24 pendant la D4 (rime riche)

Annotation :

(avril) lu en quelques jours. je n'étais pas familière des textes compilés en première partie, ce sont des articles réagissant à certaines actualités politiques. polémiques, grinçants, révolte spontanée de la conscience.
axe mis sur un des aspects qui m'a rendu ses développements sur le déracinement immédiatement familiers à la lecture de son Enracinement : la matérialisation paroxistique de celui-ci dans le phénomène colonial moderne.

"lutter contre les Allemands, ce n'est pas une preuve suffisante que nous aimons la liberté" "l'outrage le plus sanglant, c'est quand [la France] envoie de force ceux qu'elle prive de leur dignité, de leur liberté, de leur pays, mourir pour la dignité, la liberté, la patrie de leurs maîtres." "le langage des indigènes même les plus révoltés est un document moins accablant pour la colonisation que celui de beaucoup de coloniaux." les indigènes vis-à-vis des principes de 1789 :"ou ils adoptent sincèrement ces principes et sont révoltés de ne pas en avoir le bénéfice"
une envie de reprendre Peaux noires, masques blancs.

"l'hitlérisme consiste dans l'application par l'Allemagne au continent européen, et plus généralement aux pays de race blanche, des méthodes de la conquête et de la domination coloniale." (cf Aphatie et son Oradour algérien)
"si pénible et humiliant qu'il soit de l'admettre, l'opinion d'un pays, sans aucune distinction de classes sociales, est beaucoup plus sensible à ce qui menace sa sécurité qu'à ce qui offense la justice."

sur le danger futur de l'américanisation de l'Occident donc du monde par suite : un développement pour expliquer qu'il faut l'éviter. maintenant, on fait quoi ?

Annotation :

«Il y a peu d’hommes méchants, ou peut-être il n’y en a pas, car la cruauté elle-même n’est sans doute que le déguisement d’un cœur lâche et soupçonneux. On ne peut dire que le vieil historien soit capable de cruauté : il obéit seulement à son égoïsme, comme à la loi de sa nature, innocemment»

(septembre)
à noter que je le lis dans ma Pléiade, c'est donc souvent une lecture de chiotte (esquinté le bord supérieur de la couv à force de trimballages passés). exhumé des cartons nantais.

«Les hommes sont tristes, si tristes ! [..]je ne voulais pas le croire; je ressemblais à ses imbéciles qui prennent un air de gaité complice pour parler à des malades, on a envie de les gifler. Bien sûr, il y a la joie de dieu, la joie tout court - chacun de nous s'en fait une idée...»
«J'ai trop méprisé la peur [..]La peur est tout de même la fille de Dieu, rachetée la nuit du vendredi saint. Elle n'est pas belle à voir - non! - [..]Elle est au chevet de chaque agonie, elle intercède pour l'homme»

Avant Camus, le condamné à mort : «cette même docilité stoïque qui donne tant de noblesse au sacrifice d'un condamné [...] Ces derniers pas obéissants vers la mort rappelle trop ces autres premiers pas qu'il fit vers la vie entre les frémissantes mains maternelles [...] Majesté enfantine faite de terreur, de hâte, de confiance, une surprise éblouie, une maladresse sacrée»

Ailleurs chez Bernanos : « la grâce est une inconnue,[..]frappe, dans leur dos, qui lui plaît, double ce qu'on appelle le hasard d'un autre Hasard immense »

«cette main qui ne peut plus se refermer sur rien, tenue ouverte par les clous, à jamais»

Ces clés qui n'ouvrent plus rien, dernier mensonge auquel une vieille âme s'agrippe.
Honte d'être surpris.e.
A peur d’être source de désespoir.
Ne sait que peu de ses extases et encore moins ce qu’on en voit.
Veut attendre le reflux mais craint qu’il ne vienne pas.
Quelle est cette angoisse et soif de mort?
Ignore le chemin qu’elle a pris, le confiait au vieux Chevance pendant qu’elle vivait à l’instant.

