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Ca commence à faire beaucoup... Après un premier épisode à la feature principale le hacking sous développée, mais au potentiel bien présent, et un épisode 2 beaucoup trop ubisofté à mon goût, Watch Dogs Legion promettait encore une fois un vrai démarrage pour une de ses séries phares. Cependant, comme l'autre poule aux oeufs d'ors d'Ubisoft Assassin's Creed, le potentiel de cette série semble inexploitable par Ubisoft.


La promesse avait pourtant tout pour plaire: une revisite des mécaniques de hacking que l'on connait bien en encore plus poussées, avec cette fameuse mécanique nous permettant de prendre le contrôle de n'importe quel personnage que l'on croisera dans la ville de Londres. Chouette mécanique sur le papier, appliquée sous la houlette de Clint Hocking, le cerveau derrière FarCry 2. Et bien comme pour les mécaniques de réalisme poussé de ce dernier, tout cela manque très fortement d'équilibrage. Concernant le hacking, pas mal de possibilité manquent à l'appel, comme la possibilité de changer la couleur des feux tricolores, ou le fait d'attirer la police sur une cible particulière. Et ces enlèvements ne permettent pas d'ajouts majeurs concernant le hacking si ce n'est le contrôle des drones. Des drones qui viennent briser l'autre mécanique principale du jeu: les multiples personnages. En effet, chaque personnage que l'on va croiser dans Londres est une personne que l'on va pouvoir recruter à la suite d'une petite mission. Ces agents ont tous leur petite particularité, allant de l'accès facilité à certaines zones, à la possession de drones personnels ou d'armes. De plus ces agents sont sujets à la mort permanente, autrement dit la mort signifie la perte définitive de votre agent. Problème: tout le jeu peut se faire sans jamais mettre notre agent en danger. Comment? Et bien en utilisant les drones.


Que ce soient les drones militaires, capables de faire plus de dégâts que notre faible agent, tout en nous permettant de pirater n'importe quoi, ou surtout l'arachnobot qui fait juste tout comme votre agent, mais en mieux, tout est fait pour que votre agent ne soit jamais en danger. Et le problème est alors que tout le monde peut pirater les drones ou contrôler l'araignée, rendant la mécanique la plus novatrice du jeu totalement inutile. Ou comment ruiner toute une promesse par un simple défaut d'équilibrage. Les missions du jeu, très répétitives par ailleurs, suivent donc toutes le même schéma: se rendre au lieu de la mission, envoyer son araignée, la faire se faufiler jusqu'au bidule à pirater, s'exécuter, pouf mission terminée. Et hors de question d'envoyer son agent au front, puisqu'en plus de l'exposer à des risques inutiles, cela vous expose à des séquences de shoot toutes molles. C'est dommage, car il aurait suffit de rendre l'accès aux drones plus restreint, pour avoir un jeu très différent et probablement plus intéressant, car les deux promesses pourraient largement bien marcher, si davantage maitrisée.


Autres domaines prometteurs, mais finalement décevants: le scénario et l'ambiance. Alors oui, la ville de Londres est très réussie, le moindre détail a été reproduit le plus proche possible de la réalité, du classique chez Ubisoft. Cependant en terme de Cyberpunk et de réflexions causées par ce genre, c'est complètement à côté de la plaque. Le jeu nous raconte donc l'histoire d'une ville de Londres sous l'autorité d'une armée privée appelée Albion, engagée après une série d'attentat ayant touché la capitale anglaise. On y incarne le groupe Ded Sec, accusé à tort d'être responsable de ces attaques, et qui aura pour but d'en découvrir le véritable auteur. Cependant le lead writer Cameron Labine (Assassin's Creed Unity, Watch Dogs 2) montre encore une fois qu'en terme de scénario de jeux vidéos, il a de grosses limites. Parce que finalement, tout ceci aurait pu bien marcher, si cela ne pouvait pas être résumé ainsi: Ded Sec gentil, Albion méchant, Ded Sec casser Albion. L'armée apparaît donc comme une simple police autoritaire, sans nuance, avec un leader sous développé, tout comme la plupart des autres personnages du jeu d'ailleurs. Cela explique que je n'ai jamais réussi à m'intéresser à Londres puisque j'y trouvait à chaque fois la même chose: Albion qui tue des innocents au pif, et 10 péquenauds qui manifestent.


Mais c'est dommage, car même sur Xbox One, la ville a une vrai bonne tête. Certes les textures sont un peu floues, les animations faciales pas top, mais la direction artistique marche bien. La ville de Londres est bien reproduite et on ressent bien l'emprise d'Albion sur la ville. Même la réalisation est très efficace lors des cinématiques, et certains passages marchent vraiment très bien. Mais encore une fois jamais je n'ai eu l'envie de m'y balader, entre la police qui m'attaquait par moment sans raison, les activités secondaires sans aucun intérêt et les missions de recrutement et secondaires ultra répétitives. Mais cela découle encore une fois d'un équilibrage aux fraises, puisque chaque zone aurait pu être approchée différemment si on avait eu besoin d'utiliser davantage les différents agents, et leurs spécificités...


Finalement Watch Dogs Legion, plus qu'un mauvais jeu, est une déception constante, aux nombreuses mécaniques intéressantes mais ne se mélangeant pas bien entre elles. A cause de cela cet épisode, comme ses prédécesseurs, se retrouve catalogué au rang de belle promesse. Le problème, c'est que les promesses, on les prenait avec plaisir en 2014, mais en 2020, entre Assassin's Creed qui s'est de nouveau bloqué dans son modèle, FarCry qui se meurt gentiment, et Watch Dogs qui n'atteint jamais son plein potentiel, on ne peut plus attendre des promesses. Il nous faut du concret. De vrais bons jeux Ubisoft. Et je continue de croire que Watch Dogs a la capacité de livrer un jeu mémorable. Mais en tout cas c'est pas pour cette fois.


5/10 Potentiel gâché


Les +
- Londres est bien reproduite
- Les drones c'est rigolo
- Une mise en scène efficace par moments


Les -
- Scénario sans profondeur
- Gunfights mous
- Araignées trop fortes
- Mécanique de recrutement limite anecdotique
- Textures floues sur Xbox One (oui je suis pauvre)

nortalis
5
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le 1 déc. 2020

Critique lue 163 fois

nortalis

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