2016 : journal de lectures

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(Critique à venir). Le Carnet d'Or aura occupé tout mon mois de Décembre. Malgré les presque 950 pages, et quelques passages qui m'ont parfois donné un peu de fil à retordre, j'ai adoré ce livre. Il est en revanche très dommage qu'il en soit réduit à une perspective féministe, comme le prouve notamment les deux citations placées sur la quatrième de couverture, en dessous du résumé.
Il y a globalement trois thèmes à l'intérieur (et en tentant de schématiser la chose, je trahis déjà peut-être l'intention de l'auteur) : les femmes, bien sûr (mais pas le féminisme, dont le mot est revenu dans le texte deux ou trois fois en tout et pour tout), le communisme, et l'écriture, surtout. Celle de soi, celle des évènements, des faits et des histoires. Le Carnet d'Or est un livre qui mérite amplement sa mention de chef d'oeuvre.

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Cf critique

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Livre à la fois intéressant, et relativement anecdotique. Il se compose d'une biographie plate et linéaire à propos de Olympe de Gouges, qui revient à plusieurs reprises et à juste titre sur la malhonnêteté misogyne de ses biographes masculins. Pour le reste, peu de différences avec wikipedia, sans que ce soit cependant la faute de l'auteur, puisque les éléments épars de la vie de Olympe de Gouges ne sont pas si nombreux qu'on pourrait le croire.
La seconde partie du livre quant à elle contient les textes politiques écrits en son temps, et par sa main qui sont jugés parmi les plus importants. On retrouve donc sa déclaration des droits de la femme, ses invectives contre Robespierre, sa défense des esclaves, son plaidoyer pour le divorce, et enfin, sa toute dernière lettre où elle en appelle à son fils pour qu'il vienne la sauver de sa mise aux fers. Indifférent à la détresse de sa mère, celle-ci sera guillotinée peu de temps après.

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Difficile à expliquer tant le contenu est dense. Ce sont des propos philosophiques, théosophiques et psychologiques anglés autour de l'islam, principalement au départ du chiisme iranien, duquel Henry Corbin était un spécialiste. De là, et en partant de Heidegger, le bonhomme déroule tout un ensemble théorique basé sur une pratique de la spiritualité qui vaut pour sa différence radicale avec le catholicisme, et qui prend son démarrage avec Heidegger et sa conceptualisation du Dasein. Bien heureusement, le tout est expliqué pédagogiquement par un spécialiste de Corbin, Tom Cheetham. Un livre à recommander pour y lire un enseignement oublié, et dont la valeur est plus que jamais d'actualité.

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ça me gênera toujours de critiquer un essai en lui mettant une note qui, quoi qu'on en dise, caractérise le fait d'être d'accord ou pas avec ce qui est dit dans un essai, alors qu'elle devrait s'attacher aux qualités des traitements des différents arguments exploités et explorés. Mais, tant pis.
Asphyxiante culture est un ouvrage laborieux. Il est la réunion de notes rédigés par Jean Dubuffet, dont l'écriture n'en aurait certainement pas fait un bon conteur. Quand je dis laborieux, je parle d'effets de style inutiles, de colifichets, de chemins tortueux qui n'ont pas lieu d'être. Il n'est pas question ici de quelqu'un dont le propos est ardu parce qu'il ne peut en être autrement, pour bien faire comprendre au lecteur ce dont il est question (car souvent, plus on s'enfonce dans un sujet, plus on le complexifie), mais de quelqu'un dont la pensée est un gros foutoir, et qui pour rédiger n'a trouvé d'autre moyen que de le faire selon un chemin bien précis, mais fatiguant : jet de bile, métaphore, tentative d'idée surréaliste. Toutes les notes sont constituées ainsi, avec un départ pamphlétaire qui peut certes faire rire un peu, mais au bout de la vingtième page, on en a vite marre. C'est d'autant plus dommage que ses constats se tiennent parfaitement, on sent juste qu'il ne sait pas quoi en faire, à part tenir des propos de guignol.
Et l'intuition de ce caractère clownesque se vérifie d'ailleurs sur la longueur de l'ouvrage, puisque (et là, on en vient de façon incontournable sur les points de désaccord qui transparaissent à travers la note) ce qui est mis en exergue, c'est le nihilisme: la culture ne vaut rien (pourquoi pas, après tout), tout ne vaut rien, alors pour être subversifs, il faut qu'on soit nihilistes. Et si quelqu'un l'est en même temps que nous, eh bien la subversion perd de son caractère.
Il y a de la vanité mal placée là-dedans, à la fois ontologiquement parlant, mais aussi dans l'aspect paradoxal (et c'est un euphémisme) à vouloir mettre à bas ce qu'on appelle la culture, en la remplaçant finalement par une autre norme, et par des institutions. Tout un passage sur des écoles de déculturation pour intellectuels qui voudraient être véritablement révolutionnaires, et rien bien sûr sur les petites gens, hormis un "intellectuellement limité" à côté duquel apparaît un "minable". De quoi indiquer la posture fallacieuse de cette plume faussée et cassée.