Cénabre athée: «Je ne vous demande pas d’envier mon repos, et il est juste que vous en ayez horreur. Toute vie surnaturelle a sa consommation dans la douleur, mais l’expérience n’en a jamais détourné les saints. Ni Chevance ni vous, ne me rendrait Dieu, et cependant, à ne considérer du moins que les apparences, et tant d’inutiles tourments, il vous manque plus qu’à moi.»

Millet-Gérard m'a enduite : attendais une défenestration, féminicide ce fut.

Annotation :

(janvier)
des mois que je résistais à l'achat, c'est Le vent se lève qui m'a fait céder en urgence chez Coiffard ces neuf pauvres euros. débuté dans la nuit de premier janvier en Morbihan (preuve ici). fini dans le train retour du Bourbonnais. vingt heures, l'estomac vide.
l'effet d'identification est massif. même âge. même stade du cursus (ce moment bien précis où tu joues au docteur parce que t'en es pas encore vraiment un, mais t'arrives déjà à te faire passer pour tel et c'est pas un hasard). appréhension bien similaire de ce qu'est le voyage. rien que ça. et pour la reste, pas le même tempérament pour sûr mais je me le représente bien comme un pote sacrément agaçant. puis on me traitera de groupie comme on voudra mais on pardonne beaucoup à un beau brun pareil.
semaine dernière, me faut-il retomber sur un souvenir de l'été 2018, où j'ai beaucoup porté ce t-shirt paternel, à l'emblématique photo du che, mais barrée ici. c'est ça qu'on appelle virer sa cuti ? (poke l'abbé Barthes).
pour en venir à l'oeuvre même (traduction quoi ...). le style m'a immédiatement accroché. mordant, des ellipses ironiques, descriptions cabotines, d'eux comme des autochtones ou colons. le charme tient pour beaucoup au duo Granado Guevara qu'il décrit, naïveté alternant avec perfidie, opportunisme mesquins doublé de bonhommie désintéressée. bien que parcellaire, l'intérêt historique et documentaire est évident. ses observations comme médecin rejoignent les miennes.
Hugo n'avait pas menti. énorme banger. je te lirai volontiers encore, Che.

« C'est dans ce genre de cas qu'un médecin, conscient de son infériorité absolue face au milieu, souhaite un changement, quelque chose qui supprime l'injustice »
« l'espoir de rentrer vite pour reprendre mes études et obtenir une bonne fois pour toutes le titre d'habilitation »
« je savais qu'au moment où le grand esprit directeur porterait l'énorme coup qui diviserait l'humanité en à peine deux factions antagonistes, je serais du côté du peuple »
que sait-on ? que peut-il donc bien s'enchaîner en de grandes vacances et quelques trois ans tout juste ? pour une suite de décisions, auxquelles emboitent le pas des rencontres, qui mènent à d'autres décisions et ainsi de suite. tu t'embarques, comme médecin encore, dans une révolution, tu te fais combattant, ministre, ... quel chemin prendre pour arriver jusqu'à la mort ? sait-on déjà en l'empruntant s'il sera, pour les autres comme pour soi, raccourci plutôt que détour ?

Annotation :

(mai)
entamé en salle de naissance.
"Mais être un bon camarade, c'est tout d'abord se refuser à la discipline. Il est difficile de ne point la haïr. Ceux mêmes qui l'appliquent en rougissent.(...)une collectivité révoltée contre ses lois(...). Le sentiment de l'honneur n'y apparaît que pour se confondre avec le mépris de la discipline"
"Les femmes ne sont pas à leurs yeux des êtres d'une vie complète, mais seulement un sexe.(...)Pendant les promenades à rangs serrés et si fastidieuses des jeudis et des dimanches, la distraction des lycéens est de «coter» les femmes qu'ils croisent"
(juin) je note dès maintenant bien que la moitié tout juste dépassée car j'aime beaucoup et ça me donne une sensation d'avancée.
je viens d'avoir Jean au tel (le 1e joint) et il fait partie peut-être de ces charmants homologues nantais des nancéiens ici dépeints, avec Savin, Quit, Manu, Thibault, bientôt Ombeline. Etc. ébauche de discussion. c'est nous, moi y compris.

