Un bel acte de résistance, entre tendresse et violence...une étonnante chasse à la surprise....

C'est en cette mi-avril 2022, période propice à la chasse aux œufs surprises chocolatés, que je me suis tenté par une chasse un tantinet plus lugubre aux Nazis et autres extrémistes idéologiques, de manière virtuelle, alimenté par ma curiosité au vue des différentes récompenses et nominations, des retours journalistiques et des tests, notamment sur le plan artistique et narratif, et cherchant à explorer des franchises considérées comme majeure dans l'industrie, au sein de ce Wolfenstein 2 - The Colossus, sortie en 2017, développé par MachineGames, studio au logo évocateur, édité par Bestheda, entreprise pour laquelle j'éprouve un grand amour et disponible sur le Gamepass, plate-forme idéale pour ce genre de découverte...et après quelques jours, quelques heures de jeu, sur mon PC de gamer, armé de mon Pad de Xbox série et toujours enceinte volume à fond...se fut pour moi une étonnante surprise à l'instar d'une célèbre marque de confiserie saveur chocolat au lait....

Une surprise artistique, moi qui m'attendais à une vision austère, monochrome, terne, anxiogène et morose...me voilà embarqué malgré moi dans un road-trip infernal coloré, lumineux, diversifié, oxygénant à travers une Amérique sous domination allemande, entre une New-York éventré, grisâtre, puante, radioactive et donc mortelle, une Roswell bercée de soleil et vie, aux mœurs douteux et à liberté fragile, une Zone 51 obscure et alimenté par les néons, base souterraine technologique et scientifique servant les fantasmes du 3ème Reich, une Mesquite, terre agricole champêtre et marécageuse, mais malheureusement vidée de sa population et de son économie, une Nouvelle-Orléans poisseuse, à feu et à sang, bastion de l'ultime résistance et du communautarisme, et j'arrête là, faut un peu de surprise...ayant chacun leurs identités sonores, entre Funk, Jazz, Rock, Soul, Pop et Blues et leurs métaphores, entre ségrégation raciale, lutte des droits, course à l'armement nucléaire, exode rurale, extrémisme idéologique, crise économique, defiance politique, surenchère technologique, dérive sectaire, émancipation des femmes, l'assimilation culturelle, inhérent à l'époque des 60's, renforçant l'immersion dans cette période troublée et propice aux changements, sublimé par des graphismes chatoyants, caricaturale et rondelets, à la limite de l'animation ou du comics et via notre marteau d'Eva, arche de noé maritime, cosmopolite, rempli de vie et d'amour, base de commandement, havre de paix oxygénant et apaisant, qui mérite largement d'être exploré de fond en comble, en prenant son temps, avec un certain sens de l'affordance visuelle et sonore...car ça en vaut le coup par les thèmes et réflexions qui nous sont offerts mais je vous laisse la surprise...

Une surprise ludique, moi qui m'attendais à un fast FPS à l'ancienne, en arène fermée, éreintant, exigeant et dirigiste, me voilà embarqué dans road-trip permissif, malléable, ouvert, entre infiltration et tuerie de masse, entre corps élégant et fusillade orchestrale, entre chasseur et proie, entre pas feutrés et courses à toute berzingue, entre exploration lente et fuite effrénée vers la sortie, entre écoute méticuleuse d'échange verbeux et amassement décérébré de documents, entre recherche d'instants de vies et esquive d'opposition mortelle, entre accumulation de collectibles viteaux et je m'en foutisme de composants d'améliorations, entre ciblage precis d'élites et égarement visuelle vis-à-vis des essaims d'ennemis basiques, entre fascination et rejet, entre je piff au hasard et je programme à l'avance, entre je joue avec l'environnement ou je perd dans son immensité, entre un cache-cache sécurisé ou un exhibitionnisme risqué, entre j'optimise ma sélection d'armes ou je me relâche à coups de machette, entre je réfléchis ou j'y suit mon instinct, et au final entre je laisse en vie ou je déchiquete volontiers, le tout parfaitement mis en valeur par la surenchère d'armes à disposition, les capacités surhumaine de Blazko, la variété des ennemis, le level-design labyrinthique, l'arbre de talent adaptatif, la customisation de l'équipement, la maniabilité accessible, les options de jeu,le sound-design, la maniabilité viscérale permettant moulte tactiques et stratégies, mais aussi, plus suprenamment un aspect puzzle via la machine Enigma, plate-former via les requêtes au sein de notre auberge espagnole, pistage via les missions d'assassinat, d'énigmes via un tas de petites interactions environnementales, défis via de mini-jeux, et même narratif...avec un certain sens de la progression et de l'équilibre, tout en étant cohérent avec le scénario...une diversité, une variété dont je vous laisse la surprise....

