Presque un an après sa sortie avortée, voilà l'expérience Watch Dogs bouclée. Je vais être direct : j'ai passé de meilleurs moments avec Pierce qu'avec la triplette de Rockstar. Oui, GTA V n'est pas un hit surpuissant pour moi, le titre d'Ubisoft n'est pas non plus cette bombe espérée mais il permet néanmoins de passer un très bon moment en compagnie des habitants de Chicago.
Cette opération hackeur ouvert sur la ville et ses rouages me fait un peu penser au premier Assassin's Creed : des bases (solides) sont posées, mais on sent tout le potentiel qui peut être développé dans un avenir plus ou moins proche. Malgré tout ce que l'on a entendu quant à la modernité de Watch Dogs, ce n'est au final qu'un pot pourri de ce que la firme française a produit ces dernières années et s'appuie sur des idées piochées ici et là. Parmi les références, on pense évidemment à la franchise des Assassins et des Templiers, à Driver pour les séquences motorisées, à Rainbox Six ou Splinter Cell pour l'infiltration, sans oublier Far Cry pour les gunfights et certaines autres petites surprises.
Bonne nouvelle : la réalisation tient la route même si l'on pourra pester sur les baisses de framerate lorsque le jeu charge des éléments relatifs aux missions. La jouabilité est perfectible, demande un petit temps d'adaptation et il n'est pas rare de perdre parfois le contrôle d'Aiden en voulant se mettre à couvert et en sautant misérablement et au nez de tous l'élément du décor. Quant à la conduite, on le saura l'apprécier qu'en cylindrée sportive ou en moto (d'ailleurs, on aurait aimé des missions encore plus diverses avec du cross comme lors de la rencontre avec T-Bone) puisque les citadines donnent la vulgaire impression d'être au volant de chars d'assaut. Certes, les développeurs jusqu'au-boutistes ont peut-être voulu cela, mais on n'opte au final que pour les voitures rutilantes.
Au niveau des gunfights, il eût été difficile de se passer du Bullet Time ici nommé Focus. Régulièrement utile quelle que soit l'arme utilisée, le ralenti permet de se sortir de situations tumultueuses, d'autant que votre jauge pourra être boostée au gré de votre progression.
Car l'une des bonnes idées réside dans une roue de compétences modulable qui permettra de débloquer des capacités une fois l'expérience nécessaire engrangée et convertie en points de compétences donc. Divisée en trois catégories (combat, conduite, piratage), celle-ci nous rappelle que le dilemme cornélien n'est jamais bien loin lorsque l'on doit déverser ses points. D'ailleurs, pour faire monter rapidement votre petite jauge d'XP, les missions annexes sont grandement conseillées et à ne pas laisser pour "plus tard", une fois la trame principale expédiée. D'autant qu'elles sont souvent agréables à jouer que ce soit les missions de Fixeurs ou de Gang où il faut se débarrasser de cibles précises, de Conduite où il faut se la jouer Fast & Furious ou bien encore les mini-jeux à débloquer et réellement fun à parcourir (du Parkour avec des pièces à collecter, des trips numériques clairement geek en mode Carmageddon & co).
Ne voulant pas trop être dérangé par de tierces personnes, j'ai volontairement zappé les missions en ligne à traquer d'autres zigotos en mal de sensations et ai préféré me focaliser sur mon expérience solo. Mais compte tenu des possibilité de hack & co, j'imagine que les mordus du genre doivent s'amuser au minimum un petit peu.
Ubisoft annonçait une durée de vie colossale, autant dire qu'elle n'a pas menti puisqu'il faudra un peu plus d'une trentaine d'heures pour finir la mission principale tout en s'octroyant de menus plaisirs annexes. Et une fois tout cela fait, il reste encore un contenu gargantuesque sous le coude, mais ne voulant pas être gavé comme une oie, j'ai également mis ça sous le tapis le temps de revenir nettoyer Chicago de fond en comble peut-être un peu plus tard.
Watch_Dogs est donc un jeu pétri de bonnes intentions, parfois maîtrisées, parfois pas assez exploitées ou approfondies comme le hacking, mais offre au joueur une solide expérience divertissante. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître en devenir et c'est avec ces promesses de l'aube que l'on attend que le soleil se lève au zénith.