CLC je l'ai oublié à PSM chez Léa
Me restait moins de cent pages !!

(septembre)
Reprise en main les 4 et 5 pour torcher ces 80 pages. du sang, de la sueur, les moyens de ses ambitions.

Annotation :

(mai juin)
éloigner l'angoisse en amphi de rétention.

(1e août) fini dans la soirée.
que de malheur en amour.
toujours de beaux morceaux sur la création, l'art, l'égo, l'être dans tout ça. comme on se projette et comme on s'y échoue.

NB peu après ma lecture : morceau de la dernière scène cité dans 10% par Natalie Baye, reconnu direct, classe.

Annotation :

(août-septembre)
Après les dieux assoiffés, leurs émissaires.
Me plais à retrouver le jeune Ernesto. Il se rapproche de son destin, ne semble pas le prévoir mais fait tout en ce sens. Cette fois-ci, il ne s'agit plus simplement d'un voyage initiatique. Bolivie : il guette le renversement révolutionnaire, regrette ne pas en être tout à fait témoin, comment ne pas lire son expectative sans songer qu'il trouvera la mort dans ce même pays?
Toujours son ton railleur bien qu'un brin moins cabotin, toujours un temps monstre consacré à la recherche de sous, d'emplois, comme médecin ou tâcheron divers. S'ajoute là les plus nombreuses frontières dont le passage ralentit grandement le voyage.
La question médicale prend toujours du volume comme telle dans ce tome (elle apparaissait déjà comme cruciale dans son éveil politique), il visite encore léproseries, évoque aller se documenter sur les maladies parasitaires, se fait stagiaire. Effet d'identification renforcé.
Divers compagnons de voyage remplacent Alberto cette fois, vont et viennent, visent le Mexique comme lui ou peuplent ses étapes. Apparaît au Guatemala Hilda, première épouse, en des termes strictement amicaux là où j'en suis.
Crises d'asthme carabinées et apprentissage de l'anglais. Rando, stop, bivouac, auberge ou porte à porte. Il a mon âge.
«Les derniers événements appartiennent à l'histoire, une qualité qui à mon sens se voit pour la première fois dans mes notes». At last, au Guatemala, témoin du coup d'état de la CIA. A sa tante : «Je serai attentif à participer à la prochaine affaire qui éclatera».

A maman: •«ma culture médicale ne prend pas des proportions gigantesques mais je suis en train d'assimiler des connaissances beaucoup plus intéressantes
•[..]il est très peu probable que l'anthropologie devienne mon occupation exclusive à l'âge mûr. Il me paraît un peu paradoxal de choisir comme axe de ma vie de faire des recherches sur ce qui est irrémédiablement mort
•[..]autour de 35ans, mon occupation [..], principale pour le moins, sera la physique nucléaire, la génétique ou une matière du genre, réunissant ce qu'il y a de plus intéressant dans les matières connues [.. et] l'Amérique sera le théâtre de mes aventures»
•«Au Guatemala je pourrais devenir très riche[..]ouvrir une clinique et me consacrer à l'allergie[..]ça serait la plus horrible trahison aux deux "moi" qui se battent en mon for intérieur, le socialo et le voyageur»

A la fin il est papa.

Annotation :

(décembre Noël)
kdo bp bm.
Bainville, Thierry, Michelet : téléologie.
de la cécité des historiographes du sacre d'Henri II, 1154.
mon père : "tu fais de l'histoire comme un chroniqueur et non historien". Bainville vs Marx, rires.
beaucoup de répétitions entre parties et sous-parties. on en sortira en ayant intégré la ribambelle de noms c'est ça de pris.

