ils sont la cause directe du drame) permettant ainsi d'ensevelir des secrets encombrants dans les ruines de l'ancien Seattle. Mais hormis les flashbacks sur la période de la Prohibition, il est difficile d'apprendre beaucoup de choses sur le Seattle d'aujourd'hui dans la mesure où les protagonistes sont désormais vampiriques en écrasante majorité; les civils étant surtout de la chair à émotions (peur, désir, colère) pour se voir octroyer les attributs d'autres clans que le choix initial, rendant ainsi le personnage particulièrement polyvalent sur la scène de la Mascarade. Il est également à noter qu'un seul quartier est disponible durant tout le jeu, contrairement aux quatre zones bien distinctes du premier Bloodlines.

La tuerie de masse à l'origine de la création de notre personnage dans le premier Bloodlines 2 a été purement et simplement supprimée du récit, en même temps que la classe des sang-clairs disponible dans la première version du jeu. Les Sang-Clairs continuent néanmoins d'être omniprésents dans Bloodlines 2 mais en tant que chair à canon puisqu'ils incarnent les principaux antagonistes durant la première partie du jeu. La Camarilla s'inquiète en effet de la recrudescence d'apparitions de sang-clairs et se déchire en conséquence sur l'attitude à adopter; certains ciblent les Anarchs pour ses créations irréfléchies, d'autres rejettent la faute sur le trafic d'alchimie établi par les sang-clairs tandis que cette supposée "dégénérescence" incite plusieurs zélés à entamer une épuration ethnique au sein des vampires. Il est néanmoins dommage que les Sang-Clairs ne bénéficient d'aucun interlocuteur dans les quêtes annexes et principales pour défendre leur point de vue. Leur éviction est sans doute douloureuse aux yeux de Brian Mitsoda puisqu'ils étaient clairement censés être au cœur de son scénario pour Bloodlines 2.

Ce qui nous amène directement au cas intéressant de Dale et aux figures visualisées dans les premiers trailers de Bloodlines 2. Tout porte à croire que ce chimiste était le représentant des Sang-Clairs dans la première version de Bloodlines 2 (chaque clan disponible étant généralement associé à un Quest Giver, comme dans le premier opus) ; une scène le montrait servir du sang au joueur avec un sourire complice dans le trailer CGI tandis qu'il mettait en garde le héros sur le principe de la Mascarade dans le trailer de gameplay; bref, vraisemblablement notre premier allié (de confiance?), même s'il n'en est rien dans la version de Chinese Room. De manière assez inattendue, Dale fait pourtant une apparition...Sous la forme d'un cadavre dans Bloodlines 2, au cours d'un dialogue surréaliste avec Fabien. Son design est néanmoins immédiatement reconnaissable et c'est bien son appartement qui nous sert de refuge dans Bloodlines 2, comme cela devait sans doute être le cas dans la version de Hardsuit Labs.

Vous le savez pertinemment si vous avez fini le jeu mais vous serez peut être étonnés en lisant ces lignes si vous avez simplement observés Bloodlines 2 de loin mais Safia est le personnage principal de Bloodlines 2, un Love Interest dont la séduction candide cache en réalité un sombre secret. Cette fausse héroïne semble être une récupération de la vampire aperçue dans la seule vidéo de gameplay proposée par Hardsuit Labs : si beaucoup de joueurs l'associaient aux Toreador avec le décor du club de nuit, elle était en réalité déjà une Tremere, à l'apparence évidemment plus sexualisée. Etait-il déjà prévu qu'elle soit une antagoniste majeure dans le cadre de Bloodlines 2? Ce n'est pas impossible car elle revenait de manière récurrente dans la communication du titre et son ton était visiblement déjà très aguicheur envers le joueur.

Comme je le disais précédemment, le marionnettiste a par contre disparu définitivement de Bloodlines 2 alors même qu'il était autrefois sur l'affiche de la première version de Hardsuit Labs. Etait-il le prédécesseur de Gideon, Sire de Fabien, métamorphosé par le Sabbat pour devenir le Jardinier? L'arbre qui cache la forêt de la véritable menace incarnée par Safia? Difficile à dire tant le dernier trailer du premier Bloodlines 2 n'évoque absolument rien sur les évènements du Bloodlines 2 de Chinese Room. Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il était la création de Chris Avelonne, souvent très attaché à la figure de l'antagoniste, et qu'il n'a trouvé aucun équivalent dans le jeu final.

En ce qui concerne les autres intervenants de Bloodlines 2, Lou Graham tient une place récurrente dans l'intrigue; il est possible de penser qu'elle était déjà présente dans le trailer CGI de Bloodlines 2 avec une apparence légèrement différente. Son infant Campbell est déjà mort avant le commencement du récit mais il reviendra à plusieurs reprises dans les flashbacks de Fabien, peut être une récupération du Ventrue qui dansait dans son bureau dans le dernier trailer de Hardsuit Labs (le décor semble en effet très similaire). Tolly est le seul personnage reconnaissable au premier coup d’œil et son attitude semble très proche du personnage espiègle et moqueur aperçu dans le trailer de gameplay. Enfin, Silky ressemble à s'y méprendre au personnage Anarch aperçu dans le trailer mais il n'a aucune importance véritable dans la main story de Bloodlines 2. Et Damsel fait donc son "grand" retour durant la dernière partie du jeu ; caméo sans doute imposé par son trailer dédié à l'époque du premier Bloodlines 2.

En ce qui concerne les décors, outre les ruelles de Seattle et la place centrale décorée pour Noel, le jeu réexploite également le cadre de la boite de nuit pour la dernière rencontre avec Verona. Les taudis aperçus durant la séquence de gameplay avec le Nosferaru reviennent de manière assez inattendue pour la traque de Katsumi vers le dernier quart du titre.

Et...Je ne vois rien d'autre à signaler pour le moment. :p Mais je ne manquerais pas de mettre cette critique à jour si jamais de nouvelles infos sont communiquées par les développeurs dans les semaines, mois ou peut-être même années à venir!

Ginko-Leon

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