Yakuza: Like a Dragon
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Yakuza: Like a Dragon

Jeu de Ryû ga Gotoku Studio et Sega (2020PlayStation 5)

Développé par Ryū ga Gotoku Studio, édité par Sega et sorti en 2020 sur PS4/One initialement, Yakuza Like A Dragon représente aussi un tournant majeur pour la série afin de séduire potentiellement une nouvelle cible.


En effet, dites au revoir à Kazuma Kiryu et le gameplay habituel des anciens opus, et accueillez Ichiban Kasuga tout en faisant un petit passage par le RPG tour par tour pour la licence Yakuza. Étant donné que je découvre la série avec cet opus, voyons voir ce que cela donne clairement.


Tokyo dans le quartier de Kamurocho, Année 2000 le jour du Réveillon. Le joueur incarne Ichiban Kasuga, jeune Yakuza de la vingtaine voulant faire ses preuves et qui travaille pour la famille Arakawa. Envoyé en prison pour couvrir une sale affaire visant le Patriarche Masumi Arawaka au sein du Clan Tojo, Ichi purge une peine de 18 ans et va découvrir que sa vie mafieuse est totalement chamboulée. Totalement désorienté au début de sa vie de quadragénaire à sa sortie de prison, Kasuga se lance dans une enquête afin de savoir ce qui s’est passé pendant son séjour concernant les différentes familles mafieuses.


Autant le dire de suite, le scénario est l’une des plus grandes forces de ce Yakuza. D’entrée de jeu, les personnages sont haut en couleur avec leur comportement propre et jouissent d’une très bonne écriture. La mise en scène, qui garde le cachet de la série (juste mélange entre le sérieux, le over the top et l’émotion) y contribue totalement et on a toujours envie de suivre les tribulations d’Ichi et de son équipe.


La force est d’autant plus respectable que comme on l’a vu en intro, Yakuza : Like A Dragon se pose à la fois comme une suite de Yakuza 6 malgré l’absence de Kazuma en personnage principal, mais également comme un reboot avec une histoire ancrée dans la mythologie Yakuza grâce à un nouveau personnage et son histoire.


L’écriture est très bonne et Ichiban Kasuga est un personnage inédit charismatique, à la fois benêt et déterminé, mais drôlement attachant pour son attitude générale et son look dépareillé.


Pour le gameplay, Yakuza : Like A Dragon garde sur le papier la même formule que les anciens : explorations de différents quartiers japonais afin de réaliser des missions principales ou secondaires, faire différentes activités ou les combats. Mais sur la forme, le jeu est différent de ses prédécesseurs vu qu’il s’agit d’un RPG tour par tour.


De ce fait, il faudra équiper différentes armes et armures pour nos personnages, on y retrouve un système de jobs façon Final Fantasy (ou Dragon Quest vu que le jeu lui paie des hommages sympathiques et rigolos) pour customiser Ichi et ses alliés selon nos préférences pour leurs coups spéciaux ou attributs (Saeko par exemple à qui j’ai défini le job Idole afin qu’elle devienne la soigneuse du groupe) et on gagne forcément de l’expérience et des niveaux une fois les ennemis vaincus.


Les combats seront différents du fait du tour par tour, laissant donc le choix de chaque attaque pour tel ennemi. A noter qu'il y'a quelques actions dynamiques du genre réduire les dégâts reçus en appuyant sur le bouton à tel moment, ou encore le fait d’utiliser indirectement le décor pour infliger davantage de dégâts aux adversaires, tout aussi variés et déjantés pour certains. Dans sa globalité, ça fonctionne super bien et j’ai adoré la proposition J RPG qui sied paradoxalement bien à Yakuza, malgré quelques pics de difficultés parfois brutaux, et il faudra donc farmer.


Pour le reste, on pourra faire quelques missions secondaires ou mini jeux typiques de la licence pour passer le temps. Celles-ci sont d’ailleurs excellentes et certaines sont bien écrites pour prodiguer des situations émotionnelles ou parfois absurdes. Mention spéciale pour moi à la mission de la quête Immobilière par exemple, où l’on va vraiment devoir gérer notre entreprise, s'occuper des salariés, faire valoir ses produits et convaincre des actionnaires. Des moments complètement barrés dans la mise en scène mais augmentant l’originalité de ces missions secondaires pour débloquer des invocations, autres alliés dans le groupe et j’en passe.