(mars)
décès de Martin Aurell. paix à son âme.
me reste la dernière partie depuis le temps, c'est l'occasion.

(septembre)
"Nous étions terrifiés par la multitude de nos filles" Louis VII en l'été 1165.
Un peu long pour ma pomme. Mais j'ai tout de même très envie de remettre le couvert avec Martin Aurell, sur des thèmes cette-fois choisis. Toujours plaisant de lire le travail d'un historien.

Après mon voyage thématique de l'ex-Pressbourg hongrois à la Hesse-Thuringe, cette re-plongée dans le Moyen-Age central pour achever ce pavé est carrément bienvenue. On rappelle : Aliénor c'est 1122-1204, Elisabeth 1207-1231. Leurs mondes se frottent, géographiquement comme chronologiquement. La troisième partie, donnant part belle à l'historiographie au fil des siècles, mentionne immanquablement le regard de réformés sur leur passé encore catholique, rapport qui m'a tout particulièrement intéressé durant mon excursion sur les terres de Philippe Ie le Magnanime. Un certain Isaac exile par la révocation de l'édit de Nantes commente less évènements entourant Becket : « dévotion superstitieuse de ce temps-là » au sujet des pèlerinages.

Aliénor, icône des bourgeois aquitains de la IIIe.
Les topos misogynes ont servi presque tous les milieux, jusqu'aux mouvements revendiqués émancipateurs. Aliénor est en ce sens resservie à l'envi à chaque siècle. Les crimes des reines de France depuis le commencement de la monarchie jusqu'à Marie-Antoinette (sous la Convention). Diverses fulgurances au sujet des femmes, du genre : «leur faiblesse naturelle s'unit facilement à leur barbarie». Classique.
J'adhère au Jean-sans-terre de Disney bourré de mommy issues.
Confirmation des thèses "maternelles" d'un Shakespeare illustrateur des tensions anglaises du XVIe dans ses fresques anachroniques : Vie et mort du roi Jean.

Annotation :

(juin)
mois du Sacré Coeur auquel le pélé des tradis de Pentecôte emprunte son thème cette année. Gwenvaël m'avait enjoint à cette lecture. y aller.

(septembre)
certainement aurais-je dû le prendre avec moi de Bratislava à Marbourg. me retrouve donc là toute confuse d'être seulement au paragraphe 60 de cette encyclique pas bien longue.
(28)
fini. pas de commentaire à faire. très bien.

Annotation :

(octobre ... janvier)
Papa sursaute en voyant le A rouge cerclé de la couverture (Payot). le livre je l'ai laissé traîner, pas d'humeur à cacher mes lectures (ça ne suffirait pas à m'acheter la paix).
voilà que je reprends du début un an après avoir entamé ma lecture, pour m’apercevoir que mon étourderie m’avait privé de noter que je n’ai qu’un extrait de l’œuvre en ma possession, les chapitres 7 et 8 (deux derniers), qui semble difficile à acquérir dans son intégralité, point trop de regrets alors, je verrai bien si elle me tombe dessus un jour ou l’autre.
inégal.
salutaire démarche que d'opposer au darwinisme social mortifère ce récit antagoniste. se perd, il est vrai, dans quelques banalités et un soupçon de romantisation de la condition de pauvre, que je tolère un brin plus chez des mystiques (évoquons subtilement Bloy). j'ai noté : P90 énorme mécompréhension de la Charité, qu'on a du mal à lui reprocher vu le mauvais usage qui put en être fait par les religieux eux-mêmes. «la charité qui prend un caractère d'inspiration divine et en conséquence implique une certaine supériorité de celui qui donne sur celui qui reçoit ».

C'est aux jeunes que je m'adresse : plaidoyer pas inintéressant, il s'adresse pour commencer à l'apprentie médecine que je suis.