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Si j'ai adoré Demian, je ne peux le recommander dans la mesure où la thématique qui est sans cesse explorée par Hesse m'a beaucoup moins parlé ici : elle fait état d'une expérience singulière qui, si elle trouve quelques échos en moi m'est beaucoup moins marquante qu'a pu l'être Le loup des steppes, probablement parce que Demian traite de l'adolescence d'un être aux conceptions qui me sont proches sans être vraiment similaires.

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Intéressant, tout en étant de mon propre avis moins nécessaire que Le Loup des Steppes, ou Demian. Si je devais ordonner les trois, qui parlent tous d'à peu près la même chose, Le Loup des Steppes reste le favori, Demian vient juste après et Siddharta en dernier.
Siddharta aborde la thématique de l'individuation (même si le mot n'est jamais prononcé, c'est bien de cela qu'il est question) sous la forme d'un conte hindou, avec tous les aléas qu'un homme peut connaître dans sa vie. Les multiples répétitions du processus seront au mieux pédagogiques pour qui n'a pas l'habitude de ce genre particulier, au pire rébarbatives, car il n'y a pas de grande surprise à attendre au tournant. On sait que l'histoire cheminera en empruntant quelques passages sinueux vers un accomplissement de soi, pour le meilleur, mais pas pour le pire. Lecture en somme sympathique, sans être véritablement essentielle au cas par cas.

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Lecture facile, nul besoin de concentration. Comme toutes les histoires que Amélie Nothomb écrit depuis une dizaine d'années environ, celle-ci n'échappe pas à la règle : elle est totalement anecdotique, ne prête pas à la réflexion, fait sourire de temps à autre, et puis c'est à peu près tout. C'est le roman annuel qui lui permet de vivre de son métier d'écrivain, suivie par une horde d'adorateurs fidèles.

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Que le style laisse à désirer, à la limite ce n'est pas bien grave, le livre n'est pas écrit dans la langue maternelle de l'auteur, et vouloir écrire en français est un effort assez louable.
En revanche, parler de l'horreur de la guerre en y incluant sur des descriptions de plusieurs pages zoophilie et pédophilie, à part pour faire dans le sensationnalisme, je n'y vois aucune utilité. C'est juste abject. La lecture du grand cahier a été l'une des plus éprouvantes de ma vie, et pas dans le bon sens du terme.
A une époque (aux alentours de 2000), il y a eu un petit scandale parce qu'un professeur de français avait fait lire à ses élèves ce livre en classe. Les parents ont gueulé, tu m'étonnes... C'est encore plus dur à avaler que American Psycho.

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Probablement une critique à venir, au moins partielle, sur La Mort morte.