Une surprise narrative, moi qui m'attendais à une simple uchronie satirique et caricaturale bas du front, misogyne et remplie de testostérone, me voilà embarqué dans un road-trip émotionnel et intimiste, à travers le passé, le présent et le futur d'un homme, Blazko, héro emblématique, icône de la résistance, mythe populaire, dezingueur émérite de Nazis, au service d'une leader afro-americaine, très engagée,convaincue voir aveuglée, ersatz d'un Malcom X féminin et opposé à une générale de la Wehrmacht, complètement folle, insensible, perverse mais très rigolote, clairement parmi les meilleurs antagoniste auquel j'ai du faire face mais surtout d'un père, autant de jumelles dont il est le géniteur que d'une famille affective crée au fur et à mesure de son parcours et de ses actes héroïques, un amoureux autant de sa patrie victime de la suprématie et dictature allemande, de son épouse, fruit de notre engagement, portant sa progéniture et son héritage, de sa mère, moteur de ses rêves, femme au foyer, protectrice envers lui contre la cruauté du monde, de l'époque et de son père, que de son ancienne partenaire, héroïne en armure dorée, cheffe et meneuse de troupe, visiblement charismatique mais malheureusement ici décapité devant nous, au point de traumatisé notre personnage principal, lui rendant continuellement hommage à travers des pensées, mises en lumière par le doublage extraordinaire de Patrick Poivey et qui appuyé par un chara-design renforce se sentiment de virilité et de masculinité tout en étant sensible et fragile, à l'instar de la ribambelle de protagonistes, de compagnons nous accompagnant durant ce périple, chacun possédant caractère, état d'esprit, vision, envie, inspiration, quête leurs donnant vies et âmes, que l'on se plaît à admirer dans leurs routines, tranches de vie, instant de complicité, suprenamment touchant et réconfortant et du casting d'antagonistes, principaux comme secondaires, qui par leurs identités, leurs chara-design, leurs expressions, leurs agissements, leurs bêtises, leurs conneries, nous amusent, nous débectent, nous attachent au point d'en devenir amoureux, heureux de les revoir, enthousiaste d'avoir nos routines avec eux, le tout à travers de sublimes cinématiques, de narration environnementale, de notes d'informations, des objets du décor, et architecturé en chapitres avec un certain sens du twist drole et du rebondissement tendre...un émerveillement, un enchantement dont je vous laisse la surprise....

C'est donc missions après missions, étapes après étapes, rencontres après rencontres, requêtes après requêtes, dialogues après dialogues, surprises après surprises, que je me suis à aimer, à chérir autant son univers, son ambiance, ses personnages, son héro, ses Nazis et toutes leurs variations...donc au final ce jeu, tant pour sa narration...entre couillonerie et tendresse, son gameplay...entre boucherie et finesse, son concept...entre nervosité et lenteur, son art...entre visuel et sonore, sa vision...entre tradition et modernité, son identité...entre résistance et révolution...à l'instar de son générique final, son concept...entre acteur et spectateur...à l'instar de sa séquence finale, me laissant repu, amusé, enivré, délivré, touché, ayant réussi à me faire rire, pleurer, questionner, comprendre, fatiguer, réveiller...comme l'adolescent que j'étais devant sa série TV favorite, rempli de cliffhangers, au point d'en être impatient d'en découvrir plus ou comme l'enfant que j'étais jadis devant une boîte d'œufs chocolatés d'une célèbre marque italienne, renfermant une surprise, désireux de la découvrir et de m'amuser avec...donc merci a ce studio pour avoir su osé nous pendre ceci, avoir su relire un genre vidéo-ludique, avoir su rendre digeste une licence, avoir su remettre en question un héro, avoir su défendre leurs idées, avoir su résister aux standards, avoir su être bienveillant, avoir su être humain...me laissant curieux vis-à-vis de leurs prochaines productions.....et putain Blazko, à la daron et gamin, à la fois badasse et pleurnichard....je te garderai pour toujours au fond de mon petit cœur....donc gardez-vous le maximum de surprises et partez a la chasse aux Easter egg...car c'est une œuvre intemporelle, masculine et féminine, venere et émotionnelle, parfaite et imparfaite, un colosse fragile mais follement singulier, qui mérite largement mon abonnement au gamepass et d'être lancée........

AlMomoSan87

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