Annotation :

(octobre)
achat compulsif conjoint à celui d’une grammaire bretonne. j’en ai réprimé une paquet d’autres en cette aprem post concours où nos errances immotivées nous poussaient à nous protéger de la pluie de fripes en librairies.
j’ai comme le sentiment que c’est le genre de lecture qu’on fait plutôt en fanatique d’un auteur dont on a saigné déjà toute l’œuvre, pas mon profil qui ai pour seul antécédent Que ma joie demeure.
en l’occurrence mon cerveau farci de bruit et de mots n’avait envie que de ça et c’est donc avec ce titre que j’ai commencé mon dégrisement. entamé dans le train, poursuivi à l’abri de la flotte parisienne, achevé face à la mer bretonne. ça racontait assez peu de choses pour que je sois capable d’enchaîner les pages, j’ai marché avec lui. et malgré le peu d’effort manifeste mis dans ces lignes, j’y ai trouvé des mots qui me parlaient juste comme bivouaqueuse. je n’en citerai pas un, je n’étais pas d’humeur pour la moindre note.
quelques bribes de méta discours anecdotiques, là encore c’est sans doute plus riche d’enseignement pour un connaisseur, mais j’y ai pris plaisir.
le contexte du manuscrit questionne, abordé succinctement en annexe. des pistes sur les impasses du pacifisme, dans le genre de ce que dénonce Weil, des questions sur le penchant réactionnaire inévitable du tempérament (pas que) anti moderne. je suis concernée.

Annotation :

(février mars) j'ai terminé un bouquin entamé pour le GTLS (cycle 3).
mitigée concernant la forme un peu scolaire, mais peut-être est-ce faire preuve d'humilité que se mettre sous la tutelle explicite d'auteurs à chaque chapitre ?
chapitres inégaux à mon humble avis, néanmoins le tableau brossé sort plutôt complet, a le mérite d'affronter tous (peut-être pas) les aspects de la question.
l'exploitation de Foucault n'est pas si bancale, et plus convaincante que d'autres mentions de penseurs.
pas renversée par les chapitres Arendt/Hegel et Jonas par exemple, mais ils répondent néanmoins honnêtement aux objections qui les lancent du genre la responsabilité de mettre au monde.
comme une faim pas tout à fait rassasiée. on va dire ça clôt le débat si celui-ci ne nous passionne pas. ça n'offre pas un système (en ai-je besoin d'un ?), c'est plutôt un aperçu sincère et riche de ce qui nourrit la réflexion d'une femme, Marianne Durano, mère et prof de philo (et catholique). ça coulisse pas si mal pcq en effet, dans sa tête tout doit coulisser ensemble, mais c'est pas un nouveau système non.
résumé pas très passionnant de ma part, au moins j'aurai écrit qqch ici (+ j'ai griffonné sur quasi chaque page, impossible de passer outre ma lecture)

Annotation :

(au 1e août)
CAHIER DES CHARGES. un livre de gauche mais qui appartient à la bibliothèque parentale, peut-être parce qu'ultimement réactionnaire (insupp avec ses cases elle. pardon mais c'est pas moi). un roman. pas trop long.
ça devient récurrent. la vérité je connais pas Anatole.
vais-je aimer ? insh' !
(fini le 25)
portraits sympathiques. presque un peu trop faciles. cet Evariste, est-il si vrai ?
je ne sais trop comment détailler mes impressions. se lit bien (si on survit à la lenteur), quelques trouvailles spirituelles dans la narration, pas grand chose à dire du style. le récit prend son temps à l'installation en effet, puis c'est l'enchaînement de l'hécatombe jusqu'à thermidor. puis Élodie se retrouve un amant en la personne de ce coureur qu'on connaissait déjà.
ce ne sont pas les extrêmes que j'abhorre mais plutôt les doctrinaires. les conventionnels les plus sanguinaires n'étaient pas des plus radicaux politiquement à beaucoup d'égards, hormis dans leur étatisme peut-être.