Bref, pour une première tentative dans le JRPG et malgré quelques écueils mineurs, Yakuza : Like A Dragon s’en tire avec les honneurs et le gameplay est parfaitement rôdé dans ses mécaniques tour par tour et d’exploration, tout en restant accessibles pour les nouveaux venus dans la série, comme moi. Un sacré tour de force et un réel plaisir à parcourir.


Côté graphismes, le jeu utilise toujours le moteur maison de Ryū ga Gotoku Studio, le Dragon Engine donc qui a été inauguré sur Yakuza 6 et servi ensuite dans Judgment. La technique affiche une petite vieillesse tout en restant très soignée dans les textures, animations ou encore modèles 3D. La version PS5 tourne ensuite très bien avec des loadings quasi instantanés et du 60 FPS constant en 1440p en mode performances.


Mais artistiquement parlant, Like A Dragon est un régal déjà pour la reconstitution des différents quartiers japonais (notamment Ichinjo) que l’on va visiter. Par exemple, se balader dans un simili Chinatown en pleine nuit fait toujours son petit effet pendant notre exploration urbaine avec Ichi.


Le tout avec une mise en scène vraiment léchée que ce soit dans les cinématiques ou le gameplay, parfois barrés comme sérieux. De ce côté-là, les combats sont un régal niveau n’importe quoi lorsque l’on déclenche certaines attaques spéciales. Bref, une petite réussite qui confère une identité propre à cet opus avec un chara design de grande qualité.


La bande sonore n’est pas en reste et nous avons des musiques sympathiques qui seront variées dans les notes selon la situation. Pas incroyables mais font le job sans soucis ingame.


Les doublages (au choix anglais ou japonais) sont excellent, du moins pour le japonais vu que j’ai fait le jeu avec les voix nipponnes. Mention spéciale pour moi aux seiyus de Ichi ou encore Masumi Arakawa.


Pour la durée de vie, comptez une bonne cinquantaine d’heures si vous voulez faire la mission principale tout en réalisant une bonne partie des missions secondaires ou certains donjons. Sachant que le jeu vous incitera à grind par moment pour s’adapter à sa difficulté grimpant brutalement contre certains boss, mais ce n'est pas non plus aussi hardcore que des J RPG old school.


Perso, j’ai mis 45h env et je suis loin d’avoir tout exploré ou fait toutes les missions secondaires, malgré que j’ai terminé toute la mission immobilière, ou encore certaines arènes de combat.


Comptez évidemment bien plus si vous voulez monter à fond vos personnages niveau capacités ou encore jobs, sans compter les trophées, mini jeux et autres exploration annexe.


Conclusion : Pensé finalement comme une nouvelle licence (Ishin) au sein même de la saga Yakuza, cet opus numéroté comme étant le septième et qui fait office de suite / reboot est une tuerie.


Ryu Ga Gotoku Studio a pris le gros risque de changer Kazuma Kiryu par un tout nouveau personnage via Ichiban Kasuga. Tout en opérant un virage JRPG dans le gameplay et en voulant surtout proposer une histoire inédite située après Yakuza 6, mais pouvant être découverte pour une nouvelle génération de joueurs dans la saga Yakuza.


Eh bien, pari risqué mais totalement réussi vu que j’ai adhéré du début à la fin à ce Like A Dragon qui m’a mis une baffe niveau scenario, ambiance, gameplay tour par tour classique mais super efficace au sein même de sa licence.


Cela m’a clairement donné envie de découvrir au moins Yakuza Kiwami et Yakuza Zero. Cet opus est d’autant plus appréciable que Sega a enfin pris la décision de traduire intégralement en FR (excellente trad au passage) ce Yakuza 7 Like A Dragon.


Maintenant, je ne suis pas sur de vouloir faire tous les Yakuza précédant Like A Dragon car d’une part, ce sont de sacrés morceaux prenant 50h environ chacun, mais ils sont tous en anglais également. Je n’ai pas de problèmes dans la compréhension de la langue de Shakespeare mais je me vois pas trop ingérer autant de gros scenarios uniquement qu’en anglais sur les aventures mafieuses de Kazuma.


Dans tous les cas, j’aurais hâte de découvrir la suite des péripéties d’Ichi qui ont été confirmées récemment avec un Like A Dragon 8, et pourquoi pas le crossover entre celui-ci et Kazuma.


Bref, c’est un opus à découvrir absolument si vous aimez la culture japonaise, l’excentricité, ou si vous souhaitez simplement découvrir probablement pour moi, l’un des meilleurs JRPG de la génération PS4 / One. Félicitations Ryu Ga Gotoku.


« A toi de jouer, Ichi ».

NonoDudu31
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Créée

le 22 sept. 2022

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