Quatre minutes, c’est le temps qu’avaient Madonna et Justin Timberlake pour sauver le monde dans leur chanson éponyme. C’est aussi le temps qu’il faut à un être humain qui possède un minimum de clarté mentale pour arracher la cartouche du jeu Wrestlemania de sa Nintendo et lui appliquer sa meilleure prise du cobra. En effet, il faut une volonté et une patience de moine shaolin pour aller plus loin dans l’expérience tant ce jeu est un concentré de ce qu’un éditeur ne doit pas faire dans une adaptation de licence en jeu vidéo. C’est à dire sortir un produit générique et basique à souhait, et l’envelopper de jolis sprites à l’effigie des personnages de ladite licence en se disant que ça passera. Parce que si cela passe, surtout à cette période et au vu du public ciblé, au niveau karma c’est pas l’accomplissement qui te fera devenir un super sayian du swag.
Sorti en 1988, ce Wrestlemania, première collaboration entre l’éditeur Acclaim et la WWE, est un échec cuisant au niveau du contenu et retranscrit très mal le monde coloré, "bigger than life" de l’âge d’or de la WWE. Certes les moyens limités de l’époque ne permettaient sans doute pas la folie des samedis soir, le champagne et les dames en bikini de toutes les couleurs de la vie, mais on pouvait tout de même s’attendre à un peu plus de diversité - que ce soit dans les modes de jeu, très minces - un tournoi, pas de lutte par équipe -, dans les lutteurs ( seulement au nombre de six ) ou dans leurs variétés de coups ( tous semblable sauf de minimes variations ) et de possibilités ( impossible de descendre du ring ). D’autant plus que le jeu concurrent de l’époque sur la console, Pro Wrestling ( elle est pour toi Starman. Tu reste le plus grand. ), lui proposait une très bonne simulation de catch ainsi qu’un mot final qui résume bien le jeu made in WWE : A loser is you.
Moment de vérité/on renverse son lait chocolaté : L’histoire se souvient que les musiciens du Titanic, ont joués leurs partitions jusqu’au bout. Elle retient aussi, que la seule chose à sauver de ce jeu se trouve du côté de chez Swan. Le son, mon gars. Fun fact : les musiques de Wrestlemania sur NES ont fait l’objet de samples dans une centaine de production hip-hop US. Sydney like this.