Annotation :

(avril : semaine sainte et temps pascal)
parution à pic. c'était pour moi, il fallait bien que j'y cède tôt.
je suis pas là pour de l'info brute, donc certains chapitres me gonflent. d'autres m'enthousiasment.
-moche toi-même
-à moitié vide
-illitorale
-tout est bon dans le breton
-mourir à Brest
...
plaisant.

Annotation :

(janvier)
un ami observateur me mettrait en garde contre ce douzième ajout à la liste. qu'il se rassure, je ne projette d'en lire que le chapitre premier sur Drumont, et ce au service de lectures déjà entamées (on citera La grande peur des bien-pensants). de plus, ce bouquin me fut offert à la Pentecôte 2022, n'a pas été corné depuis, c'est presque œuvre de justice que je fais ici.

(septembre)
pas fini Drumont, mais attaquons-nous à Barrès vu qu'on vient d'en achever un roman.
ma complaisance spontanée à l'égard de l'abbé Celier est mise à rude épreuve, c'est à noter.

«Nationalisme est acceptation d'un déterminisme.» «Notre terre nous donne une discipline et nous sommes le prolongement de nos morts.»
Malgré mes réticences, éclairage bienvenu sur le roman de Barrès où je lisais implicitement ses thèses, pas vraiment explicitée par mes flâneries wikipédia et radiophoniques.
«après une analyse aiguë et profonde, je trouvai dans mon petit jardin la source jaillissante. Elle vient de la vaste nappe qui fournit toutes les fontaines de ma cité. Ce qui n'atteignent point à ces réservoirs sous-jacents, ce qui ne se reconnaissent pas avec respect, avec amour et avec crainte comme la continuité de leurs parents, comment trouveront-ils leur direction ? C'est ma filiation qui donne l'axe autour duquel tourne ma conception totale, sphérique, de ma vie. Tant que je demeurerai, ni mes ascendants ni mes bienfaiteurs ne seront tombés en poussière. Et j'ai confiance que moi-même, quand je ne pourrai plus me protéger, je serai abrité par quelques-uns de ce que j'éveille »
Je suis son constat jusqu'à l'AXE. Comprendre d'où je viens n'exige en aucun cas que je suive cette même direction, il implique seulement d'accepter ce qui m'a propulsé (et dans mon cas de l'étudier, ce me paraît d'importance).
« notre caractère national (et voilà qui m'importe fort) se maintiendra d'autant mieux que les conditions où nous vivrons demeureront pareil aux conditions qui formèrent nos ascendants ».
Je dois dire que ceci m'importe absolument PEU. Je rejoins sans restriction Weil quand elle dit que la mémoire est notre seule richesse et le classe dans les besoins de l'âme, ça n'exige en rien de faire de la continuité de mode d'existence une priorité. À l'inverse ça implique tout de même qu'on n'ait pas de frénésie du changement, mais cela est bien différent.

Annotation :

(octobre)
on est sur un choix de complaisance, il faut satisfaire le paternel par des lectures rassurantes, des auteurs qu’il connaît, et des pas révolutionnaires. les mois lui ont fait oublier avoir déposé sur ma table de chevet ce bouquin. peu importe, il me fallait à moi un roman, ce sera celui-ci.
«si tu n’es pas capable de faire mieux que mon silence, alors rends-moi mon silence»

«venaient d’être saisi par le paradoxe, l’arbitraire et le non-conformisme transcendantal, bref, par le bon sens qui baignait ces sommets de la montagne bourguignonne et entraient ainsi dans cette chronique grandiose et singulière de Montfranc-le-Haut» drôle association de mots, qu’ont-ils de synonyme.
quelle est donc son idée des femmes ?
je n’aurais pas cru être si facilement ulcérée par une narration si basiquement réactionnaire, rien de neuf pourtant sous mon soleil. ce livre aurait-il pu me botter comme pas deux il y a quelques années de ça ?
onomastique.
pourquoi ça me hérisse ici alors qu’on me trouve première cliente des récits pastoralistes et déclamations anti modernes. Giono m’a botté, Bernanos ou Bloy je les bois. Thibon j’ai quelque distance mais j’y goûte sans peine. je sens que ma lecture de Tesson sera un supplice similaire, il faut que j’en choisisse un court.
il me faudra bien un jour élucider mes affections différenciées. je partais pourtant bien disposée.