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La part de l'autre traînait depuis deux ans environ dans ma bibliothèque, j'avais toujours hésité à le lire, et puis je m'y suis enfin mise. Je croyais que ma lecture serait laborieuse, et je dois avouer qu'au début, j'ai eu beaucoup de mal avec la façon dont EES mène le récit, en jonglant sans cesse entre un Hitler qui a réussi à l'école des arts et un autre qui a échoué. Et puis, ça s'est fait tout seul, sans que je ne me rende compte que j'étais en train de dévorer le livre (au point de manquer ma sortie du métro plusieurs fois).
Cependant, malgré une histoire prenante, il y a certains aspects qui sont complètement farfelus. La rencontre entre Hitler et Freud est une idée amusante, mais son traitement complètement caricatural. Le traitement du Hitler qui a réussi est globalement moins maîtrisé pour moi que celui du Hitler que l'Histoire a connu. L'insérer de force dans les mouvements de son époque, comme le surréalisme, et lui faire avoir une vie d'artiste bourgeois parisien, c'est à la fois marrant parce que ce Hitler n°2 rencontre des figures connues, avec lesquelles EES évite le catalogue, mais c'est une facilité qui à mon sens mélange trop le personnage fictif et EES lui-même : on voit, on sent très bien que ce Hitler parle avec ses mots, voit les femmes comme lui, et qu'il y a en somme une confusion entre auteur et personnage, ce que vient confirmer la postface.
Pour rehausser un peu le tableau, il y a quelques idées stylistiques et philosophiques qui sont plutôt bien menées, en dehors de l'épisode Freud et de celui de l'hypnose qui frise le ridicule.

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Enfin fini ! 20 jours de lecture pour 530 pages, ça fait beaucoup certes, mais quand je revois la première impression que j'avais posté en commentaire, je me dis qu'entre temps j'ai pas mal changé d'avis.
Vilnius Poker a quelque chose du génie, tout en étant assez difficile à aborder. Il y a d'ailleurs un statut sur la fiche SC où un lecteur affirme que le livre lui est tombé des mains au bout de cent pages, et c'est normal. Littéralement, c'est un texte qui tourne en rond, où le temps ne suit pas son cours, où le souvenir des morts est tellement présent qu'ils semblent vivants, et surtout où on y mélange histoire politique, quotidien de chacun et la schizophrénie paranoïaque. Donc, au final, deux solutions : soit on force la chose, on rentre dedans et on arrête pas d'y penser jusqu'à ce que le livre soit refermé, soit son hermétisme et sa démence créé un rejet qui empêche d'aller plus loin. Par ailleurs, après avoir fait quelques recherches, il semblerait que Gavelis a créé le même ressentiment chez les lecteurs lituaniens, certains l'adulant, d'autres le détestant carrément.
A recommander pour les amateurs de Céline, de Boris Vian aussi, même si parfois l'écriture ne suit pas toujours. Personnellement, vu le chantier entrepris, j'ai choisi d'excuser l'auteur. Et puis de toute façon, la poisse noire qui s'empare de notre cerveau est telle que l'effet est complètement réussi.

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Des personnages sympathiques, mais extrêmement lisses, au sujet d'une histoire dont l'intérêt retombe assez vite. L'idée en soi n'est pas mauvaise : on y parle d'apocalypse, mais on veut nous faire croire que ça peut se dérouler avec une foule de bons sentiments. Que, si tout va mal, s'il n'y a plus de nourriture, les gens se serrent les coudes, et tout va bien. C'est quelque chose qui est difficile à avaler, et un livre qui sera parfait pour les individus qui détestent les histoires tristes. Maintenant, je crois qu'on repassera pour le réalisme, y compris sur la nature humaine.

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Introduction maladroite, pour un propos conherent qui néanmoins manque de rigueur. Cela dit, à partir du moment où une majorité des raisonnements sont applicables encore aujourd'hui (hormis ceux qui sont de pures postures idéologiques) c'est que le travail est fait. La conclusion est faiblarde, étonnamment pragmatique au regard de l'assertivité parfois employée dans les argumentations.

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Avis dans la critique

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Lu sans le malentendu, pour le moment.

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Début de critique sur l'ouvrage. C'est une histoire à la coréenne, avec le mélange de traditions et d'excès hystériques que cela peut entraîner à sa suite. Néanmoins, pour des occidentaux, le tout conserve un caractère exotique.

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C'est mauvais, et dit en peu de mots dans la critique ci-dessous.

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Critique en dessous.