bilan : certaines pages horripilantes, d'autres accèdent à ma faveur sans me transporter pour autant, de jolis mots appris tout de même, historiette globalement facile à lire, pas complètement déplaisante, je la donnerais à un jeune ado.

Annotation :

Encyclique aux Français (pas là mais flemme de ficher) _ "nous indigner contre cette espèce de neutralité gardée par l'Eglise, au début du XIXe, entre l'Etat oppresseur et la masse opprimée () or, pour condamner en temps utile cette Société moderne () où la Liberté n'était déjà que le masque de la soumission la plus abjecte à l'économique () ce n'est pas la Charité qui fit défaut à l'Eglise, mais la Force" _ la bourgeoisie une "classe déjà vaincue" ben voyons mon Georges. _

La chrétienté français, fidèle, fière et libre _ "le jour où nous ferons autant d'efforts pour édifier les impies que nous perdons de temps à les sermonner, la force déchaînée du mal sera bien près d'être vaincue" "je n'ai pas le goût de détruire, mais je ne suis pas né non plus pour conserver tout ce qu'on me donne à conserver, je ne me crois pas forcé de couver n'importe quel œuf, même si c'est un œuf de serpent"

Annotation :

(juin)
ça commence au Dorothy. se poursuit peu dans les trois semaine qui suivent, juste assez comme carburant à flirt à Bratislava. allez.

Annotation :

(février ...) bon mon reuf c'est en anglais. je suis lente.

Annotation :

(septembre)
toujours une grosse zinzin. la frénésie d'hier ne m'a pas abandonnée. reprise d'un bouquin entamé en 2018 (senscritique en preuve), laissé à la page 15.
envie d'avoir une lecture espagnole (français en parallèle). tiendra le rôle d'autrice.
faudrait que je me fixe un objectif régulier, sans pression (pas en tête de le finir avant le 20 : suis évidemment très lente dans la langue).

Annotation :

(mars) projet : retour à la boîte à livre.

Annotation :

(novembre ...)
prêt marraine, visite Paris 17 octobre.
introduction alléchante. Suarès dont Millet-Gérard évoquait la correspondance avec Claudel.
lecture ardue, c'est mon avis.
(juin)
on le ressort puisque je passe à Milan. ai renoncé à Côme et le naturiste.

(12 septembre)
on clôt ce volume pour le millésime 24. à l'année prochaine, suis pas d'humeur pour la semaine qui m'attend.

Annotation :

(novembre ...) entamé pour le GTLS. m'était sorti de la tête. pas vraiment chokbar jusque là, mais c'est sans doute qu'il pose encore le décor là où j'en suis. on le reprendra sans doute pour donner du grain à moudre au paternel dans les embrouilles (il est à Nantes en ce moment, c'est lourd, sans doute aussi pour lui).

Annotation :

(décembre Noël)
intro facile à lire, qui l'eut cru. vu que me voilà québlo entre 3 lectures poussives depuis la reprise des stages, pas tant la faute à mes lectures qu'à mon quotidien, mais un peu quand même. craqué-je donc à de nouvelles sirènes.
poursuivi au retour de la ferme : non je ne l'ai pas avalé comme prédit aux premières pages. style et forme tout compte fait très scolaires. pas autant de plaisir de lecture qu'anticipé.
MARS LECTURE ABANDONNEE (faut se décider un jour) : en fait je me fais chier, je dis pas jamais. mais pas dans l'immédiat.